plantureux, euse
PLANTUREUX, EUSE
(plan-tu-reû, reû-z') adj.1° Copieux, abondant (il a vieilli, mais revient en usage).
Que les saignées soient fréquentes et plantureuses [MOL., Pourc. I, 11]
Un certain don Félix, qui d'abord franc et net M'est venu régaler d'un plantureux soufflet [TH. CORN., Engag. du hasard, II, 5]
2° Il se dit d'un pays fertile en toutes sortes de productions.
Un pays plantureux et bon [SCARR., Virg. VI]
HISTORIQUE
- XIIIe s. Et sachiez que toute la terre [d'Afrique] qui regarde vers midi est sanz fontaines, et nue d'aigue, et poure terre ; mais devers septentrion est ele grasse et plantureuse de touz biens [BRUN. LATINI, Trés. p. 170]
- XVe s. Les haitiés confortoient et visitoient les malades, et les plantureux de vivres adressoient ceux qui disetteux en estoient ; autrement ils n'eusent point duré [FROISS., III, IV, 15]À tout prendre, c'est [Paris] la cité que jamais je veisse environnée de meilleur pays et plantureux [COMM., I, 8]
ÉTYMOLOGIE
- Anc. franç. la plentor (provenç. plendor), d'où plentureux. Plentor, plénitude, est fait par la même dérivation que plenté, qui vient de plenitatem ; l'étymologie montre qu'il ne faudrait pas écrire plantureux, mais plentureux.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877