quoi
1. quoi
[ kwa] pron. relat. [ lat. quid, de quis, quel ]quoi que
loc. relat. indéf.2. quoi
[ kwa] pron. interr. [ lat. quid, de quis, quel ]quoi
adv. exclam.QUOI
(koi) , pronom conjonctif indéclinable, signifiant quelle chose ou laquelle chose, servant pour les deux genres et les deux nombres, mais employé comme complément et non pas comme sujet ; on ne s'en sert pas en parlant des personnes ; il ne prend l'emploi de sujet que dans la locution composée quoi que, quoi qui.REMARQUE
- 1. Ce pronom quoi a donné occasion à plusieurs de la compagnie de demander si cette manière de parler ordinaire à plusieurs auteurs : quoi de plus noble ? quoi de plus glorieux ? devait être tolérée, Acad. observ. sur Vaugel. p. 68, dans POUGENS. L'Académie condamna cette locution ; condamnation qui n'a pas été ratifiée.
- 2. Corneille l'a dit d'une personne, avec un sens indéterminé : On vous les a nommés, mais sans vous les prescrire ; On vous obéira, quoi qu'il vous plaise élire [CORN., D. Sanche, I, 2]Voy. à l'historique des exemples de cet emploi dans Perceforest, dans Commines et dans Montaigne.
HISTORIQUE
- XIe s. Et dist al rei : de quei avez pesance [chagrin] ? [, Ch. de Rol. LXV]
- XIIe s. N'ai fil ne fille de quoi fasse mon hoir [, Ronc. p. 122][Son beau visage] Par quoi mes cuers [mon cœur] se mist en l'acointance [, Couci, XVII]Bele Yolans, je vous chastoi ; Ma fille estes, faire [je] le doi. - Ma dame mere, es-vous de coi ? [, Romancero, p. 53]Mere, de coi me chastoiez ? Est-ce de coudre ou de tailler ? [, ib. p. 54]Li plus hardis des trois voussist [voudrait] estre à Paris, Pour coi Mansel [les Manceaux] ne fussent de lor vies saisi [maîtres] [, Sax. XXIV]
- XIIIe s. Ma volonté ferez, quoi qu'il doie couster [, Berte, CXII]Dont [il] i a bien de quoi je me doie esmaier [, ib. XXXIX][Impôts établis] De quoi la povre gent estoit moult malbaillie [, ib. LX]Coi ! dist une autre, c'avés dit ? [, Lai d'Ignaurès]Bel-acueil ne s'ose complaindre, Ne dire li [à elle] quoi ne comment [, la Rose, 12764]L'ocoison pour quei il sont bani, Bibl. de chartes, 2e sér. t. III, p. 423. Et le roy me respondi que il n'avoit de quoy [JOINV., 212]
- XIVe s. À quoi le savez-vous ? dist la dame erranment ; Et celle li a dist : je le sais vraiement. [, Guesclin. 148]
- XVe s. Ceux de Calais virent bien que le secours en quoi ils avoient fiance leur estoit failli [FROISS., I, I, 320]Les manieres des assauts, comment et de quoi, je le vous veux declarer, et pleinement deviser [ID., I, I, 257]Et se retrairent les François à leur logis et passerent la nuit à paix et aise ; ils avoient bien de quoi [sujet] [ID., II, III, 23]Donnez-lui du vostre largement ; s'il vous demande quoi que ce soit, accordez-lui tout ; car c'est la voie par laquelle vous le gagnerez [ID., III, IV, 50]Et faisoit on plusieurs exactions, specialement sur ceux qu'on sçavoit avoir de quoy [JUV., Charles VI, 1418][L'avocat au client :] Amis, fay la geline pondre, Et apporte assez, c'est de quoy ; Car en ton faict goute ne voy [E. DESCH., dans Hist. litt. de la Fr. t. XXIV, p. 416]Andromata, qui estoit assise au plus près de Blanche, pour quoy la journée se faisoit.... [, Perceforest, t. III, f° 8]Les gens de quoy ils s'estoient faitz forts n'y estoient point joinctz [COMM., I, 3]Le roy envoya devant faire excuse audit connestable de quoy il l'avoit tant fait attendre [ID., III, 11]Ainsi ala Guillaume Bernard parler au comte, lequel le mena en sa chambre et luy demanda quoy nous ne savons [, le Jouvencel, f° 66, dans LACURNE]
- XVIe s. Diogenes interrogé à quelle heure doibt l'homme repaistre, respondit : Le riche, quand il aura faim ; le paoure, quand il aura de quoy [RAB., Pant. IV, 64]La nation de quoy estoit le conte [MONT., I, 22]Ces circonstances à quoy ils veulent asservir leur foi [ID., I, 36]À quoi faire fuit on la servitude des courts, si.... ? [ID., I, 51]Quoy qu'il en soit, je ne vouldrois pas.... [ID., I, 59]Mais quoy ? les.... [MONT., I, 73]L'un se plainct de quoy [de ce que] la mort lui rompt le train.... [ID., I, 79]N'avoir de quoy payer [ID., I, 119]Je sçay bon gré à la fortune dequoy ce feut un gascon que.... [ID., I, 118]Ces vers ont je ne sçay quoy de plus vif [ID., I, 222]L'ame a de quoy recevoir et de quoy donner [ID., I, 279]Ce Labienus, de quoy je parle, eut plusieurs envieux de sa vertu [ID., II, 89]Ils voyent que rien ne rend les hommes subjects à sa cruauté [du tyran], que les biens ; qu'il n'y a aucun crime envers luy digne de mort, que le de quoy [l'avoir] [LA BOËTIE, 67][Le peuple] estant encor pincé par la subtile main des financiers, c'est merveille dequoy il subsiste [LANOUE, XIII]....Et c'est dequoy. nous parlerons à la fin [ID., 21]Solon estoit filz d'Excestides, homme qui avoit dequoy moyennement [AMYOT, Solon, 1]Sa mere estoit cousine germaine de la mere de Pisistratus ; au moyen dequoy il y eut du commencement amitié grande entre eulx [ID., ib.]Je ne te dis chose, que je ne te montre de quoy, si tu veux venir en mon cabinet [PALISSY, 46]Le tout quoy, pour obvier aux abus, sera reprins.... [, Coust. génér. t. II, p. 976]
ÉTYMOLOGIE
- Bourg. quei ; du lat. quid (portant l'accent tonique), neutre de quis, qui.
quoi
Il s'emploie aussi absolument et signifie Quelle chose. Voilà de quoi je voulais vous parler. Je devine à quoi vous pensez. Il y a dans cette affaire je ne sais quoi qui me semble louche. Dites-moi en quoi je puis vous servir. Voici sur quoi je veux le questionner.
Il a manqué à son ami, à son bienfaiteur, en quoi il est doublement coupable, En cela il est doublement coupable. C'est en quoi vous vous trompez, C'est en cela que vous vous trompez.
De quoi, Ce qui est nécessaire pour, ce qu'il faut pour. J'ai de quoi vous répondre. Cette prétention a de quoi me surprendre. Donnez-moi de quoi écrire. Nous avons de quoi vivre, de quoi nous amuser.
Pop., Avoir de quoi, Avoir de l'argent, être dans l'aisance. C'est un homme qui a de quoi.
Il n'y a pas de quoi me remercier, Il n'y a pas un sujet suffisant de me faire des remerciements. On dit aussi familièrement dans ce sens : Il n'y a pas de quoi.
Moyennant quoi, À cette condition. On a demandé à ce prisonnier sa parole de ne pas s'évader, moyennant quoi il a été laissé en liberté.
En termes de Procédure, Quoi faisant, en quoi faisant, En faisant laquelle chose.
Je ne sais quoi ou, substantivement, Un je ne sais quoi, se dit d'une Qualité, d'un sentiment indéfinissable. Elle a un je ne sais quoi, ce je ne sais quoi qui charme, qui séduit. Je ne sais quoi m'avertissait que je devais me défier de lui.
Fam., Comme quoi, Comment. Prouvez-lui comme quoi il se trompe.
Quoi que, Quelque chose que. Quoi qu'il arrive. Quoi qu'il en soit. Quoi que vous fassiez. Quoi qu'on en dise.
QUOI est aussi pronom interrogatif et signifie Quelle chose? Quoi de plus heureux que ce qui vous arrive? De quoi est-il question? À quoi pensez-vous? En quoi puis-je vous être utile? Sur quoi vous fondez-vous? Absolument, Quoi? que dites-vous? Eh bien, quoi?
À quoi bon? À quoi cela sert-il? Pourquoi? À quoi bon l'interroger? Il ne répondra rien.
QUOI est aussi exclamatif et sert à marquer l'étonnement, l'indignation, etc. Quoi! vous avez fait cette imprudence! Quoi donc! vous osez me braver en face! On y ajoute quelquefois l'interjection Eh. Eh quoi! vous n'êtes pas encore parti!
quoi
QUOI, pronom relat. [Koa, monos.] Quelle chôse. Il tient souvent lieu du pronom lequel, laquelle. "À~ quoi pensez-vous? Ce sont des chôses à quoi vous ne prenez pas garde. = 1°. On ne l'emploie jamais au nominatif comme pronom relatif. Il n'est sujet de la phrâse que quand il est pronom absolu, & quand il peut être tourné par, qu'y a-t-il. "Quoi de plus agréable pour des parens, que des enfans vertueux & bien élevés? — On ne le dit guère qu'avec le superlatif. "Les cercles des hommes ont aussi leurs inconveniens, sans doute. Quoi d'humain n'a pas les siens. Ce quoi d'humain a un air sauvage, qui surprend & qui choque. = Le câs ou quoi est le plus en usage, c'est le datif. "Le bonheur éternel est l'unique objet à quoi nous devons nous apliquer: réfléchissez à quoi vous vous exposez. — On peut néanmoins dans la plupart des occasions, où l'on emploie à quoi, se servir également des datifs auquel, à laquelle, etc. et c'est à l'oreille à juger lesquels de ceux-ci ou de l'aûtre ont plus de grâce et d'harmonie dans le discours. Le datif à quoi n'est d'un usage indispensable, que quand il a pour antécédent ce ou rien. "C'est à quoi je vous exhorte. "Il n'y a rien à quoi je ne sois disposé. = Pour le génitif et l'ablatif, ce pronom ne se dit qu'avec c' est: "C'est de quoi je vous rendrai compte: c'était de quoi je me plaignais. = À~ l'acusatif, on ne le dit qu' avec des prépositions. On ne doit pas dire avec l'Ab. Gauchat: Quoi te dire, cher ami. Ni avec un traducteur de Fielding: "Si elle se taisoit, ce n'étoit pas manque de savoir quoi dire. Mais on dit: le principe sur quoi je me fonde: la chôse en quoi il a manqué, etc. — Il est encore libre, dans toutes ces ocasions, de se servir des acusatifs lequel, laquelle, si l'on trouve qu'ils aient plus de grâce. = Dans les régimes des verbes, au lieu de quoi, on se sert de que à l' accusatif et au nominatif. On ne dit pas: quoi dites-vous? quoi est-ce? mais on dit: que dites-vous? qu'est-ce? Ainsi, les Auteurs cités auraient dû dire, que te dirai-je, cher ami? "Ce n'était pas manque de savoir que dire. = De quoi est un aûtre acusatif, dont on se sert pour signifier, moyen, faculté, matière: "Donez moi de quoi écrire: il n'a pas de quoi faire cette dépense, etc. Il régit l'infinitif. De quoi, tout seul, signifie du bien, de l'argent. "Avoir de quoi, c'est être riche. Regn. Il n'est que du st. famil. = 2°. Quoi ne se dit que des chôses inanimées. * Montagne parle des chiens, de quoi se servent les aveugles. Il ne devait dire, ni de quoi, ni de qui, mais dont = 3°. Quoi est aussi une interjection, employée dans les exclamations. "Quoi! toute la nature ne frémit-elle pas! Fonten. dans Thétys et Pelée. Le tour n'étant pas interrogatif, il ne falait pas mettre le pronom elle aprês le verbe: l'Auteur devait dire: quoi! toute la natûre ne frémit pas! = 4°. Quoi, suivi d'un que, qui en est séparé, et qu'il ne faut pas confondre avec quoique, conjonction, ne se dit que des chôses, et peut toujours se tourner par quelque chôse que. Il est masculin sans pluriel, et prend l'article indéfini: "Quoi qu'il puisse m'en arriver: de quoi qu'on l'acûse, il se défendra bien: à quoi qu'on vous destine, vous devez être soumis: je ne crains rien, quoiqu'on fasse pour me perdre. — Il est quelquefois mieux, pour l'harmonie et pour la clarté, de préférer quelque chôse que à quoi que. Rest. = * L'Acad. reprit aûtrefois, dans Corneille, ce vers:
Et quoi que mon amour ait sur moi de pouvoir.
Tourné par quelque chôse que, ce vers n'aurait pas de sens: quelque chôse que mon amour ait sur moi de pouvoir. Il falait dire: quelque pouvoir que mon amour ait sur moi. Sentim. sur le Cid. Voy. QUOIQUE, Rem. à la fin. = 5°. Quoique ce soit, ou quelquefois, quoi que ce fût ne se dit que des chôses, au singulier du masculin, et se décline avec l'article indéfini sans négation; et suivi de que ou de qui, il signifie quelque chôse que ou qui: "Quoi que ce soit, qui vous ait retenu; de quoi que ce soit que l'on parle; à quoi que ce soit que vous vous destiniez, etc. — Avec une négation, il signifie rien: "On ne m'a appris quoi que ce soit de nouveau: je ne me plains de quoi que ce soit: cela n'est bon à quoi que ce soit. = 6°. Quoi qu'il en soit (et non pas quoi qui en soit, comme disent certains) régit l'ablatif: quoi qu'il en soit de ce que je viens de dire. — Le plus souvent, on l'emploie sans régime; et il sert alors de conjonction et de transition pour passer d'une phrâse à l'autre. = * Aûtrefois, on disait, quoi que c'en soit, ou quoique ce soit: "Quoi que c'en soit, c'étoit dans des rencontres de cette nature, que ses inquiétudes rassuroient ses Soldats. P. Rapin "Quoi que ce soit, on peut voir en cela la grandeur de la Fortune, etc. Voit. = Vaugelas trouvait quoi que c'en soit aussi bon que quoi qu'il en soit; mais l'usage ne tarda pas de changer; et Th. Corneille condamne le premier, et n'admet que le second. = * Bossuet, suposant aparemment que le pronom en tient lieu de l'ablatif (de la prép. de) le retranche, quand il y a régime. "Quoi qu'il soit de l' imputation, etc. Il faut: quoi qu'il en soit de, etc. = 7°. Je ne sais quoi, espèce de substantif, qui régit la prép. de devant les adjectifs. Il signifie, quelque chôse: "Il crut apercevoir en moi je ne sais quoi d'heureux, qui vient des dons du Ciel. Télém. "Le jour n'inspire point je ne sais quoi de triste et de passioné comme la nuit. Fonten. — Il se dit aussi sans régime, mais il est toujours suivi du pronom relatif. "Il avait je ne sais quoi dans ses yeux perçans, qui me faisoit peur. Télém. — On dit même, un je ne sais quoi.
Ce qui va droit au coeur, un trait brillant, qui pique,
Est un je ne sais quoi, qui ne peut s'expliquer,
Mais que les Maîtres seuls savent bien remarquer.
Du Resnel.
= Comme je ne sais quoi, adv. Grandement. Locution populaire. "Elle est méchante comme je ne sais quoi. Th. d'Éduc.
Rem. Il y a des phrâses où à quoi a bien mauvaise grâce. "Des lois à quoi il soit obligé d'obéir: la complaisance à quoi il avoit obligé les Évêques. Hist. du Droit Eccl. Fr. Il falait dire auxquelles, à laquelle. Voy. n°. 1°. = Il est aussi des prépositions avec lesquelles quoi ne s'alie pas bien. * Bossuet a dit pendant quoi, pour dire, pendant lequel tems; quoi plus, pour, que dirai-je de plus. = Par quoi est vieux aussi, et n'est plus bon que pour le marotique. On dit aujourd'hui, c'est pourquoi. Comme quoi, pour comment, se dit encore dans le style familier. "Voilà tout justement comme quoi je suis ici. Mariv.
De narrer comme quoi la pièce
Y sonna par tout le toscin.
Gresset.
quoi
(kwa)pronom relatif
quoi
waswhat, who, thatwatkioκάτιquéche cosa什麼CoHvadמה무슨Vadpronom
quoi
[kwa] pronC'est quoi, ce truc? → What's this thing?
À quoi penses-tu? → What are you thinking about?
quoi faire? → what's to be done?
quoi de neuf? → what's new?
en quoi puis-je vous aider? → how can I help you?, How may I help you?
à quoi bon? → what's the use?, what's the point?
et puis quoi encore! → what next!, whatever next!
il n'y a pas de quoi s'énerver → there's no reason to get worked up
il n'a pas de quoi se l'acheter → he can't afford it, he hasn't got the money to buy it
je n'ai pas de quoi acheter une voiture → I can't afford to buy a car
as-tu de quoi écrire? → have you got anything to write with?
ce pour quoi il a été choisi → that's why he was chosen