reste
reste
n.m.restes
n.m. pl.RESTE
(rè-st') s. m.REMARQUE
- 1. Le reste suivi d'un nom au pluriel se construit avec le verbe au singulier ou au pluriel, suivant l'idée : Le reste des naufragés a péri ou ont péri. Puis-je vivre dans la mollesse et dans l'inutilité.... tandis que le reste des hommes ont chacun une occupation dans la société ? [MASS., Confér. Fuite du monde.]
- 2. Reste a été des deux genres. Au commencement du XVIIe siècle, les grammairiens le disaient masculin excepté dans cette phrase qui n'est plus usitée : à toute reste.
SYNONYME
- AU RESTE, DU RESTE. Ces locutions sont très voisines, et, dans beaucoup de cas, elles se confondent. Dans cette phrase : Je vous ai dit ce que je pensais de cette affaire ; du reste consultez des personnes plus habiles que moi, on dira aussi bien au reste. Mais, quand le sens exige plutôt d'ailleurs que après tout, du reste est préférable à au reste : Cet homme est bizarre, emporté, du reste brave et intrépide ; mais non pas au reste.
HISTORIQUE
- XVe s. S'il donnoit, aux jours de feste, à deux povres un denier, Ce n'estoit sans reschigner, Encor demandoit son reste [BASSELIN, XLIV]Toute la reste de villes [COMM., I, 5]
- XVIe s. Ce qui fut cause que tout le reste de ses serviteurs et amis l'abandonna [AMYOT, P. Aem. 37]Tout le reste de sa vie [ID., ib. 62]Et au reste, ceste bonne encontre ne servit pas seulement pour le present, ains fut aussi utile à l'advenir [ID., Timol. 24]Vous aurez le reste de l'histoire à ces foires de Francfort prochainement venantes [RAB., II, 34]Homme docte, expert, joyeulx on reste, bon compaignon, et raillard si oncques en feut [ID., III, 28]Il avoyt parmy la teste et le reste du cors autant d'aureilles comme jadyz eut Argus de yeulx : on reste estoit aveugle [ID., V, 31]Et ainsi du reste [MONT., I, 58]Le reste de la France prend pour regle la regle de la court [ID., I, 338]Tant qu'il y a un doigt d'esperance de reste [ID., II, 30]Tant que nous vivrons enfermez en ceste prison de nostre corps, les restes et reliques du peché habiteront en nous [CALV., Instit. 1055]À l'escart lui estant venu encor un roy, il fit son reste, disant : fils de putain qui ne le tiendra pas, tout fut tenu, et.... [D'AUB., Faen. IV, 10]Le reste de ses actions paroistront en leur endroit [ID., Hist. II, 463]Le reste se sauva dans les fossez de la ville [ID., 469]Un soir, jouant à la prime, le roi aiant cinquante-cinq fit sa reste qui estoit de quatre mille pistoles, il la tint.... [ID., ib. III, 467]Celui qui attaque les opinions reçues ressemble au hibou, lequel se monstrant.... tous les autres oiseaux le viennent becqueter et courir sus à toute reste [PARÉ, Mumie et lic. Dédic.]
ÉTYMOLOGIE
- Voy. RESTER ; wallon, rest ; prov. et ital. resta, pause, repos. L'allem. rast, l'angl. rest, repos, ne paraissent être pour rien dans la formation du mot roman.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- RESTE. Ajoutez :
reste
Et le reste. Mots qu'on ajoute en rapportant un passage qu'on abrège. On l'écrit le plus souvent : Etc... (Et coetera).
Les restes d'une personne, Ce qui reste d'une personne après sa mort; son cadavre, ses ossements, ses cendres. Voici le tombeau qui contient les restes de ce grand homme.
Le reste des hommes, Les autres hommes, les hommes d'une autre nation, les hommes d'un autre caractère, par opposition à Ceux dont on parle. Les mauvais politiques croient devoir gouverner par d'autres maximes que le reste des hommes. Quelques sages ont cette opinion, le reste des hommes est d'un autre avis.
Faire son reste, Mettre au jeu tout l'argent qu'on a encore devant soi.
Jouir de son reste, Profiter des derniers temps où l'on est en possession d'un avantage qui va vous être retiré.
Être en reste, Devoir encore quelque chose sur une somme. Il est encore en reste de tant. Il se dit aussi figurément. C'est un homme prompt à la riposte et qui n'est jamais en reste. Il ne voulut pas demeurer en reste de générosité.
Fig. et fam., Il ne demande pas son reste, il part sans demander son reste se dit d'un Homme qui, ayant reçu ou craignant de recevoir quelque mauvais traitement de fait ou de paroles, se retire promptement sans rien dire. On dit dans le même sens : Il n'a pas attendu son reste.
RESTE se dit particulièrement, en termes d'Arithmétique, du Résultat que donne la soustraction et qu'on nomme autrement Différence.
Il se dit encore, en termes d'Arithmétique, de Ce qui reste du dividende, quand il n'est pas divisé exactement par le diviseur.
RESTE désigne aussi Ce que quelqu'un a abandonné ou refusé. Il n'a eu que mon reste, que mes restes. Je ne veux pas de vos restes.
Il se dit aussi d'une Petite quantité, d'une légère trace qui existe encore, qui persiste. J'ai encore un reste d'espoir. Elle a gardé pour lui, malgré son abandon, un reste de tendresse.
DE RESTE, loc. adv. Plus qu'il n'est nécessaire pour ce dont il s'agit. Il a de l'argent de reste pour fournir à cette dépense. Je vous entends de reste. Pour venir à bout de cette affaire, il a du courage, de l'esprit de reste. Vous avez bien de la bonté de reste.
AU RESTE, DU RESTE, loc. adv. Au surplus, d'ailleurs, cependant, malgré cela. Au reste, je vous dirai que... Il est capricieux, du reste il est honnête homme.
reste
Reste, Vient de ce verbe Latin Resto, qui signifie Demeurer par sus. Et tantost est nom, et vaut autant que demeurant, residu, Reliquum, Residuum. Tantost est partie indeclinable, et signifie horsmis, Praeterquam. Au 3. livre d'Amad. chap. 5. Pour à quoy parvenir, ordonna neuf batailles, à chascune desquelles il mit douze cens chevaliers, reste à la sienne qui estoit de quinze cens.
Reste ce il est bon à tout faire, Hac re excepta ad quaeuis vtilis.
La reste du temps, Reliquum omne tempus.
Estre de reste, Restare.
Estre de reste et d'avantage, Superesse.
Il est de reste, Superfit.
Restes de comptes, Reliqua reliquorum.
Appreste la reste qu'il faut, Adorna caeterum quod opus est.
¶ Faire la reste à quelqu'un, Parler bien à luy, Calefacere aliquem.
¶ Demeurer en reste, Reliquari, Reliqua contrahere.
Qui est en reste de quelque somme de deniers, Un faiseur de restes, Reliquator.
Il reste que, etc. Reliquum est vt de me, etc. Relinquitur, vt, etc.
Quand au reste, Caetero, De caetero.
Quant au reste il est sçavant, Caetera doctus.
Quant au reste je vouldroye, etc. Quod superest, De reliquo velim, et caet.
reste
RESTE, s. m. RESTER, v. n. [Rèste, té: 1re è moyen, 2e e muet au 1er, é fer. au 2d.] Reste est, 1°. ce qui demeure d'un tout. "Le reste de son argent, de son bien, de sa fortune, de ses livres. "Le reste du diner, ou simplement, les restes.
Des Hébreux égarés dans des sables funestes,
La soif, la faim, la mort suivoient les tristes restes.
Il entendit leurs cris, il conduisit leurs pas.
Le Franc.
= 2°. Ce que quelqu'un a abandoné ou refusé. "Il n'a eu que mon reste, ou mes restes.. On le dit le plus souvent au pluriel. = 3°. On dit, dans le 1er sens: les restes d'un homme illustre, ses cendres. = Le reste des hommes, les aûtres hommes. = Être en reste, devoir encôre une partie d'une plus grande somme: "Il est en reste de tant. — Fig. "Je suis en reste avec vous des bons ofices que vous m'avez rendus. = Et, proverbialement, jouer de son reste, faire ses derniers éforts, employer ses dernières ressources. — Doner à quelqu'un son reste, lui repartir de telle sorte qu'il n'ait plus rien à répliquer. — Il ne demande pas son reste, il se retire promptement sans rien dire, craignant quelque chôse de pis. = 4°. De reste, adv. Plus qu'il n'est nécessaire. Avoir de l'argent de reste: je vous entends de reste. "Pour venir à bout de cette afaire, il a de l'esprit, du courage de reste. "J'ai paru vous éviter; vous savez de reste quelle en est la raison. Créb. F. = En devoir de reste: être en reste. Il se dit sur-tout au figuré: "Brutus croit que je lui en dois de reste, parce qu'il m'apelle un très-bon Consul. Un ennemi pourroit-il me donner une plus maigre louange? Cicéron à Atticus. MONGAULT. V. DEVOIR. R. 3°. = 5°. Au reste, du reste, conjonction. Au surplus, malgré cela. "Au reste, je vous dirai que, etc. "Il est capricieux: du reste, il est honête homme. Voy. plus bâs, VII.
Rem. I. Suivant Ménage, reste est fém. Dans cette expression, à toute reste, mais l'Acad. ne la raporte pas; et si elle a été aûtrefois d'usage, elle est aujourd'hui inusitée. = II. Le P. Sicard traite le reste comme la plupart, et lui done la vertu d'un pluriel. "Le reste des Égyptiens l'ignorent entièrement; mais la plupart et quelques aûtres collectifs ont seuls ce privilège: le reste ne l'a pas: il falait dire, l'ignôre. — La règle des collectifs peut paraître favorable au P. Sicard; mais il me semble que l'usage y est contraire. Voy. COLLECTIF. = III. On peut dire du dernier rejeton d'une illustre famille, qu'il est le reste d'un sang illustre, et non pas qu'il en fait le reste. Le verbe faire ne va pas bien là, et je le vois avec peine dans ces vers de Racine:
La plus sainte des lois, Ah: c'est de vous sauver,
Et d'arracher, Seigneur, d'une mort manifeste,
Le sang des Ottomans dont vous faites le reste.
Bajazet.
Dont vous êtes le reste est, à la vérité, prosaïque; et c'est peut-être la raison pourquoi Racine a préféré l'aûtre manière. = IV. Plusieurs disent, devoir du reste, demeurer en reste, pour être en reste: l'Acad. ne met que celui-ci, et il est le plus usité; mais je pense qu'on peut aussi employer les aûtres, du moins au figuré. "Voilà sur quoi je vous devrai du reste, si vous voulez bien, pour l'amour de moi, avoir beaucoup de soin de vous. Sév. "Il ne voulait point demeurer en reste avec les Turcs sur ce point-là. Ducerc. Hist. de Perse. Il me parait que demeurer en reste est moins trivial que, être en reste. = V. * Jeux de reste, pour, jeux de hazard, est un gasconisme, comun dans toutes les Provinces méridionales. = VI. Avoir de beaux restes se dit, ironiquement et en mauvaise part, de quelqu' un qui se croit corrigé d'un vice. "Cela pâssera: moi, j' étois tout de même (parleuse impitoyable) dans ma jeunesse. — Mais vous en avez encôre de beaux restes. Th. d'Éduc. = VII. Au reste et du reste s'emploient assez infidéremment par la pluaprt des Écrivains: cependant ils n'ont pas le même sens. Le premier enchérit sur ce qu'on a dit, et a le sens de outre cela; le second signifie presque la même chôse que à cela prês, et emporte toujours oposition. "Cette poursuite ne peut se faire qu'à grands frais: au reste elle a peu de bien, huit enfans et beaucoup d'afaires. "Il était colère, bizarre, emporté; du reste, homme d'honeur et bon ami. Bouh. Rem. Nouv. — Au reste peut se mettre aprês quelques mots de la période: "Je dois vous dire au reste, etc. Du reste se met toujours le premier. "Du reste ne croyez pas que, etc. = Quand il est ainsi à la tête de la période, il signifie dâilleurs.
RESTER, c'est 1°. Être de reste. "Voilà ce qui reste du dîner. "C'est-là tout ce qui reste de son bien; tout ce qui lui reste. = Verb. impers. Il régit le datif de la persone et l'acusatif de la chôse, ou la prép. à et l'infinitif. "Il ne lui reste que l'espérance. "Que me reste-t-il à faire? Il me reste mille pages à transcrire, etc. = 2°. Demeurer aprês que les aûtres sont partis. "Il est resté tout seul à la maison. "Il resta encôre quelque tems à Rome aprês notre départ. "Il resta deux Bataillons pour garder le défilé. = 3°. En termes de Marine, être situé. "Cette Île nous restoit au Sud-ouest.
Rem. I. Vaugelas condamnait l'usage de ce mot dans le sens de demeurer; mais l'Acad. l'aprouvait pour la conversation. Dans ce sens, il prenait l'auxil. avoir; il a resté long-tems à Rome. Elle ne le dit plus dans la dern. édit. et ne l'admet que pour demeurer au delà du tems prescrit. = Les Normans disent rester pour demeurer; les Gascons le disent aussi dans ce sens, et même pour loger: "Où restez-vous? Je reste à telle rûe, chez M. un tel, etc. Gasc. corr. = II. Quand rester signifie être le reste de, ou persister, et quand il ne régit que le datif, il prend l'auxiliaire être. "Il n'y a eu que deux douanes, qui soient restées sur pied. "Je fus deux mois dans cet embarras, et j'y serois resté plus long-tems, si, etc. "Elle doneroit pour vous sa vie, le seul bien qui lui soit resté. Marm. "Les apointemens et les pensions sont restés les mêmes, et le prix des denrées est monté à plus du double. Volt. Quand il est impersonel, ayant le régime direct, il prend avoir pour auxiliaire: il ne lui a resté que l'espérance de réparer bientôt ses pertes. Plusieurs veulent que dans cette phrâse, qui revient rarement dans le discours, il faille dire, il ne lui est resté que l'espérance; et je crois qu'ils ont raison. Car, à le bien envisager, l'espérance n'est pas à l'acusatif, mais au nominatif: c'est comme si l'on disait, l'espérance seule lui est restée. Ainsi, le prétexte d'employer l'auxiliaire avoir, à cause du régime direct ou de l'acusatif, n'a point de fondement réel. = Voltaire fait régir à ce verbe, quand il est impersonel, la prép. de et l'infinitif. "Après la prise de Namur, il restait de dissiper ou de battre l'Armée des Alliés. Siècle de Louis XV. Je n'ai vu, qu'il me souviène, ce régime employé aûtre part qu'en cet endroit, mais je n'ôserais le condamner. = III. On suprime quelquefois le pronom il, et alors rester se met à la tête de la phrâse. "Restoient les Vénitiens, gens plus dificiles à amuser, ou à satisfaire. d'Avr. — Il régit que avec l'indicatif, ou la prép. à et l'infinitif. "Reste donc que les États, qui forment le cercle de la vie civile, sont l'ouvrage de Dieu même. L'Ab. Poulle. "Reste à savoir si, etc. * Bourdaloue met la prép. de. "Reste donc de conclure que, etc. À~ conclure aurait mieux valu. Au reste, ce tour n'est pas du beau style. = IV. M. l'Ab. Royou et M. Salaun font régir à rester l'infinitif sans préposition. "Isaure lui témoigne qu'elle aimerait mieux qu'il restât lui répéter a elle même ces mots, dont le charme l'attendrit. Roy. "Edgard et Helmonde restent encôre quelque tems faire la conversation sous l'orage. Salaun. Il y a peu d'exemples d'un pareil régime. = V. En rester là, pour, en demeurer là, frise le gasconisme. "Je lui céderois la moitié de mon douaire, à condition que le procês en restât là. Miss Bidulph. = VI. Rester pour tarder, et ne pas rester de, pour, ne pas laisser de faire sont des provençalismes. * "Vous avez bien resté! "Si vous restez plus longtems de le faire, vous n'y serez plus à tems. * "Je ne resterai pas de le faire, ou que de le faire, etc.
reste
reste
Rest, Übriges, Bestand, Nachbleibsel, Rückstand, Überbleibselrest, remainder, remnant, leftovers, residuerest, overblijfsel, overige, resterende, afval, rommel, staartje, overschotיתר (ז), משאר (ז), נותר (ז), עודף (ז), שאר (ז), שארית (נ), שיור (ז), שייר (ז), יֶתֶר, נוֹתָר, שְׁאָר, שְׁאֵרִית, שִׁיּוּרresrestazbytekrestcetero, postrestaĵo, resto, vestiĝoresiduo, resto, sobrantejakojäännös, loputbekas, sisarestante, tudo mais, vestígioartık, bakiyeυπόλοιποavanzo, resto, rimanente, rimanenza, rimasuglio (ʀɛst)nom masculin