ployer
(Mot repris de ployaient)ployer
[ plwaje] v.t. [ du lat. plicare, plier ] v.i.ployer
(plwaje)verbe intransitif
ployer
Participe passé: ployé
Gérondif: ployant
Indicatif présent |
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je ploie |
tu ploies |
il/elle ploie |
nous ployons |
vous ployez |
ils/elles ploient |
PLOYER
(plo-ié ; plusieurs disent ploi-ié ; Vaugelas remarque que la cour, pour plus grande douceur, prononçait player) , je ployais, nous ployions, vous ployiez ; que je ploie, que nous ployions, que vous ployiez ; l'y se change en i devant l'e muet : je ploie, je ploierai v. a.HISTORIQUE
- XIIe s. Se lui donez cest gant qui est ploiez.... [, Ronc. p. 120]Se droit n'en faites et le gaige ploier [, Raoul de C. 212]
- XIIIe s. Li vallet toiserans doivent lessier oevre de tistre sitost que le premier cop de vespres sera sonés ; mès il doivent ploier leur oevres puis ces vespres [, Liv. des mét. 125]Un arbre tuert [se tord] et freint de trop souvent ploier [, La folle et la sage]
- XVe s. Son oncle le duc de Bourgogne, qui le menera et ploiera du tout à sa volonté [FROISS., II, II, 161].... Qui voelt la saucelle Ployer aise, il la prend vergelle [ID., Espinette amoureuse.]Car rompre vault pis que ployer, Et esbranlé mieulx que cheü [tombé] [A. CHART., Poésies, p. 514]
- XVIe s. Bienheureuse est la main qui la ploya [une lettre] [MAROT, I, 372]Bref il congneut que toute nation Ployoit soubs luy comme au vent le sion [ID., I, 160]Non pas l'innovant [la langue], tant comme l'estirant et ployant [MONT., III, 353]La faveur me ploye, la crainte me roidit [ID., IV, 68]Il feinct, il ploie, il differe, selon le besoing des occasions [ID., IV, 153]Ilz ne le contrefaisoient [Alexandre] sinon en une façon de ployer un peu le col, et de parler haultainement [AMYOT, Pyrrhus, 115]Un genoil ployé en terre [ID., Anton. 58]La capitulation se fit aussitost à bagues sauves, enseigne desploiée et la meche allumée, sept jours de terme pour ployer bagage [D'AUB., Hist. II, 59]Puisque tant de fleaux qui te playent l'eschine N'arrachent un soupir de ta dure poitrine [DUBARTAS, 1re semaine.]
ÉTYMOLOGIE
- Autre forme de plier ; Berry, pleyer, pléger.
ployer
Il signifie quelquefois Arranger une chose, en la pliant, en la mettant en rouleau, en paquet, etc. Ployez votre marchandise.
Il est aussi intransitif et signifie Céder. Tout ploiera à sa volonté.
Il s'emploie particulièrement en termes de Guerre et signifie Reculer, céder à une force supérieure. L'aile droite de l'ennemi a ployé.
Il s'emploie le plus ordinairement dans le style élevé. Dans le langage courant, on se sert de Plier. Voyez PLIER.
ployer
PLOYER, v. act. et neut. [Ploa-ié: 2e é fer. Devant l'e muet, l'y se change en i: il ploie: pron. ploâ, monos. long. Au futur et au conditionel, cet e ne se prononce pas: il ploiera, ploierait: pron. ploara, ploarè, en 2 syll.] Fléchir, courber. = Suivant Vaugelas, il ne faudrait dire plier, que pour faire des plis, mettre par plis; et ployer devrait se dire pour, céder, obéir, et en quelque façon succomber, comme ployer sous le faix; une planche qui ploye à force d'être chargée. Ménage se déclare nettement contre cette remarque; il veut qu'on dise toujours plier, en quelque signification que ce soit. L'usage a confirmé l'opinion de Ménage, et a réprouvé celle de Vaugelas, qui paraissait juste et raisonable. L'Acad. se contente de dire que ployer n' est plus guère d'usage que dans la Poésie et dans le haut style, et que hors de là on dit plier. Voy. PLIER. = On trouve dans MALHERBE, ployer les genoux; et dans Boileau.
Le vendangeur ravi de ployer sous le faix.
M. Marmontel a dit plus récemment: "Mes genoux ployèrent sous moi, et je tombai sans conaissance.