prince
prince
n.m. [ du lat. princeps, premier ]PRINCE
(prin-s') s. m.PROVERBES
- Ce sont jeux de prince, qui ne plaisent qu'à ceux qui les font ; ou c'est jeu de prince qui ne plaît qu'à celui qui le fait ; ou, absolument, ce sont jeux de prince, amusements ou jeux dans lesquels on se met peu en peine du mal qui peut en résulter pour les autres. Le bon homme disait : ce sont là jeux de prince, Mais on le laissait dire [LA FONT., Fabl. IV, 4]Une chose assez plaisante et dont la reine [Christine de Suède visitant l'Académie française] se mit à rire toute la première, ce fut que, le secrétaire voulant lui montrer un essai du Dictionnaire qui occupait dès lors la compagnie, il ouvrit par hasard son portefeuille au mot jeu, où se trouva cette phrase : jeux de prince qui ne plaisent qu'à ceux qui les font, pour signifier des jeux qui vont à fâcher ou à blesser quelqu'un [D'OLIVET, Hist. de l'Acad. franç.]Suivant un autre récit, plus authentique, la reine de Suède.... rougit et parut émue.... le Dictionnaire venait de lui rappeler ce que, trois mois auparavant, elle avait fait à Fontainebleau, et quel sanglant jeu de prince elle y laissa sur son passage [VILLEMAIN, Préface du dict. de l'Académie, 1835].... Ce sont là jeux de prince ; On respecte un moulin, on vole une province [ANDRIEUX, Meunier Sans Souci.]
- Les princes ont les mains longues, leur pouvoir s'étend loin.
HISTORIQUE
- XIIe s. Li religius prince, qui volt bonté amer, Deit noveles iglises drescier e alever [, Th. le mart. 73]
- XIIIe s. Mains grans princes ce jour de servir [à table] se presente [, Berte, X]Car cil qui va delit [le plaisir] querant, Ses-tu qu'il se fait ? il se rent, Comme sers et chetis et nices, Au prince de trestous les vices [, la Rose, 4444]
- XIVe s. Et est possible que aucuns facent bones ouvres, qui ne sont pas princes de terre ne de mer [ORESME, Eth. 321]Lienorz, qui ot esté li uns des princes le roi Chilperic [DU CANGE, princeps.]
- XVe s. Ceulx qui avoient et ont accoustumé de faire en ceste musique naturelle serventois de nostre dame, chançons royaux, pastourelles, ballades et rondeaulx, portoient chascun ce que fait avoit devant le prince du puy, et le recordoit par cuer ; et ce recort estoit appellé en disant après qu'ils avoient chanté leur chancon devant le prince [E. DESCH., Poésies mss. f° 395]
- XVIe s. Ainsi gouverne-t-on les princes dès leur premiere enfance, de cette façon que, commettans aucune faute, l'on chastie en leur presence, pour la faute par eulx commise, leurs pages et serviteurs, les accoustumans dès lors à faire les pechez dont leurs subjets portent puis après la penitence [PASQUIER, Rech. p. 889, dans LACURNE]Haine de prince signifie mort d'homme [LEROUX DE LINCY, Prov. t. II, p. 91]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. princep, prince, prinsi ; esp. et ital. principe ; du lat. principem, de primus, premier, et capere, prendre.
prince
Princes du sang, Ceux qui sont sortis de la maison royale par les mâles; et Princes étrangers, Ceux qui viennent d'une maison souveraine étrangère, ou qui en ont le rang.
Prince royal, prince impérial, Héritier du souverain régnant.
Vivre comme un prince, être vêtu comme un prince, etc., Vivre splendidement, être magnifiquement vêtu, etc.
Fig., Ce sont jeux de prince, qui ne plaisent qu'à ceux qui les font; ou absolument, Ce sont jeux de prince, se dit des Amusements et des jeux dans lesquels on se met peu en peine du mal qui peut en résulter pour autrui.
Fig. et fam., Il est bon prince, se dit d'un Homme qui a un caractère et des manières faciles.
PRINCE, employé absolument avec l'article défini, se dit ordinairement du Souverain qui commande dans le lieu dont on parle. Le prince veut être obéi. Avoir audience du prince. Avoir l'oreille, la faveur, les bonnes grâces du prince. Les monnaies portent l'effigie du prince.
Le fait du prince, Un acte du souverain usant de son autorité. Il s'emploie aujourd'hui dans le sens d'Acte arbitraire.
PRINCE se dit aussi de Ceux qui, sans être souverains, ni de maison souveraine, possèdent des terres qui ont le titre de Principautés, ou bien à qui un souverain a conféré ce titre.
Il se dit aussi de Celui qui est le premier par ordre de dignité, de mérite, de talent. Aristote, le prince des philosophes. Homère, le prince des poètes. Démosthène, le prince des orateurs grecs. Etc. Il n'est usité, en ce sens, que dans le style soutenu.
Princes de l'Église, Les cardinaux, les archevêques et les évêques.
Le prince des apôtres, Saint Pierre. Les princes des apôtres, Saint Pierre et saint Paul.
Le prince des ténèbres, Le démon.
En termes d'Histoire romaine, Le prince du Sénat, Le sénateur que le censeur nommait le premier, en lisant la liste des membres du Sénat. Le prince de la jeunesse, Le jeune prince de la famille impériale, que l'empereur mettait à la tête des fils de sénateurs, pour la célébration des jeux troyens.
prince
Prince, ou Princesse, Princeps.
Un prince et gouverneur de quelque ville, Regulus.
Un prince qui a le gouvernement d'un peuple en souveraineté, Monarcha.
Tu as fait chose par laquelle les princes qui viendront apres, te recognoistront, Notabilem te futuris principibus fecisti.
Prince des Romains, Imperator.
L'entrée qu'on a chez un prince, Admissio.
Faire entrée chez un prince, Dare admissionem.
Comme il appartient à un prince, Principaliter.
Appartenant à prince, Principalis.
En prince, Magnifice.
prince
PRINCE, s. m. PRINCESSE, s. f. PRINCIPAUTÉ, s. f. PRINCIPION, s. m. [Prein-ce, cèce, cipoté, cipi-on: 1re lon. 2e e muet. au 1er, è moy. au 2d.] Prince est celui, qui possède une Souveraineté en titre, ou, qui est d'une maison Souveraine; ou qui possède une Terre, qui a le titre de Principauté. "Les Princes d'Italie, d'Allemagne. Les Princes du Sang, les Princes Étrangers, le Prince d'Orange, de Dombes, etc. = Princesse, fille ou femme de Prince. "Jeune Princesse: c'était une grande Princesse. = Principauté se dit et de la dignité de Prince: on lui dispute sa principauté, et d'une terre, qui done la qualité de prince à celui qui en est Seigneur. "La principauté d'Orange, de Neuf-Châtel, etc. = Principion (st. famil. et méprisant) petit prince, qui n'a pas grand pouvoir. Suivant Trév. on dit aussi principiot.
REM. Prince signifie quelquefois premier, comme quand on dit, le Prince des Philosophes, des Orateurs; le Prince de l'Éloquence Romaine: et dans le langage de l'Église, le Prince des Apôtres, les Princes des Prêtres. Bouhours dit que c'est l'ignorance, qui a introduit ces expressions, par la mauvaise traduction du mot princeps, qui en latin signifie premier et non pas Prince. = Il ne faut pas du moins étendre à d'aûtres mots cette expression abusive admise par l'usage pour quelques-uns; et dire, par exemple, en parlant d'un grand Monarque, le Prince des Rois, le Prince des Conquérans, des Héros, etc. Ainsi Mrs. de Port-Royal eussent mieux traduit cet endroit de l'Apocalypse: princeps regum terr par, le Souverain des Rois de la terre, que par le Prince des Rois de la terre. BOUH. Rem. Nouv. — Massillon apèle les Grands, les Princes du Peuple. On apèlle les Cardinaux, les Archevêques et Évêques, les Princes de l'Église; le Démon, le Prince des ténèbres.
prince
Prinz, Fürstprinceprins, vorstבן מלך (ז), נסיך (ז), נָסִיךְأمير, أَمِيرπρίγκιπας, βασιλόπουλοcarido, imperiestrido, princo, reĝidoprintsprinssi, ruhtinasfejedelem, herceg王子왕자książę, królewiczкнязь, королевич, принц王子príncipeprincipeprincprinsprincprinspríncipeprinsเจ้าชายprenshoàng tửПринц王子 (pʀɛ̃s)nom masculin
prince
[pʀɛ̃s] nm → princele prince Charles → Prince Charles
prince charmant nm → Prince Charming
prince de Galles