persécuteur, trice
PERSÉCUTEUR, TRICE
(pèr-sé-ku-teur, tri-s') s. m. et f.1° Celui, celle qui persécute.
Pendant que votre main, sur eux appesantie, à leurs persécuteurs les livrait sans secours [RAC., Esth. III, 4]
Est-elle [la Divinité] donc la protectrice des adultères, des sacriléges.... la persécutrice de l'innocence, de la pudeur, de la piété, des vertus les plus pures ! [MASS., Carême, Vér. d'un avenir.]
Je ne crois pas qu'on puisse faire à un homme une injure plus atroce que de l'appeler persécuteur [VOLT., Lett. Mme du Deffant, 27 juin 1764]
Il se dit quelquefois en bonne part. Déjà, de l'insolence heureux persécuteur, Vous aviez des deux mers assuré les rivages [RAC., Phèdre, III, 5]
En particulier, celui qui persécute pour cause de religion. Cruels et lâches persécuteurs, faut-il donc que les cloîtres les plus retirés ne soient pas des asiles contre vos calomnies ? [PASC., Prov. XVI]
Cette nouvelle Babylone [Rome], imitatrice de l'ancienne.... persécutrice du peuple de Dieu, tombe aussi comme elle d'une grande chute [BOSSUET, Hist. III, 1]
On est rarement de la religion de son persécuteur, surtout quand il veut dominer sur la conscience [VOLT., Dict. phil. Apostat.]
Fig.Le juste, sévère à lui-même et persécuteur irréconciliable de ses propres passions [BOSSUET, Reine d'Anglet.]
La volupté en a été [de la vérité] de tout temps la plus inexorable persécutrice [MASS., Panég. St Jean-Bapt.]
2° Par exagération, personne importune, incommode. C'est un persécuteur fâcheux.
3° Adj. Qui persécute.
Si l'on regarde comme très injustes les païens persécuteurs, on doit regarder aussi comme très injustes les chrétiens persécuteurs [VOLT., Mœurs, Rem. XVI]
Touché des supplices des quakers, il en interrompit le cours en Amérique par une ordonnance de 1661 ; mais il ne put y étouffer entièrement l'esprit persécuteur [RAYNAL, Hist. phil. XVII, 20]
HISTORIQUE
- XIIe s. Tu fus lus [loup] as oeilles [brebis], or seis pastur et prestre ; De Saul persecuteur Pols [saint Paul] seras e deis estre [, St Thom. mart. f° 8, verso]
- XIIIe s. Ainsi comme il [saint Paul] estoit persecuteres de l'Eglise, devint il puis vaissiaus de election [BRUN. LATINI, Trésor, p. 73]
- XIVe s. Cruel et fier persequteur du plebe [BERCHEURE, f° 61, verso.]
- XVe s. Se trouver entre les mains des vrays et anciens persecuteurs de sa maison [COMM., V, 17]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. persequieyre, persecutor, persequedor ; catal. persequetor ; espagn. persequidor ; ital. persecutore ; du lat. persecutorem, de persecutum, supin de persequi, de per, et sequi, suivre.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877