recrue
(Mot repris de recrûmes)recrue
n.f. [ de croître ]recrue
(ʀəkʀy)nom féminin
RECRUE
(re-krue) s. f.HISTORIQUE
- XVIe s. Deux choses firent resoudre de passer le Rosne, l'une pour r'afraichir l'armée de nouvelles recreues.... [D'AUB., Hist. I, 320]À Artenai ils trouverent une recreue de filles de joie, qui pensoient encores aller au siege [ID., ib. II, 103]Les armes de recrue [rechange] estoient 7000 harquebuses et leur fournimens [ID., ib. III, 88]
ÉTYMOLOGIE
- Recrue est le féminin, pris substantivement, de recrû.
recrue
Il se dit aussi des Nouveaux membres admis dans une société, dans un corps savant ou politique, etc. Cette société savante vient de faire une excellente recrue.
Il se dit figurément, et familièrement des Gens qui surviennent dans une compagnie. Voici une agréable recrue qui nous arrive. C'est une recrue dont on se serait bien passé.
recrûe
RECRûE, s. f. RECRUTER, v. act. [1re e muet; 2e lon. au 1er.] Recrûe est une nouvelle levée de gens de guerre pour remplacer ceux qui manquent. Recruter, faire des recrûes. Il a fait, il amène une belle recrûe. "Recruter un Régiment. = Recrûe se dit figurément (st. famil.) des gens, qui surviènent dans une compagnie, sans être atendus; ou, qui augmentent d'une aûtre manière une société, une profession, etc.
C'est un de ces enfans, dont la folle recrûe
Dans les sociétés vient tomber tous les ans.
Le Méchant.
Médisante recrûe, à l'oprobre livrée.
Palissot
Rem. Recruter n'est pas un mot bien ancien. La Touche, au comencement du siècle, en parle comme d'un mot, qui començait à paraitre assez souvent dans la conversation et dans les gazettes. Il en augurait bien, et pensait que la comodité le ferait recevoir dans tous les styles. Il remarque que l'Acad. l'avait mis dans la seconde Édition de son Dictionaire. = RECRUTEUR est encôre plus nouveau que Recruter, sur-tout au figuré. Celui, qui fait des recrûes. "Les recrûes n'ont pas été heureûses: les femmes ont compris que le vernis philosophique étoit celui de tous, qui leur convenoit le moins, et le recruteur philosophe s'est consumé en pure perte. Sabat. Trois siècles, etc. — L'Acad. ne met ce mot ni au propre, ni au figuré.