potence
potence
n.f. [ du lat. potentia, puissance ]potence
(pɔtɑ̃s)nom féminin
POTENCE
(po-tan-s') s. f.HISTORIQUE
- XIIIe s. Li blanc moine me traïstrent fors, Mès tant me batirent le cors Ô potences et o bastons, Qu'il me mistrent à ventrillons [, Ren. 14363]Mès por ses membres apuier, Ot ausinc cum par impotence De traïson une potence [bâton] [, la Rose, 12296]Et vraiement, fist le chevalier, vous le comparrez [payerez] ; et lors il hauça sa potence, et feri le juif les l'oÿe [près de l'oreille], et le porta à terre [JOINV., 198]
- XIVe s. Estoit si malade que il aloit toz jors à potences sous ses esseles, ne autrement il ne pooit aler, et sembloit que il eust le dos rompu [DE LABORDE, Émaux, p. 460]
- XVe s. En icelle salle avoit trois tables drecées, dont l'une fut au bout dessus, traversant à potence, et estoit la table pour l'honneur [O. DE LA MARCHE, Mém. II, p. 528, dans LACURNE]
- XVIe s. Le blessé doit cheminer longtemps sur une potence [PARÉ, VIII, 37]Le pere mena son fils à Paris, et, en passant par Amboise un jour de foire, il vit les testes de ses compaignons d'Amboise encore reconnoissables sur un bout de potence [D'AUB., Mémoires, édit. LALANNE, p. 5]
ÉTYMOLOGIE
- Bas-lat. potentia, potence, du lat. potentia, puissance, et de là, appui, bâton, béquille, et, par comparaison avec la forme, gibet.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- POTENCE.
- Fig. Brider la potence, ne pas réussir, manquer son coup. Il [M. de Chaulnes] me mande qu'il se pourrait vanter d'avoir fourni une assez belle carrière et de n'avoir point bridé la potence, sans la douleur mortelle qu'il a d'avoir été contraint d'offrir au pape ce charmant comtat [d'Avignon] [SÉV., Lettres inédites, éd. Capmas, t. I, p. 147]L'édition Regnier portait d'avoir fourni bride la potence, leçon inexplicable.
potence
Il se dit particulièrement d'un Gibet, dé l'instrument servant au supplice de ceux que l'on pend. Planter, dresser une potence. Mener à la potence. Mettre, attacher à la potence.
Il se dit aussi du Supplice même. On l'a condamné à la potence. Il mérite la potence.
Fig. et fam., Gibier de potence, se dit d'Un ou de plusieurs hommes dont les actions semblent mériter d'être punies en justice. Cet homme est un gibier de potence. Ces gens- là sont du gibier de potence.
POTENCE, en termes de Manège, désigne le Morceau de bois où pend la bague.
Brider la potence, Donner contre ce morceau. de bois, au lieu d'emporter la bague, ou de la toucher.
Table en potence, Table longue, vers l'un des bouts de laquelle il y en a une autre qui est en travers.
POTENCE, en termes de Blason, désigne une Croix en forme de T.
potence
Potence, f. penac. Est une sorte de gibet à pendre quelqu'un, fait d'un gros et rude fust eslevé debout, et sommé d'un petit traversin, qui est la vraye figure et façon de la potence. Selon laquelle est appelée croix potencée en armoiries celle qui au bout de ses quatre branches est ainsi traversée, et la piece entée en chevron audit gros fust, ne sert que d'estay audit traversin, Suspensorium patibulum, S'il se peut ainsi rendre. Potence aussi est ce baston ayant un petit traversin à l'un des bouts, sur lequel les boiteux appuyent leur aisselle pour s'aider à cheminer.
potencé
Potencé, m. acut. Qui est fait en potence.
Potencée, f. penac. Faite en potence, Croix potencée, Cotice potencée, et contrepotencée, voyez Potencé, et Contrepotencée, et Cotice.
potence
POTENCE, s. f. [Potance; 2e lon. 3e e muet.] 1°. Assemblage de trois pièces de bois, dont l'une est posée debout, l'aûtre est mise dessus en travers, et la troisième est entée dans la première, pour soutenir la seconde. = 2°. Instrument servant au suplice des criminels que l'on pend. Voy. GIBET. = Gibier de potence, scélérat. = 3°. Potences, au pl. deux longs bâtons, traversés par en haut par un aûtre bâton fort court, dont un homme faible ou estropié se sert pour marcher, en les mettant sous les aisselles. "Marcher avec des potences.