patois
patois
n.m.patois
(patwa)nom masculin
PATOIS
(pa-toî ; un pa-toi-z agréable) s. m.HISTORIQUE
- XIIIe s. Lais d'amors et sonnés corrois Chantoit chascun en son patois, Li uns en haut, li autre en bas [, la Rose, 710]
- XVe s. Plusieurs femmes y alloient [écouter un prédicateur] curieusement de nuict et de jour, qui se garnissoient en leurs patois [en leurs localités] de pierres, cendres, cousteaulx et autres ferremens et bastons, pour frapper ceux qui lui voudroient nuire ou empescher sa dicte predication [, Chroniq. scand. de Louis XI, p. 396, dans LACURNE]Si apperceus venir de la forest une merveilleuse cyngesse grande et layde sans comparaison, et la suyvoient tant de cinges que sans nombre ; et pour ce à celle fois, si je fuz esbahy, ce n'est pas merveille ; car ilz faisoient contenance en leur patois de moy mettre à mort [, Perceforest, t. IV, f° 9]
ÉTYMOLOGIE
- Ménage, Lamonnoye, regardent patois comme dit pour patrois ; patrois représente le bas-latin patriensis, qui s'est dit pour homme du pays, indigène. La difficulté est dans l'absence de l'r. Diez dit que, dans Brunetto Latini, Trésor, p. 3, au lieu de, selon le langage des François, les variantes portent selon le patrois ou pratrois ; mais la nouvelle édition ne donne que patois. On remarquera, dans la Chronique scandaleuse, patois avec le sens de localité, pays ; ce qui concorde avec l'explication de patois par patrois. Le provençal a pati, pays. Dans le Midi on dit un patois, une patoise, pour un compatriote, une compatriote. Tout cela emporte la balance ; et il faut admettre que l'r a disparu.
patois
Par analogie, il désigne, dans un sens péjoratif, une Langue pauvre et grossière, empreinte de rusticité ou de vulgarité. Ce maudit patois ne saurait rendre de semblables délicatesses de pensée.
Il désigne aussi un Mauvais style. Cela est mal dit, mal écrit : quel patois!
patois
PATOIS, s. m. [Pa-toâ: 2e lon.] Le 1er degré de corruption dans les langues, dit l'Ab. Girard, vient du défaut d'éducation, ou d' un manque d'atention au bon usage. Le second, du mélange de l' anciène avec la nouvelle façon de parler, qui a formé divers langages particuliers, qu'on nomme patois dont la connoissance peut servir à pénétrer dans l'origine des langues et des Peuples. Tels sont le bas-breton, l'auvergnant, le provençal, etc. = Le bas-breton n'est pas un patois: c'est l'anciène langue celtique. Le patois conserve toujours quelque analogie avec la langue comune: le bas-breton n'en a aucune avec la langue française.