ressentiment
ressentiment
[ rəsɑ̃timɑ̃] n.m.RESSENTIMENT
(re-san-ti-man) s. m.HISTORIQUE
- XVIe s. [Gallion s'amusait en exil] ils le rappelerent pour accommoder leur punition à son ressentiment [MONT., I, 228]Ce ressentiment bien vif qui est naturellement en moi [de la poésie] [ID., I, 266]Offenser un homme sans sentiment [mort] plus tost que d'encourir le hazard de son ressentiment [ID., III, 112]
ÉTYMOLOGIE
- Voy. RESSENTIR.
ressentiment
Il désigne figurément le Souvenir qu'on garde des injures, avec désir de s'en venger. Il conserve un vif ressentiment de l'offense qu'il a reçue. Son ressentiment éclatera quelque jour. En le voyant, il ne put cacher, dissimuler son ressentiment. Il a étouffé son ressentiment. Je vous sacrifie tous mes ressentiments. Modérez votre ressentiment.
ressentiment
RESSENTIMENT, s. m. RESSENTIR, v. act. [Re-santiman, ti: 1re e muet, 2e lon.] Ressentir a le même sens que sentir, mais un sens plus fort. Il ne se dit que de la douleur et de la joie. "Il a ressenti de furieûses douleurs de colique. "J'ai ressenti un grand plaisir, une vive joie de votre retour. = Ressentir vivement la perte d'un ami, une injûre, les obligations qu'on a, etc.
Ce qu'on ne ressent point, ne s'imagine pas.
La Chaussée.
Là sentir aurait été plus propre; ce qu'on ne sent point: mais il aurait manqué une syllabe. = Se ressentir signifie aussi, avoir du ressentiment de, etc. "Les Anglais prirent et pillèrent Surate, sans que la Cour, aussi imbécile que pompeuse du Grand-Mogol, parut se ressentir de cet outrage. Volt. Voy. plus bâs Rem. I. = Se ressentir, c'est sentir quelque reste d'un mal qu'on a eu. "Il se ressent encôre des accês de fièvre qu'il a eu si longtemps. "Il se ressentira toute sa vie des débauches de sa jeunesse. "Ce peuple se ressent encôre des horreurs d'une si longue guerre~. "Cet homme se ressent de la mauvaise éducation qu'on lui a donée. "Cette lettre se ressent du mouvement et de l'embarras du voyage. Cic. à Atticus. MONGAULT.
Rem. Ressentir ne régit point les verbes. On ne dirait pas aujourd'hui d'aprês Bossuet: "On voit comment ils ressentoient qu'il faut s'unir au corps de l' Église. On dirait, ils sentoient que, etc.
RESSENTIMENT, est 1°. faible renouvellement d'un mal, d'une douleur. "Il a encôre un léger ressentiment de sa colique, de sa goutte: il en a quelques ressentimens. = 2°. Souvenir des injûres, et desir de vengeance. "Il en a fait paraitre un vif ressentiment. "Son ressentiment a éclaté. = 3°. Il s'est dit aûtrefois pour reconaissance. "Pour vous marquer le ressentiment que j'ai de votre générosité. Mde Dacier.
La fortune, dit-il, à tes voeux asservie,
Pour tout ressentiment de ses dons éclatans,
T'en veut voir seulement accepter de plus grands.
Brebeuf.
L'Acad. dans la dern. édit. définit Ressentiment, souvenir qu'on garde des bienfaits ou des injûres, et elle done cet exemple. "J'ai tout le ressentiment que je dois des services, que vous m'avez rendus. Mais elle ajoute plus bâs qu'il ne se dit guère qu'en parlant des injûres. = Racine l'emploie dans le sens de sentiment, au propre.
Je demeure sans voix et sans ressentiment.
Bérénice.
"Ce mot Ressentiment, dit Voltaire, dans son comentaire sur le Théâtre du grand Corneille, est le seul employé par Racine, qui ait été hors d'usage depuis lui. Ressentiment n'est plus employé que pour exprimer le souvenir des outrages, et non celui des bienfaits.
Rem. 1°. Ressentir, se ressentir (Synon.) Quoique ces deux mots paraissent semblables, ils ne le sont pourtant pas tout-à-fait. Ressentir se prend en bone et en mauvaise~ part. On dit: je ressens le plaisir qu'il m'a fait, l'injûre qu'il m'a faite. Se ressentir ne se prend qu'en mauvaise part. On ne dit pas, je me ressens du plaisir qu'il m'a fait: on dit seulement, je me ressens, ou, je me ressentirai de l'injustice qu'il m'a faite. = Ressentir marque plus le tems présent. On dit à une persone, dont on reçoit un plaisir: je ressens, comme je dois, le plaisir que vous me faites. Se ressentir n'est pas si ataché au tems présent. "Il m'a fait aûtrefois un déplaisir: je m'en ressens encôre. = Je ressens ne signifie guère qu'un mouvement qui pâsse: je m'en ressens signifie quelque chôse de plus établi dans le coeur. = On dit, dans le sens oposé: il m'a fait un mauvais tour, mais il s'en ressentira; il en sera puni; je m'en vengerai. = Doner ses ressentimens à quelqu'un, pour dire, les lui sacrifier, est un latinisme, employé par des Historiens français du Peuple Romain. Voy. DONER Rem. n°. 3°. — L'Acad. dit sacrifier; et M. l'Ab. de Mongault dans la Traduction des lettres de Cicéron à Atticus.
ressentiment
resentment, resentfulness, piqueהתמרמרות (נ), מרירות (נ), משקע (ז), נטרה (נ), נקמנות (נ), מִשְׁקָע, נַקְמָנוּתverbittering, wrokRessentimentrisentimento분노förbittring (ʀəsɑ̃timɑ̃)nom masculin