prône
prône
n.m. [ du gr. prothyra, vestibule ]PRÔNE
(prô-n') s. m.HISTORIQUE
- XIIe s. Home qu'an [on] ne puet [peut] chastier [corriger], Devroit an au mostier lier, Come desvé, devant les prones [CRESTIEN DE TROIES, Chev. au lyon, v. 625]
- XIIIe s. Et adont le [la] justice doit fere dire au prosne et en plain marcié, que tix coze [telle chose] a esté trovée [BEAUMANOIR, XXIV, 20]
- XVe s. Il monta en son prone, et dit les mots qui s'ensuivent : - ainsi descendit de son prone, et s'en alla à sa maison [LOUIS XI, Nouv. LXXXI]Lors entre en l'eglise, et, ainsi qu'il fut à genouillons, il regarde à dextre partie, et voit unes prones [grille] d'argent moult bien faites.... [, Lancelot du lac, t. II, f° 32, dans LACURNE]
- XVIe s. Faire declarer au prosne de l'eglise [MONT., II, 14]
ÉTYMOLOGIE
- Lat. praeconium, publication, de praeco, crieur public, qui paraît être de même origine que praecia, crieur public, lequel vient de prae et cio.
prône
Recommander quelqu'un au prône, Le recommander aux prières ou aux charités des fidèles, lorsqu'on est en chaire pour faire le prône.
PRÔNE se dit, figurément et familièrement, d'une Remontrance importune qu'une personne fait à une autre. Je me moque de son prône. Quand donc finira-t-il son prône? Il est vieux en ce sens.
prone
Prone, pronaos. Faire le prone, pronoian poiéisthai. Forte deriuatur a praeconium demptis aec.
prône
PRôNE, s. m. PRONER, v. act. et n. PRONEUR, EûSE, s. m. et f. [1re lon. au 1er, 2e e muet au 1er, é fer. au 2d, lon. au 4e = On écrivait autrefois prosne, prosner, etc. En suprimant l's, qui ne se prononçait plus, on la remplaça par l'accent circonflexe: mais cet accent ne convient que devant l'e muet, pour marquer que la syllabe est longue: il prône, prônera, etc.] Prône est au propre, une instruction qu'on fait les Dimanches à la Messe paroissiale. Faire le prône: assister au prône. = Au figuré, st. famil. Remontrance importune. "Il lui a fait un beau (ironiquement), un long prône. "Il se moque de vos prônes. = On dit, proverbialement, être recomandé au prône. Mde. de Sévigné dit d'un Amant, esclave d'une maîtresse jalouse. "Il n'a pu sortir de classe (comme un écolier) pour venir ici: il faut que je sois bien recomandée au prône, c. à. d. qu'il ait exigé de lui qu'il ne me verroit point.
PRONER ne se dit guère dans le sens propre et litéral que parmi les Eclésiastiques. "Il doit proner aujourd'hui: il a très-bien proné. Il est mieux de dire: il doit faire le prône, il a fait un bon, un beau prône. = Son usage le plus ordinaire est, comme verbe actif, de signifier, vanter, louer avec exagération. "Il le prône comme un homme extraordinaire. = C'est aussi faire de longs discours, d'ennuyeux récits. "Que nous pronez-vous là? Et neutralement, il ne fait que proner tout le long du jour. Dans l'un et l'autre sens, il n'est que du style familier. = Proneur, eûse, s'emploie dans ces deux acceptions. Celui, celle, qui loûe avec excès. "Il a ses proneurs, qui le font valoir. "Ouvrage vanté par les proneûses à la mode. = Grand parleur, grande parleûse, qui aime à faire des remontrances. "C'est un grand proneur; une proneûse perpétuelle.