sergent
sergent
n.m. [ du lat. serviens, qui sert, de servus, esclave, de servire, être au service de ]sergent-chef, sergente-chef
n. (sergents-chefs, sergentes-chefs).sergent
n.m.sergent
(sɛʀʒɑ̃)nom masculin
SERGENT
(sèr-jan) s. m.HISTORIQUE
- XIe s. Dune prent li pedre [le père] de ses meilurs serganz ; Par multes terres fait querre sun amfant [, St Alexis, XXIII]
- XIIe s. Le premier roi de France fist Diex par son commant Couronner à ses anges dignement en chantant, Puis le comanda estre en terre son sergent, Tenir droite justice, et la loi mettre avant [, Sax. I]
- XIIIe s. Avoec cels alerent moult de sergens et de chevaliers dont li nom ne sont mis en escrit [VILLEH., XXXIII]Ha ! biaus sire Diex, je sui votre siergans et sui en vostre besoigne [, Chr. de Rains, 28]Mès serjant en vain se travaille De faire service qui vaille, Quant li servises n'atalente [fait plaisir] à celui cui l'en le presente [, la Rose, 2029]Si parlerons.... des contes que li sergans doivent fere à lor segneurs, si que cil qui servent sacent comment il doivent servir [BEAUMANOIR, XXIX, 1]Et se nous ne le faison ainsi, il [Dieu] fera aussi comme le bon seigneur doit faire à son mauvais sergant [JOINV., 197]
- XIVe s. Ce que nos amis ou sergeans font pour nous, ilz le font pour acomplir nostre volonté et intention [ORESME, Éth. 68]Les sergens d'armes sont les maciers que le roy a en son office, qui portent maces devant le roy [DU CANGE, servientes.]Jehan, dit Trayneau, sergent des eaues [ID., serviens aquarum.]
- XVe s. Le roy d'Angleterre et le prince de Galles, son fils, avoyent en leur route environ trois mille hommes d'armes, six mille archers et dix mille sergens de pied [FROISS., I, p. 143, dans LACURNE]Jehan Maillefer et Philippot Clabault, eux disans sergenz volans et messiers [parce qu'ils allaient çà et là] [DU CANGE, serviens camparius.]
- XVIe s. Plus pour dix braves sergens que j'estime qui devroyent estre aussi entretenus, mille livres, et pour un sergent major, trois cens [LANOUE, 278]La patissiere Descarneau voulut estre sergent majeure des amazones [D'AUB., Faen. IV, 13]En ce siege de Rouen, le roy l'honora [d'Aubigné] de sergent de bataille.... [ID., Mém. 1588]Je n'ay point d'aultre sergeant de bande à renger mes pieces, que la fortune : à mesure que mes resveries se presentent, je les entasse [MONT., II, 99]Sergeant, grande agrafe [MONET, Dict.]Sergeant de tonnelier [COTGRAVE, ]....Lucifer, qui se deschaisnoyt en ce temps-là à cause d'une colicque qui le tourmentoyt extraordinairement pour avoir mangé l'ame d'ung sergant en fricassée à son desjeuner [RAB., Pant.. IV]Sergens, quasi serre-gens, d'autant que leur estat est voué à la capture des malgisans [PASQUIER, Recherches, VIII, p. 688, dans LACURNE]Nos plus vieux françois firent du latin serviens un sergiens, que nous avons depuis appellé sergent [ID., ib.]Il y a plusieurs autres edicts qui sont en bransle sur le bureau, mesme celuy de dix huit mil sergens par tout le royaume ; je ne pense pas qu'il doive passer ; car, s'il avoit lieu, il effaceroit la memoire des onze mille diables dont on parloit du temps de nos bons vieux peres [ID., Lettres, t. I, p. 450]Un advocat en une ville, un noyer en une vigne, un pourceau dans un bled, une taupe dans un pré, un sergent dans un bourg, c'est pour achever de gaster tout [BOUCHET, Serées, I, p. 327, dans LACURNE]Il le guette comme le diable fait le sergent [OUDIN, Curios. franç.]
ÉTYMOLOGIE
- Bourguig. sorjan ; provenç. servent, sirvent ; espagn. sirviente ; ital. servente ; du lat. servientem, de servire, servir.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- SERGENT. Ajoutez :
sergent
Sergents de ville, Agents de police armés chargés de maintenir l'ordre dans les lieux publics. On les appelle maintenant Gardiens de la paix.
SERGENT se dit aussi d'un Sous-officier de l'infanterie, du génie ou de l'aviation. Le grade de sergent. Sergent dans une compagnie d'infanterie. Une patrouille commandée par un sergent.
Sergent-major, Anciennement, le Premier sous-officier dans une compagnie, après l'adjudant, et Celui qui était chargé de la comptabilité. On dit aujourd'hui Sergent-chef.
Sergent-fourrier se disait d'un Sous-officier ayant l'emploi de fourrier.
sergent
SERGENT, s. m. SERGENTER, v. act. SERGENTERIE, s. f. [Sêrjan, janté, teri-e: 1re ê ouv. 2e lon. 3e é fer. au 2d, e muet au 3e.] Sergent est 1°. un oficier de Justice, dont la fonction est de doner des exploits, des assignations, etc.
Ne conoîtrois-tu pas quelque honête faussaire,
Qui servit ses amis, en le payant s'entend?
Quelque Sergent zélé. - Bon, on en trouve tant.
Les Plaideurs.
Touchez-là. Vos pareils sont gens, que je révère.
Et j'ai toujours été nourri, par feu mon père,
Dans la crainte de Dieu, Monsieur, et des Sergens. Ibid.
= 2°. Bâs Oficier dans une compagnie d'Infanterie. = Sergenterie ne se dit que dans le 1er sens. Ofice de Sergent, d'Huissier. — Sergenter, au propre, c'est presser par le moyen des Sergens. "C'est un mauvais payeur: il faut le sergenter. = Il est plus usité au figuré, où il signifie, presser, importuner, fatiguer, pour obtenir quelque chôse. "Il vous sergentera jusqu'à ce que vous ayiez fait ce qu'il desire. "Peut-on ainsi sergenter les gens?