renard
renard
n.m. [ du frq. Reginhart, nom du héros du Roman de Renart ]RENARD1
(re-nar ; le d ne se prononce pas et ne se lie pas ; au pluriel, l's ne se lie pas : des re-nar écorchés ; cependant quelques-uns la lient : des re-nar-z écorchés) s. m.PROVERBES
- Le renard cache sa queue, les gens adroits cachent leurs finesses.
- Un renard n'est pas pris deux fois à un piége.
- Le renard prêche aux poules, se dit de quelque adroit compère qui cherche à attraper un lourdaud.
- Le renard est pris, lâchez vos poules, il n'y a plus de danger à sortir.
- Un bon renard ne mange pas les poules de son voisin, un homme rusé qui fait une action blâmable, la fait dans un quartier éloigné de chez lui.
- Il fait comme le renard des mûres, des raisins, il déprécie ce qu'il ne peut avoir.
- Autant en dit le renard des mûres, elles sont trop vertes, même sens.
- Il faut coudre la peau du renard à celle du lion, voy. LION, n° 1.
HISTORIQUE
- XIIe s. Tousjours [il] ama le roi sans branche de renart (voy. à l'étymologie) [, Sax XI]
- XIIIe s. Feme set moult de renart, Deux cordes a en son arc [, Mss. de poés. franç. avant 1300. t. II, p. 723]Esploité en avon com felon et renart [, Berte, XXII]Qu'el cuide qu'il soit uns lobieres [trompeur], Un regnarz, un enfantosmieres [, la Rose, 7796]Je devant diz Robers reconnois que li prevos de Rumigni puist prendre en ce bois lievre ou connin, lou, renart et taison [DU CANGE, tesura.]
- XIVe s. Comme il advient au regnart que son poil chiet une fois l'an, aussi est appelé le choir des cheveux allopice [LANFRANC, f° 38, verso.]
- XVIe s. Ce sont renards, qui sous simples habits Vont devorant les plus tendres brebis [MAROT, I, 314]Lors, pour se oster la haine de cette affaire, le renard envoya Pompée Collonne avec mine de mener secours [D'AUB., Hist. I, 242]Le marché estant fait, à la charge que Pui-Gaillard (qui seul sentoit cet affaire au renart) s'obligeroit à garentir les sommes promises [ID., ib. II, 139]Renard qui dort la matinée N'ha pas la langue emplumée [H. EST., Précell. 193]Quant je pense à votre medecine, il n'y a si bon cœur qui ne tire au renard [qui n'ait envie de vomir] [, Contes de Cholières, f° 52, dans LACURNE][Gargantua] escorchoit le regnard [RAB., I, 11]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon, rinâ. Le nom vrai du renard dans l'ancien français est goulpil, gorpil, golpille, venant de vulpeculus ou vulpecula, diminutif du lat. vulpes, renard. Mais il y eut dans le haut moyen âge une épopée très célèbre, où les animaux tiennent la place des hommes ; chacun y a son nom : le lion se nomme Noble, le chat Tibert, l'ours Brun, le moineau Drouinaus, le coq Chante-clair, et le goulpil Renart. Cette composition, qui ne provient pas d'un seul auteur et qui a diverses branches (d'où, figurément, sans branche de renard, sans fraude, sans trahison), devint tellement populaire dès le XIIe siècle, que renart commença à se substituer dans le langage commun à goulpil et a fini par le supplanter entièrement. Renart ou renard, provenç. raynart, anc. catal. ranart, est un nom propre, le même que Renaut et Reginald, dont les formes les plus anciennes sont Raginohard, Reginhart, mot germanique composé de ragin, conseil, et de hart, dur ; le sens est : bon au conseil. Ce sens est exprimé dans ces deux vers du poëme (V. 15876) : Si ai maint bon conseil doné ; Par mon droit non ai non Renart.
RENARD2
(re-nar) s. m.ÉTYMOLOGIE
- Corruption du hollandais rekenaar, calculateur.
renard
Fig. et fam., Cet homme est un renard, un fin renard, un vrai renard, un vieux renard, Il est cauteleux, fin, rusé.
Fig., Coudre la peau du renard à celle du lion, Ajouter la ruse, la finesse à la force.
Prov. et fig., Un bon renard ne mange pas les poules de son voisin, Tout homme rusé et habile, qui fait une action blâmable, la fait plutôt dans un endroit éloigné que dans celui où il est connu.
RENARD se dit, par ellipse, pour Fourrure de renard. Elle porte un très beau renard argenté.
RENARD, en parlant de Canaux, se dit figurément des Fentes, des trous par lesquels les eaux d'un bassin ou d'un réservoir se perdent et qu'il est difficile de découvrir. Boucher un renard.
Queues-de-renard ou, elliptiquement, Renard, Touffes de racines qui se forment quelquefois dans les tuyaux des fontaines et qui les bouchent.
renard
RENARD, s. m. [1re e muet; le d ne se prononce jamais.] Bête puante, maligne et rusée, qui vit de rapine. = Fig. st. famil. Homme fin et rusé. "Ce chicaneur est un vieux renard, qui sait toutes les rûses du Palais. = Se confesser au renard, découvrir son secret à celui qui a intérêt d'empêcher l'afaire. = On dit aussi que le renard prêche aux poules, lorsqu'un signalé imposteur déniaise un lourdaud. = Faire la guerre ou agir en renard, avec rûse et finement. = Un bon renard ne mange point les poules de son voisin: un homme rusé et habile ne fait aucune mauvaise action dans les endroits où il est conu. = Prendre martre pour renard; se tromper, prendre une chôse pour l'aûtre.
renard
Fuchsfoxvos, onderkruiper, rekelשועל (ז), שועלثعلب, ثَعْلَبлисицаguineuliškarævαλεπούvulpozorro, zorrarebaneروباهkettuलोमड़ीlisicarókarefurvolpe狐, キツネ여우revlisraposaлисаrävสุนัขจิ้งจอกtilkiлисицяلومڑی狐狸con cáo狐狸 (ʀənaʀ)nom masculin