prévaloir
(Mot repris de prévalons)prévaloir
v.i.se prévaloir
v.pr.prévaloir
(pʀevalwaʀ)verbe intransitif
PRÉVALOIR
(pré-va-loir) v. n.Il se conjugue comme valoir, excepté au présent du subjonctif où il fait : que je prévale, que tu prévales, qu'il prévale, que nous prévalions, que vous prévaliez, qu'ils prévalent.REMARQUE
- 1. Dans se prévaloir, le pronom personnel est construit avec un verbe neutre comme dans s'enfuir, s'écrier, et anciennement se dormir ; ce qui lui donne un sens refléchi (voy. SE).
- 2. " Quoique ceux qui s'attachent à l'exactitude de la grammaire soutiennent que c'est ainsi qu'il faut parler [prévaille] ; on dit à la cour prévale et non pas prévaille ; et c'est la cour qui nous doit servir de règle. " TH. CORN. Prévale est devenu le subjonctif usité.
SYNONYME
- SE PRÉVALOIR, SE TARGUER. Dans se prévaloir il y a une idée d'avantage, de prépondérance qui n'est pas dans se targuer, qui exprime seulement le désir qu'on a d'humilier les autres.
HISTORIQUE
- XVIe s. Se prevaloir [tirer parti] de la sottise ou de la lascheté des ennemis [MONT., I, 28]Ils abandonnerent la ville d'Annonay, après avoir gasté les grains et vivres qui restoient en icelle, de peur que les ennemis ne s'en pussent prevaloir [servir] [CASTELN., 148]Il se voulut elever [fâcher], se prevalant de sa maistresse, et se deffendre par plusieurs raisons [ID., 163]N'en congnoissant aujourd'hui autre [chevalier] qui le prevalust [, D. Flores de Grèce, f° CXLIV, dans LACURNE]
ÉTYMOLOGIE
- Lat. praevalere, de prae, avant, et valere, valoir.
prévaloir
Il se dit surtout des Choses. Il ne faut pas que la coutume prévale sur la raison, contre la raison. La faveur prévaut souvent sur le mérite. Cette considération a prévalu sur toutes les autres.
SE PRÉVALOIR DE signifie Tirer avantage. Se prévaloir de sa naissance, de son autorité de son crédit. Il s'est prévalu de la faiblesse, de la simplicité de son adversaire.
prevaloir
Prevaloir, Qui ne se sçauroit prevaloir de telle chose, c'est à dire, On n'en sçauroit de rien mieux valoir, On ne s'en sçauroit aider, On n'en sçauroit faire son profit.
prévaloir
PRÉVALOIR, v. n. [Préva-loar: 1re é fer. = Il se conjugue comme valoir, excepté qu'au présent du subjonctif on dit prévale, et non pas prévaille. Corn. Acad. Regn. "M. Linguet a dit encôre, ils prévaillent; et M. l'Abé Royou: ne craignons pas qu'il se prévaille.] Avoir, remporter l' avantage sur; "Il ne faut pas que la coutume prévale sur la raison. Il s'emploie aussi sans régime: son adversaire a prévalu. = Il est aussi réciproque: tirer avantage de: "Se prévaloir de sa naissance, de son crédit: "il s'est prévalu de la faiblesse, de la simplicité de, etc. "Il se prévaut de tout.
Rem. 1°. Se prévaloir ne se prend qu'en mauvaise part. Il ne signifie que vanité ou mauvaise finesse. "Il s'est prévalu de ma méprise, pour s'avantager à mon préjudice. Vaugelas l'emploie en bone part, dans le sens de profiter. "Il faut être assidu à la Cour et dans la fréquentation de ces sortes de persones (qui sont consomés dans la langue) pour se prévaloir de l'un et de l'aûtre. Peut-être le disait on ainsi de son tems; mais je doute fort que l'usage d'aujourd'hui l'aprouve. = 2°. Le régime ordinaire de prévaloir, neutre, est la prép. sur: Quelques Auteurs ont employé la prép. à."La raison d'État prévaut à toutes les considérations. Anon. "Son témoignage ne prévaut pas au crédit de Clodius. Vertot. = Le Dict. de Trév. done des exemples de ce régime du datif, mais sans citer d'Auteur. On dit, dans le Dict. Gram. que ce verbe est quelquefois suivi de la prép. sur, ou du datif: le 1er régime est le plus autorisé. L'Académie ne done d'exemple que de celui là.