proscrit, ite
PROSCRIT, ITE
(pro-skri, skri-t') part. passé de proscrire1° Qui a été atteint par la proscription. Cicéron proscrit par les triumvirs. Par extension, qui éprouve un sort semblable à celui de la proscription romaine.
Infortuné, proscrit, incertain de régner, Dois-je irriter les cœurs au lieu de les gagner ? [RAC., Baj. II, 1]
Toute la nation à la fois est proscrite [ID., Esth. I, 3]
2° Fig. Banni de l'usage.
Aucune idée de la philosophie ancienne n'a été assez proscrite pour devoir désespérer de revenir dans la moderne [FONTEN., Hartsoeker.]
Il [Wiclef] renouvela les anciens sentiments proscrits dans Bérenger [VOLT., Mœurs, 73]
3° Substantivement. Celui qui a été frappé de proscription.
Vous dirai-je les noms de ces grands personnages, De ces fameux proscrits, ces demi-dieux mortels, Qu'on a sacrifiés jusque sur les autels ? [CORN, Cinna, I, 3]
La mort des proscrits était suivie de la confiscation de leurs biens [ROLLIN, Traité des Ét. III, 2]
Celui qui est frappé d'une condamnation comparée à la proscription. Les lieux où nous priions les puissances célestes, Des proscrits entassés sont les dépôts funestes [DELILLE, Pitié, III]
Ils [les sénateurs de Tibère].... Réservent aux proscrits leur vénale insolence [M. J. CHÉN., Tibère, V, 2]
Celui qui ne peut retourner dans son pays à cause de condamnations politiques ou autres. Aucun n'ose parler pour ce proscrit auguste [VOLT., Tancr. I, 6]
[Un asile] Refuge des proscrits et berceau de sa ville [DELILLE, Én. VIII]
Je resterai proscrit, voulant rester debout [V. HUGO, Ultima verba.]
Fig. Avoir un jeu de proscrit, des dés de proscrit, avoir vilain jeu, de mauvais dés. Familièrement. Cet homme a une figure de proscrit, une figure qui déplaît à tout le monde. On dit de même : une figure proscrite. Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877