rôtir
(Mot repris de rôtira)rôtir
v.t. [ du frq. ]se rôtir
v.pr.RÔTIR
(rô-tir ; quelques uns prononcent vicieusement ro-tir) v. a.HISTORIQUE
- XIIIe s. Auquans en vit [il en vit quelques uns] mis en espeiz [épieux], E rostis od soufre e od peiz [poix] ; Li diable les rostisseient [MARIE, Purgatoire, V. 1098]Que nulz ne cuise ou rostisse oues [oies], ou vel, agniaux, chevraux ou couchons, se il ne sont bons, loyaux et souffisans pour manger et pour vendre [, Liv. des mét. 176].... Tybert le chat qui se gisoit Sor une roche, et rostissoit Sa pance encontre le soleil [, Ren. 20554]
- XIVe s. Un varlet de chevaux vint en la cuisine dudit hostel, et là se despoilla pour soy toster ou rostir [DU CANGE, rostum.]Icellui Perrin dit audit Gillet par maniere de moquerie : un tel rosti comme tu es, est bien taillé de saillir ces deux fosses [ID., ib.]Après [à la table d'Amour] a on un mès livré Et tramis à plusieurs personnes ; Il fu de rosties ramprones [reproches, querelles] à la sausse de jalousie [J. DE CONDÉ, t. III, p. 16]
- XVIe s. Mutius estendit sa main droicte sur le feu, en regardant franchement Porsenna entre deux yeulx, pendant que la chair de sa main se rostissoit [AMYOT, Publ. 33]Il n'y a que telles gens qui ayent les bonnes graces des grands ; si c'eust esté quelque homme qui eust eu de la doctrine, on l'eust envoyé rostir le balay [, Moyen de parvenir, p. 114, dans LACURNE]Ils [les sauvages de l'Amérique] le rostissent [un prisonnier de guerre], et en mangent en commun [MONT., I, 239]
ÉTYMOLOGIE
- Berry, roûtir ; wallon, rosti ; provenç. raustir ; catal. et anc. espagn. rostir ; de l'anc. haut-all. rostjan, mot d'ailleurs commun au celtique : bas-bret. rosta ; kimry, rhostiaw ; gaélique, roist.
rôtir
Par exagération, C'est un feu à rôtir un boeuf se dit familièrement d'un Très grand feu.
Fig. et fam., N'être bon ni à rôtir, ni à bouillir, N'être propre à rien. Il se dit des Choses et des personnes.
RÔTIR se dit encore en parlant de Certaines choses qu'on fait griller, saisir et dorer à la chaleur du feu. Rôtir du pain. Rôtir des marrons.
Rôtir le balai se dit familièrement d'une Femme qui mène une vie de libertinage. Les mauvaises langues disent que cette femme, aujourd'hui si austère, a longtemps rôti le balai.
RÔTIR se dit figurément de l'Effet que cause la trop grande chaleur du soleil. Il a gelé cette nuit; si le soleil vient à donner maintenant, il rôtira tous les bourgeons, toutes les fleurs. Mettez-vous à l'ombre, vous vous rôtissez. Il se rôtit au soleil.
RÔTIR est aussi verbe intransitif et signifie Cuire à feu vif. Faire rôtir de la viande à la broche, sur le gril. On a mis des poulets à rôtir. Fig., Que faites-vous là au soleil à rôtir?
SE RÔTIR signifie, par exagération et familièrement, Se chauffer de trop près, ou Être toujours auprès du feu. Il est tellement frileux qu'il est toujours à se rôtir.
Le participe passé RÔTI s'emploie adjectivement. Un poulet rôti. De la dinde rôtie.
rôtir
braten, röstenroast, toastroosteren, braden, brandenטיגן (פיעל), צלה (פ'), קלה (פ'), טִגֵּן, צָלָה, קָלָהbraairostir, torrarstegerostiasar, tostarpaistaaarrostirestekeassar, torrar, tostarfrige, prăjiжаритьhalstra, rostaφρυγανίζω, φρύγω烤로스트 (ʀotiʀ)verbe transitif