sombre
sombre
adj. [ du lat. subumbrare, faire de l'ombre, de umbra, ombre ]SOMBRE
(son-br') adj.HISTORIQUE
- XIIIe s. Des maus qu'el [la luxure] fet ne sai le nombre ; La somme en est en une essombre, En une reculée obscure [RUTEB., II, 40]
- XVIe s. Nous aurons de la pluye tantost, car le temps devient sombre soudaynement [PALSGRAVE, p. 648]La sagesse qui a les siens [ses effets et ses fruits] doux, sombres, internes et peu visibles [CHARRON, Sagesse, II, Préface]Celuy qui frappe autruy de sombre coup, sans sang.... [, Coust. gén. t. II, p. 933]
ÉTYMOLOGIE
- Catal. espagn. et portug. sombra, ombre. On tire ce mot de sub-umbrare, supposant une forme so-ombrar ; le fait est que le provençal a sotz-umbrar, ombrager ; il a aussi solombrar, dans le même sens, et l'anc. espagn. offre solombra, ombre, qu'on a interprété par le latin solis umbra, interprétation que Diez rejette, préférant y voir une altération de sotz-ombrar. Mais la forme française essombre donne un autre indice : elle représente ex-umbra, où ex a un sens de renforcement, comme dans exoine, dans esseuler, et signifie lieu obscur. Il se peut que sombre, qui est aussi substantif, n'en soit que la contraction. On trouve au XVe siècle un adjectif sombreuse qui signifie triste, lugubre : Les menestriers encommencerent à bondir en sombreuse, en signifiance de desconfiture [, Perceforest, t. IV, f° 57]
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- SOMBRE. Ajoutez :
- Il ne faut pas confondre la coupe sombre, qui a pour but le réensemencement, avec les nettoiements et les éclaircies. La coupe de réensemencement est dite sombre, parce que les étalons ligneux qui produiront la semence doivent être nombreux et former un couvert suffisant, suivant les essences de peuplement [CH. BECQUET, Mém. d'agricult. 1870-71, p. 82]
sombre
Il fait sombre, Le temps est sombre. Il fait sombre dans cet appartement, Cet appartement est peu éclairé, mal éclairé.
Couleur, teinte sombre, Couleur, teinte qui est moins éclatante, plus foncée que les autres.
En termes de Poésie, Les royaumes sombres, les rivages sombres, les sombres bords, Les enfers, selon la croyance des anciens païens.
Coupe sombre. Voyez COUPE.
SOMBRE signifie, au figuré, Qui est mélancolique, morne, taciturne, chagrin. Un esprit sombre. Un caractère, une humeur sombre. Un visage sombre. Il a l'air bien sombre. Une imagination ardente et sombre. Des idées sombres. De sombres pensées. Vous êtes bien sombre aujourd'hui.
Il signifie encore, en parlant des Choses, Qui est inquiétant, menaçant. Un avenir sombre.
sombre
Sombre, com. gen. penacut. Est autant que umbragé et obscur. Ainsi dit-on la nuict sombre. Joachim Du Bellay en ses Odes: La nuict froide et sombre Couvrant d'obscure ombre La terre et les cieux. Et de mesme on dit le temps sombre quand il est ombragé de nuées, dont les rais du Soleil sont abscons, Nox atra, vmbrosa, dies opacus. Il vient de Sombra, diction Espagnole, qui est faicte de Vmbra, mot Latin. Aussi l'Espagnol appelle Sombreco. Ce que le Latin entend par Vmbella, un chapeau. Et Sombrajo, ce que le Latin appelle vmbraculum, et Sombrio, ce que le Latin dit Vmbrosus.
sombre
SOMBRE, adj. [Sonbre: 1re lon. 2e e muet.] 1°. Qui est peu éclairé: maison sombre: tems sombre: sombre forêt. = Il fait sombre, absolument; c. à. d. le tems est sombre. Il fait sombre dans cet apartement; c. à. d. cet apartement est sombre. = 2°. Faible, qui éclaire mal. = Lumière sombre. Couleurs sombres, qui tirent sur le brun. = 3°. Obscur, ténébreux. "Une nuit sombre. = Poétiquement: les Royaumes sombres, les rivages sombres; les enfers chez les Païens. = 4°. En parlant des persones: mélancolique, réveur, chagrin. "Air, esprit, humeur, visage sombre.
Sombre, Morne (synon.) Le 1er désigne quelque chose de plus noir, de plus triste, ou de plus horrible que le 2d. Avec une três-forte teinte de noir, une couleur est sombre; sans lustre et sans gaîté, une couleur est morne... On est morne dans le malheur: dans le malheur et le crime, on est sombre, etc. Extr. des Synon. Franc. de M. l'Abé Roubaud.
Rem. Cet adjectif aime assez à précéder le substantif, dans le discours soutenu. "Sombres retraites. Rousseau. "Beaux vergers, sombres bois. De Lille. "Monarque des sombres. Royaumes. Jér. Déliv. Fénélon dit, forêts sombres pour, sombres forêts: il n'est pas à imiter en cela. M. Marin n'est pas de cet avis. Sombres, suit ou précède le substantif, selon le besoin de la rime ou l'harmonie de la phrâse. "Monarque des Royaumes sombres, vaut mieux que, des sombres Royaumes; et il est plus usité. Bois sombres en prose, vaut mieux que sombres bois. = Mais la prôse du Télémaque est une prôse poétique, et je persiste à croire que sombres forêts aurait été mieux que forêts sombres.
sombre
sombre
dunkel, düster, finster, trübe, wehmütig, bedrücktgloomy, dark, desolate, dim, bleak, dismal, dreary, gaunt, mournful, somber, melancholy, miserable, sad, dusky, shadowy, sombre, depressed, lugubrious, melancholic, sullendonker, somber, zwaarmoedig, mistroostig, betrokken, bewolkt, droefgeestig, duister, melancholiek, naargeestig, triestig, troosteloos, weemoedig, beklagenswaardig, ellendigאפל (ת), אפלולי (ת), חשוך (ת), מעונן (ת), עמום (ת), קדורני (ת), קודר (ת), שחור (ת), אָפֵל, חָשׁוּךְ, מְעֻנָּן, עָמוּם, קוֹדֵרdonker, duisterfosctmavý, šerýmørk, skummelαγέλαστος, σκοτεινός, σκοτεινιασμένοςmalgaja, malhela, malluma, malserena, melankolia, mornaoscuro, adusto, cubierto, encapotado, mohino, sombrío, triste, lúgubresötétdapurscuro, buio, oscuro, tenebroso, afflitto, triste, cupo, fosco, tetroater, caeruleus, caligineus, caliginosus, obscurus, tenebricosusmørk, sturen, trist, dunkelsmutny, ciemny, ponuryescuro, melancólico, sombrio, entristecedor, macambúzio, nebuloso, tristeтëмный, тёмный, темный-enye gizaكَئِيب, مُظْلِمsynkkä, tummamračan, tmuran憂鬱な, 暗い어두운, 우울한dunkel, mörkมืด, มืดมัวkaranlık, kasvetlitối tăm, u ám令人沮丧的, 黑暗的 (sɔ̃bʀ)adjectif