saigner
(Mot repris de saigneraient)saigner
v.t. [ lat. sanguinare, de sanguis, sanguinis, sang ]se saigner
v.pr.saigner
Participe passé: saigné
Gérondif: saignant
Indicatif présent |
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je saigne |
tu saignes |
il/elle saigne |
nous saignons |
vous saignez |
ils/elles saignent |
SAIGNER
(sè-gné) v. n.REMARQUE
- Des grammairiens ont recommandé de dire saigner au nez pour exprimer l'écoulement du sang par le nez, et saigner du nez pour lâcher pied, reculer. Mais saigner au nez est une invention de ces grammairiens ; saigner au nez ne se trouve nulle part, ni au propre, ni au figuré. Quant à l'origine de la locution, on a dit qu'elle provenait de la peste noire du XIVe siècle, où les saignements étaient de mauvais augure. Mais cela ne s'appuie ni sur la tradition ni sur le sens. L'interprétation en est donnée par un passage de Lanoue cité dans l'historique : saigner du nez est une excuse pour ne pas agir, pour ne pas marcher à l'instant même, et cela a été dit figurément pour les cas où un homme recule devant une difficulté ou un péril. On dit aussi : le nez lui saigne, et cela s'explique par l'émotion vive qui cause un saignement ; voyez le passage d'Amyot, cité après Lanoue.
HISTORIQUE
- XIe s. Tant ad seinet [que] li oil [les yeux] li sunt trublet [, Ch. de Rol. CXLVII]
- XIIe s. Illoc [il] se fait ventouser et segner [, Ronc. p. 159]
- XIIIe s. Si [elle] saignoit com ce fust perceüre de clou [, Berte, XXXII]Vous le m'afierés tout sour vostre loi, et ferés plus, car nous nous sainerons tout ensamble, et buvera li uns del sant à l'autre [, Chr. de Rains, p. 23]Li cervoisier de Paris qui ont soixante ans de age, et cil qui sont malade, cil qui sont sainnié, se il n'ont esté semons ains qu'il se firent sainier.... sont quite du gueit.... [, Liv. des mét. 31]Se cil qui est batus saine par le nez por le [la] bature, par tel sanc l'amende ne croist de riens [BEAUMANOIR, XXX, 17]
- XVIe s. Le pape.... ne voulant aucunement contribuer du sien.... s'avisa d'assembler les plus notables bourgeois.... pour leur representer le peril dont ils ne se pouvoient garantir qu'en se saignant tous [, Mém. sur du Guesclin. ch. 16]Les autres qui n'ont gueres envie de mordre (qui feignent seigner du nez, avoir une estriviere rompue, ou leur cheval desferré), demeurent derriere [LANOUE, 291]Il receut force injures et reproche que le nez lui saignoit [D'AUB., Hist. I, 233]La teste luy tourna, par maniere de dire, et le nez luy saigna quand il vint à considerer la grandeur du peril [AMYOT, Pélop. 14]Quand ils sceurent que mondict sieur le mareschal y estoit, le cueur, non pas le nez leur saigna, et se retirerent.... [CARLOIX, IX, 43]Il fut deux jours sans cesser de saigner par le nez [PARÉ, XXIV, 28]Les bonnes gens de village appellent saigner la terre, quand on la remue hors temps [O. DE SERRES, 87]Saint Paul et sainte Barbe, pource qu'ils estoient vierges, ne saignerent que du lait quand on leur coupa la teste [H. EST., Apol. d'Hérod. p. 546, dans LACURNE]
ÉTYMOLOGIE
- Sang ; picard, sainer, saner ; wallon, sainî, sôné ; prov. sangnar, sancnar, sagnar ; espagn. et portug. sangrar ; ital. sanguinare.
saigner
Il signifie, en termes de Boucherie et de Cuisine, Tuer, égorger. Saigner un porc, un veau, un mouton. Saigner un poulet.
Il signifie, figurément et familièrement, Exiger, tirer de quelqu'un une somme considérable. Les usuriers l'ont saigné à blanc. Certaines lois fiscales saignent les contribuables.
SAIGNER est aussi intransitif et signifie Perdre du sang. On le dit tant de la Personne ou de l'animal que de la partie d'où le sang coule. Ce blessé a saigné abondamment. Saigner du nez. Il faut laisser saigner la plaie. Le nez, le doigt lui saigne. Son front saigne.
Fam., Saigner comme un boeuf, Rendre beaucoup de sang par la partie qui a été coupée, blessée.
Fig. et pop., Saigner du nez, Manquer de résolution, de courage. Il signifie aussi Manquer à un engagement.
Fig., La plaie saigne encore, c'est une plaie qui saignera longtemps se dit en parlant d'une Offense, d'une injure, d'un malheur dont on conserve encore, dont on conservera longtemps le souvenir.
Fig., Le coeur me saigne, le coeur lui saigne se dit en parlant d'une Chose dont on est très touché. On ne peut voir telle chose que le coeur ne saigne. Cela fait saigner le coeur.
SE SAIGNER signifie, figurément et familièrement, Donner jusqu'à se gêner. Il faut que chacun se saigne dans les nécessités de l'État. Ces pauvres gens se sont saignés pour l'éducation de leurs enfants.
saigner
Saigner, et jetter sang, Sanguinare, Sanguinem reddere, Sanguinem reiicere.
Saigner aucun Detrahere sanguinem, Mittere vel repellere sanguinem, Emittere venis sanguinem.
Saigner de la veine du chef, Dimittere sanguinem a capite.
saigner
bleedדימם (פיעל), הקיז (הפעיל), שתת דם, דִּמֵּם, הִקִּיז, שָׁתַת דָּםbloeden, (financieel) uitzuigen, aderlaten, laten (leeg)bloeden, slachten, aftappenkrvácetblutenματώνω, αιμορραγώsanguinare, salassareيَنْزِفُblødesangrarvuotaa vertakrvariti出血する출혈하다bløkrwawićsangrarкровоточитьblödaเลือดออกkanamakchảy máu出血 (seɲe)verbe intransitif