présence
présence
n.f.PRÉSENCE
(pré-zan-s') s. f.HISTORIQUE
- XIIe s. E quant la primere eschele [troupe] de Juda apparut, li enemi orent grant paor por la presence de Deu qui tot voit [, Machab. II, 11]Tuit apeleient dunc la presence le rei [, Th. le mart. 66]
- XIIIe s. Ce que ne voit yex [œil] en presence, Au cuer [cœur] n'a pas si grant pesance [, Hist. des trois Maries, ms. p. 240, dans LACURNE]Je vos comans que vos seez garenz de la semonce que je ai faite por lui en voz presences, si que vos le puissiés recorder come cort, quant besoin sera. [, Ass. de J. I, 136]
- XIVe s. Concupiscence est tousjours avec delettacion pour la presence de la chose ou object delettable [ORESME, Eth. 63]
- XVIe s. L'auctorité que donne une belle presence [prestance] et majesté corporelle [MONT., III, 41]Par cette response, elle appresta à rire à toute la presence [assistance] [DESPER., Contes, XVI]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. presensa, presentia ; espagn. presencia ; ital. presenza ; du lat. praesentia, de praesens (voy. PRÉSENT 1).
présence
Droit de présence, Rétribution qu'on donne aux membres de certaines associations, de certaines compagnies, lorsqu'ils assistent aux assemblées, aux séances. On dit dans le même sens Jetons de présence. Voyez JETON.
Faire acte de présence, Se montrer un instant dans une réunion, dans une compagnie, dans une assemblée. On ne vous demande pas d'assister à toute la séance, mais seulement de faire acte de présence.
La présence réelle du corps et du sang de Notre-Seigneur dans l'Eucharistie ou simplement La présence réelle, Le dogme qui veut que, dans le sacrement de l'Eucharistie, le corps, le sang, l'âme et la divinité de JÉSUS-CHRIST soient réellement présents sous les espèces ou apparences du pain et du vin. Les calvinistes nient la présence réelle.
PRÉSENCE se dit particulièrement, en termes de Jurisprudence, de l'Existence d'une personne au lieu de son domicile; et quelquefois, surtout en matière de prescription, de la Résidence habituelle d'une personne dans le ressort d'une Cour d'appel.
PRÉSENCE se dit aussi en parlant de Dieu. Dieu remplit l'univers de sa présence.
Dans le langage de la Dévotion, Se mettre, se tenir en la présence de Dieu, Considérer Dieu comme présent à ce que l'on va faire.
PRÉSENCE se dit aussi figurément en parlant des Choses. La présence de la mort. Montrer du sang-froid en présence du danger. Présence d'esprit, Vivacité, promptitude de jugement qui fait faire ou dire sur-le-champ ce qu'il y a de mieux à faire ou à dire. Cet homme a de la présence d'esprit, une grande présence d'esprit. On a toujours remarqué en lui beaucoup de présence d'esprit. Il a répondu avec une présence d'esprit admirable.
PRÉSENCE se dit particulièrement, en termes de Chimie et de Médecine, surtout de Médecine légale, de l'Existence dans un corps d'une substance que l'on découvre par l'examen ou l'analyse. Les experts ont reconnu la présence du poison, de l'arsenic dans l'estomac de la victime.
EN PRÉSENCE, loc. adv. En face, en vue l'un de l'autre. Les deux armées étaient en présence, restèrent en présence. Les deux rivaux sont en présence.
Fig., Les factions, les partis sont en présence, Les factions, les partis s'observent l'un l'autre et se préparent à combattre entre eux.
EN PRÉSENCE DE, loc. prép. Devant, sous les yeux de. Cet accident s'est produit en présence de nombreux témoins.
presence
Presence, Praesentia.
Se cacher et eviter la presence du maistre, Ex conspectu heri abdere se.
En presence, Coram.
En presence de gens, Testibus praesentibus.
En la presence de cestuy là, Astante illo.
En ma presence, Ante oculos, Coram, Sub oculis.
On luy a osté par force en sa presence, Erepta est illi praesenti.
En la presence du senat, Coram senatu.
En la presence de son ost, In oculis exercitus.
présence
PRÉSENCE, s. f. PRÉSENT, ENTE, adj. PRÉSENT, s. m. [Prézance, zan, zante, zan, 1reé fer. 2e lon. 3e e muet.] Présence, est l'existence d'une persone dans un lieu. "La présence du Juge étone le criminel. "Honorez-nous de votre présence. — En présence, régit ordinairement la prép. de: cela s'est pâssé en présence de plusieurs persones. — En parlant des armées, on le dit sans régime. "Les armées étoient en présence, en vûe l'une de l'aûtre. — Dans le langage ascétique, on l'emploie avec l'article: se mettre en la présence de Dieu, considérer Dieu comme présent à ce qu'on va faire: marcher en la présence de Dieu, faire atention à la présence divine, qui nous environe, nous voit, nous éclaire, etc. = La Bruyère dit aussi, en la présence des mystères. Voy. ASSAUT.
Rem. Suivant La Touche, il signifie quelquefois l'air, les manières. "Il est d'une présence agréable. L'usage de ce mot est douteux dans cette acception: l'Académie ne le met pas. = On dit fort bien, avoir de la présence d' esprit, ou une grande présence d'esprit; faire et dire sur le champ ce qu'il y a de plus à propôs à faire et à dire.
PRÉSENT, 1°. En parlant des chôses, se dit de ce qui est dans le tems où nous sommes: le tems, le siècle présent: le ministère, le gouvernement présent. "La douleur présente est toujours la plus sensible. — Il s'emploie alors sans régime. = 2°. En parlant des persones, qui se rencontre au lieu, dont on parle; c'est l'oposé d'absent. Il régit alors le datif, ou dans, etc. "Ce témoin a été présent à l'action. "Dieu est présent à nos plus secrètes pensées. "J. C. est réellement présent dans l'Eucharistie.
Rem. 1°. Cet adjectif ne doit être employé, qu'en parlant du tems où a vécu celui qui raconte. Rollin n'a pas fait cette atention. "Il ne paroit pas hors de propôs, dit-il, avant que d'entrer en matière, de tracer un portrait abrégé de l'état présent d'Athènes. Hist. Anc. Il devait dire, de l'état où était alors Athènes. Aûtrement on pourrait s'y tromper, et croire que l'Auteur va parler de l'état d'Athènes au 18e siècle. Voyez Jusqu' alors, au mot ALORS, un exemple d'une faûte en sens contraire. = 2°. Quelques-uns disent un poison présent, qui fait son éfet sur le champ. L'Acad. les autorise: elle met cette acception de ce mot dans son Dictionaire. C'est un latinisme: præsens venenum. Sen. = 3°. Ordinairement parlant, présent ne fait pas trop bien devant le substantif. "Quand les présentes passions, qui divisent les Nations, seront apaisées, dit Leibnitz. — Les présentes passions ne vaut rien: les passions présentes ne vaudrait guère mieux. Il falait dire: quand les passions, qui divisent à présent les Nations seront apaisées. "C'est sur des mémoires fidèles... que je done la présente histoire, dit du Cerceau. Cette construction est vieille. = On dit seulement, en st. fam. Le présent porteur, le présent billet; aussi-tôt la présente lettre reçue. = On dit adverbialement, à présent, et pour le présent. Le 1er est de tous les styles: le 2d n'est que du st. fam. "Je n'y songe plus à présent. "Je vous en quitte dès à présent: il est à la campagne pour le présent. = À~ présent a une espèce de génitif: les Calvinistes d'à présent. * On disait autrefois, de présent. "Les Rois d'Espagne de présent, dit l'Acad. dans ses Sent. sur le Cid. — De présent apartient au style des Notaires. "De présent résidant en tel lieu. = Du tems de M. Vaugelas, bien des persones ne pouvaient soufrir à présent: lui-même, quoiqu'il avoue que tout Paris le disait, que la plupart des meilleurs Ecrivains en usaient, conseille pourtant de dire plutôt, à cette heure, maintenant, présentement. Aujourd' hui à présent, est autant et plus usité que ces adverbes. Voy. PRÉSENTEMENT.
PRÉSENT est aussi s. m. "Le pâssé, le présent et l'avenir. On le dit aussi des persones, mais en général et au pluriel, et dans cette seule phrâse. "Les présens délibèrent pour les absens. On ne dit, ni un présent, ni un des présens: il faut dire, un de ceux qui étaient présens. On ne dirait pas, même en parlant d'une action: les présens ont raporté que, etc. Il faudrait dire, ceux qui étaient présens, etc.
PRÉSENT est un tems dans les verbes, qui marque qu'une chôse est ou se fait au tems où l'on parle: comme quand on dit: je suis malade: que voulez-vous? Que dit-il? nous voulons: nous disons que, etc. = On se sert encôre du présent en deux ocasions: 1°. Pour exprimer des chôses, qui sont vraies selon tous les tems: Dieu est tout-puissant: la vertu seule peut rendre les hommes heureux. 2°. Pour exprimer des chôses qu'on a coutume de faire, quoiqu'on ne les fasse pas dans le tems qu'on parle; comme: je joûe des instrumens: j'étudie les mathématiques, etc. = On s'en sert aussi quelquefois pour exprimer un futur três-proche. "Je vous suis, c. à. d. je vous suivrai bientôt: j'y vais. Le Roi part pour Compiegne, etc. = Précédé de si (suposé que) il a encôre la signification du futur. "Si mon frère vient, vous m'avertirez; c. à. d. quand mon frère viendra, suposé qu'il vienne. = Les Historiens mettent souvent le présent pour le pâssé: mais alors il faut que les verbes qui ont raport à ce présent, soient aussi au présent. Les phrâses suivantes ne sont pas correctes: "Le Centurion, envoyé par Mucien, entre dans le port de Carthage, et dês qu'il fut débarqué, il élève la voix. Il falait, et dês qu'il est débarqué, il élève, etc. "Ils vinrent en diligence et de grand matin, avant que le jour fût bien décidé; ils entrent avec violence dans le palais de Pison. Il falait dire, en employant par-tout le prétérit, ils entrèrent; ou en employant le présent: il viènent, et avant que le jour soit bien décidé, ils entrent, etc.
Rem. Aûtrefois, comme on peut le voir dans la Gramaire de R. Étienne, les premières persones des verbes au singulier ne prenaient point d's à la fin; on réservait cette lettre pour les secondes persones, et on mettait un t aux troisièmes (j'averti, je voi, tu avertis, tu vois, il avertit, il voit.) Par là chaque persone ayant sa lettre caractéristique, nos conjugaisons étaient plus régulières. Dabord les Poètes s'enhardirent à mettre une s à la première persone, afin d'éviter la fréquente cacophonie qu'elle aurait faite sans cela devant les mots, qui comencent par une voyèle, (je le di à vous, je li un livre, etc.) Comme ils n'avaient rien de semblable à craindre des verbes qui finissent par un e muet (j'aime, j'estime) parce que ceux-là s'élident, ce sont les seuls qu'ils laissèrent sans s. Insensiblement l'usage des Poètes est devenu si général, qu'enfin l'omission de l's aux prem. persones des verbes, qui finissent par toute autre syllabe que l'e muet, a été regardée comme une négligence dans la prôse, et comme une licence dans les vers. Racine en fournit plusieurs exemples: je vous en averti rime avec parti: je reçoi, je croi; je voi rime avec emploi, avec moi. = Les Comentateurs de Vaugelas auraient dû faire observer que le verbe avoir est le seul de son espèce, qui n'ait pas subi la loi comune. On écrit toujours j'ai, quoiqu'on écrive je sais. D'OLIV. On peut remarquer aussi que c'est le seul, qui ne prène point de t à la 3e persone; excepté en Dauphiné, où l'on dit devant une voyèle, il at: "Il at apris, etc.
présence
presence, attendanceaanwezigheid, presentie, bijzijn, tegenwoordigheid, actualiteit, uitstralingהֱיות (נ) [קיום], הימצאות (נ), נוכח (ז), נוכחות (נ), הִמָּצְאוּת, נֹכַחaansyn, teenwoordigheidAnwesenheit, Gegenwart, Anwesentheitĉeestopresencia, asistenciapresenza, cospetto (al cospetto di), partecipazionenärvaroπαρουσίαحُضُورpřítomnost, účastdeltagelse, nærværelseläsnäoloprisutnost出席, 存在존재, 출석fremmøte, tilstedeværelseobecnośćcomparecimento, presençaприсутствиеการเข้าชั้นเรียน, การอยู่ในสถานที่หนึ่งkatılım, varlıksự có mặt, sự tham dự出席присъствие存在 (pʀezɑ̃s)nom féminin
devant qqn parler en présence de qqn
présence
[pʀezɑ̃s] nfSa présence est rassurante → His presence is reassuring.
faire acte de présence → to put in a token appearance
les forces en présence → the opposing armies
en présence de qn → in the presence of sb, in sb's presence
en présence de [+ menace, situation, choix] → in the face of
La présence aux cours est obligatoire → Lesson attendance is compulsory.
présence d'esprit nf → presence of mind