servage
(Mot repris de servages)servage
n.m. [ de serf ]servage
(sɛʀvaʒ)nom masculin
SERVAGE
(sèr-va-j') s. m.HISTORIQUE
- XIIe s. Cist poples est tis poples [ton peuple] e tis heritages ; kar tul menas de Egypte hors de servage e de anguisse [, Rois, 264]
- XIIIe s. Que Mainfrois, par sa tyrannie, avoit occupé le regne de Puille et de Sesile, et que il avoit mis les prelas et les eglises en servage [BRUN. LATINI, Trésor, p. 99]Li baron de France.... vous crient merci, que il vous preigne pitié de la cité de Jerusalem, qui est en servage des mescreans [VILLEH., XVI]Bien savez que tous trois de servage [je] jetai [, Berte, VII]Servages est droit de gens, par quel aucuns est, contre nature, sougiez à aucune seignorie [, Liv. de jost. 54]Et qui ainsis le francist [le serf], il le pert quant à soi, car de son servage est il hors [BEAUMANOIR, XLV, 25]Je di que cil est foux naÿx, Qui se mest en autrui servage [RUTEB., 128]Li apostres nous ammoneste, Que servage et treü [tribut] rendon à chel à qui nous le devon [DU CANGE, servagium.]
- XIVe s. Franche personne, de franc ventre, sanz rachat et sanz aucun servage [, Arch. de l'Emp. 1350, jj84, p. 500]
- XVe s. Pourquoi nous tiennent ils en servage [Jean Balle aux paysans anglois contre les seigneurs] ? [FROISS., II, II, 106]Recepte des servaiges qui se payent au jour nostre dame de septembre ; et c'est assavoir que ceux qui sont serfs, quant ils se marient, doivent cinq sols parisis, et à leur trepas cinq sols [DU CANGE, servagium.]Il n'est riens plus serf ny de plus grand selvage que de jonne homme simple et debonnaire qui est en sujetion de femme veufve [, Les 15 joyes de mariage, p. 177, dans LACURNE]
- XVIe s. Amour me retient en servage [MAROT, II, 329]Puis, mettant l'espée au poing, s'alla mesler furieusement, où il feut soubdain enveloppé et mis en pieces, se sauvant ainsi du servage [MONT., II, 32]La liberté est estimée d'aucuns un souverain bien, et le servage un mal extreme [CHARRON, Sagesse, p. 215, dans LACURNE]
ÉTYMOLOGIE
- Serf
servage
Il signifie aussi Esclavage, servitude.
servage
Servage, servitude, ou subjection de ceux qui sont serfs à quelque seigneur, Seruitus.
Qui detient en servage un homme libre, ou qui preste aide et confort à ce faire, Plagiarius.
Emmener en servage, In seruitutem abducere.
Imposer servage et condition servile, Seruitutem iniungere.
Mettre les villes en servage, Mittere in seruitutem vrbes.
Retraire quelqu'un en servage qui se disoit estre de franche condition, Asserere in seruitutem.
Delivrer de servage, Eximere seruitio.
Qui de servage a esté mis en liberté, Libertinus.
La fortune du servage de deux, Conseruitium.
Livré en servage pour debtes, Nexus ob aes alienum.
servage
Servage, Servitude, voyez en Serf.
servage
SERVAGE, s. m. SERVITUDE. Vieux mot. Il ne se dit plus en prôse, et il vieillit au figuré, même en poésie. M. Linguet l'emploie souvent. "Toutes les Puissances s'étoient soumises à ce honteux servage.