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(Mot repris de pages)1. page
n.f. [ lat. pagina ]2. page
n.m. [ du gr. paidion, de paîs, paidos, enfant ]PAGE1
(pa-j' ; d'après Chifflet, Gramm. p. 183, l'a était long : pâge) s. f.ÉTYMOLOGIE
- Wallon, pâg, paûg ; prov. espagn. et ital. pagina ; du lat. página, où l'accent est sur a, de pagere, pangere, fixer. Le sens propre est lame, plaque, chose que l'on fixe. Festus dit autrement : Paginae dictae, quod in illis versus (des lignes d'écriture) panguntur, id est figuntur. Bien qu'on ne trouve pas d'exemple de ce mot, il doit être ancien ; car página n'a pu donner page que dans l'origine de la langue.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- 1. PAGE. Ajoutez :
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(pa-j') s. m.HISTORIQUE
- XIIIe s. Mieux vaut uns gaians [un géant] c'uns pages, Et deus dismes c'uns terrages [GRIEVILER, dans Bibl. des ch. 4e série, t. V, p. 30]Là fu mestre Jehans li pages, Et Poilasne cil de Gamache [ce sont des professeurs de logique] [, Bat. des sept arts, p. 25]Qui parleront plus bel c'uns pages, C'uns trote à pié, ne c'uns corlieux [courier] [, Miracles de la sainte Vierge, dans DU CANGE, corerius]
- XIVe s. [Ils] Metent à mort es herbergages Chevaliers, escuiers et pages [GUIART, dans DU CANGE, pagius.]Et en cele heure commença un estris [querelle] Des valets et des pages qui gardoient les roncis [ID., ib.]Son bacinet faiso it à son page porter [ID., ib.]Vinrent à l'hostel de feu Robert deux larrons ou pillars et un page suivant les routes non communes ; les deux larrons et leur page furent tués en dormant [ID., ib.]Aux aideeurs, souffleurs, hasteurs, pages, enfans et les autres appartenans à nostre cuisine [ID., ib.]Page de la palefrenerie [ID., ib.]Ne ne li faut [à mon cheval] vallet ne page ; Car il est housez d'avantage [MACHAUT, p. 80]
- XVe s. Les pages, de froid et de mal-aise, ne pouvoient porter les lances, mais les laissoient cheoir [FROISS., II, II, 17]Il estoit jà assez grant pour estre hors du paige, [, Petit Jehan de Saintré, p. 131, dans LACURNE]Avec ses paiges, qui nobles hommes estoient [J. LEFEVRE DE ST-REMY, Hist. de Charles VI, p. 89, dans LACURNE]Pour combatre n'y avoit point plus de neuf mille hommes, dont je conte deux mille pour la sequelle et serviteurs des gens de bien de l'ost ; je ne conte point pages ne valets de sommiers ne telles gens [COMM., Mém. p. 656, dans LACURNE]Les Anglois eurent peur desdits Lombards du costé senestre qui vinrent derriere eux, et s'enfuirent les pages des Anglois et autres qui estoient derriere leur bataille [BERRY, Chron. de 1402 à 1461, p. 372, dans POUGENS]Après les cent gentilshommes venoient les pages d'honneur montez sur grands chevaux, et les laquais à pied vestus de draps d'or et de velours allans autour de la personne du roy [ANDRÉ DE LA VIGNE, Voy. de Naples de Charles VIII, p. 118, dans LACURNE.]
- XVIe s. Si eust-il discerné un page entre cent autres ; car il le sentoit à son pageois [façon de page], incontinent qu'il entroit en la salle [DESPÉR., Contes, XC.]J'ay oui dire à une damenotable, que le roy François le louoit [Louis XI] extremement fort ; qu'il estoit un peu trop cruel et sanguinaire, et que c'estoit luy qui avoit mis les roys de France hors de page ; car devant luy, disoit-il, les rois n'estoient que des demy rois, et n'avoient encore gagné l'autorité et la preeminence sur leur royaume [BRANT., Cap. franç. t. I, p. 50, dans LACURNE]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon, pag ; ital. paggio. Mot d'origine douteuse ; Diez le tire du grec, disant que le mot a pu venir en Italie par les Grecs ou par les croisades. Il faut remarquer que, primitivement, page n'a nullement le sens de jeune enfant de distinction ; il signifie un domestique de bas étage, valet de cuisine, domestique d'armée. Cela paraît se rapporter davantage au provençal pages, vilain, paguet, petit vilain ; du latin pagensis, qui vient de pagus, lieu de campagne ; page représenterait pagius. Ceci est confirmé par un important passage de Fauchet cité dans du Cange, pagius : " Le mot de page, jusques au temps des rois Charles VI et VII, sembloit être seulement donné à de viles personnes, comme à garçons de pied ; car encore aujourd'hui les tuilliers appellent pages ces petits valets qui sur des palettes portent sécher les tuiles vertes. "
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Il se prend quelquefois pour l'Écriture ou pour l'impression contenue dans la page même. Il faut faire la page plus longue d'une ligne. Dans ce volume, la page a trente lignes, il y a trente lignes à la page. Une page à deux, à trois colonnes. Cette page est trop grise, le tirage n'a pas été régulier. On paie ce copiste tant la page.
En termes d'Imprimerie, Mettre en pages, Rassembler plusieurs paquets de composition pour en former des pages d'une longueur déterminée. Ces épreuves ont été corrigées, on peut maintenant les mettre en pages. Mise en pages, Action de mettre en pages ou Résultat de cette action. On a envoyé ces épreuves à la mise en pages. Lire sur la mise en pages. Lire la mise en pages. Metteur en pages, Le compositeur chargé de cette opération.
Mettre en belle page, Placer au recto d'un feuillet le début d'un chapitre de livre ou d'un article de revue.
PAGE se dit aussi du Contenu de la page considéré sous le rapport littéraire. La première page de ce discours est admirable. Il y a de belles pages dans cet ouvrage.
Fig., C'est la plus belle page de son histoire, C'est l'action qui lui fait le plus d'honneur, c'est le moment le plus honorable de sa vie.
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Être hors de page, Avoir accompli le temps de son service dans les pages. Il signifie, figurément et familièrement, Être hors de la puissance, hors de la dépendance d'autrui. Il s'est mis hors de page.
Fam., Un tour de page, Un tour d'espiègle.
Être effronté comme un page, Être hardi jusqu'à l'impudence.
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La Page d'un livre, Pagina.
Page, ou serviteur allant apres son seigneur, Assecla, Est qui dici putet a Graeco pais quo puer significatur.
Les pages du Roy, Praetextati Regis asseclae, B.
Pages d'honneur, ou les enfans d'honneur, Ephebi honorati, B.
Il est sorti de page, Il est hors de page, Iam excessit ex pedissequis, Excessit iam ex pueris, vel ex ephebis, vel ex asseclis, In virum transcriptus est, Bud.
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PAGE, s. m. et fém. Il est mascul. quand il signifie un enfant d'honeur qu'on met auprês des Princes et Grands Seigneurs; et fém. quand on parle d'un des côtés d'un feuillet d'un livre, d'un caïer. = Dans le premier sens, on dit, proverbialement, éfronté comme un page de Cour. — Être ou se tirer hors de page, c. à. d. hors de la dépendance. L'expression n'est pas fort noble, et elle est peu digne du style de l'Histoire. "Il (Schah Abas) fut le premier qui mit, pour ainsi dire, les Rois de Perse hors de page. Ducerc.
Que si, par vers et par joyeux langage,
Votre Apollon s'est tiré hors de page.
Rouss.
Là, il signifie, dans l'intention de l'Auteur: hors de la foule des Poètes.
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Seite, Foliopage, leaf, sidebladzijde, pagina, edelknaap, nest [bed], pageדף (ז), עמוד (ז), עַמּוּדbladsyстраницаpàginasideσελίδα, ιστοσελίδαpaĝopáginasivuoldalhalamanpagina, facciata, paggio, vallettostronapágina, laudaстраницаsayfaсторінкаصَفْحَةٌstranastranicaページ페이지sidesidaหน้าtrang页 (paʒ)nom féminin
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