sourdre
sourdre
v.i. [ lat. surgere, de regere, diriger ] Litt.sourdre
(suʀdʀ)verbe intransitif
sourdre
Indicatif présent |
---|
je sourd |
tu sourdent |
SOURDRE
(sour-dr') , il sourd, ils sourdent ; il sourdait ; il sourdit ; il sourdra ; il sourdrait ; qu'il sourde ; qu'il sourdît ; sourdant ; point de participe passé v. n.REMARQUE
- Buffon a dit sourdissent au présent de l'indicatif ; c'est un barbarisme : Les sources chaudes qui découlent des montagnes, ou sourdissent à l'intérieur des cavités de la terre, Théor. terr. part. hyp. Œuvr. t. IX, p. 361.
HISTORIQUE
- XIe s. Quant de paiens li surdent les antgardes [, Ch. de Rol. CCXI]
- XIIe s. Quant il esguardeit si le hanap tut entur Et vit le vin si truble qu'il en out grant hisdur, Dous iraignes [araignées] vit surdre del funz d'une tenur [, Th. le mart. 105]Il nel dist pur nul mal, mais en conseil de fei ; Surdre i vit grant peril e mult mortal desrei [, ib. 41]Aval le capitral, tut entur surstrent dous ordres de male granates [, Rois, p. 253]
- XIIIe s. Et i sordoient li bain tuit chaud li plus bel de tout le monde [VILLEH., CLXVI]Bien est droiz qu'il en sorde guerre ; Si n'en doit nus avoir pitié [, Ren. 18864]Par là, soit esté, soit ivers, S'encorent dui flueves divers, Sordans de diverses fontaines Qui moult sunt de diverses vaines [, la Rose, 6005]
- XVe s. Ceste nuyt sourdit une grande tourmente [COMM., III, 5]Dieu luy sourdit ung ennemy qui n'avoit nulle force [ID., V, 18]Il se leva sur pied et battit tant madame qu'elle ne pouvoit sourdre [se lever] [LOUIS XI, Nouv. XXXIX.]
- XVIe s. Perceant la terre, il en veit sourdre Tages, demi-dieu [MONT., I, 45]De ce vice sourdent plusieurs grandes incommoditez [ID., I, 234]Nous ne sentons point le cours des heures en oyant deviser un sage, disert et eloquent vieillard, en la bouche duquel sourt un flux de langage plus doux que miel [AMYOT, Préf. XIV, 42]Il ne s'entremesla point des troubles qui depuis sourdirent entre les Grecs [ID., Timol. 47]Toutes et quantes fois, dit-il, que je frapperay du pied seulement la terre d'Italie, je feray sourdre de toutes parts gens de guerre à pied et à cheval [ID., Pomp. 82]
ÉTYMOLOGIE
- Wallon, sûd ; provenç. sorger, sorzir ; espagn. surgir ; portug. sordir, surdir ; ital. sorgere ; du lat. surgere, de sursum, en haut, et regere, diriger (voy. RÉGIR) ; c'est la contraction de surrigere. Sourdre est la forme française du latin surgere ; surgir a été refait sur le modèle des autres langues romanes.
sourdre
sourdre
Sourdre, c'est venir de bas à mont, Surgere, Ainsi dit on, La fontaine sourd de terre, et un faulcon sourdre contremont, quand il monte haut en l'air.
Sourdre, se lever, se dresser, se monstrer, Existere, Oriri, Cooriri, Suboriri.
Sourdre, sortir et saillir hors, Prorepere.
Sourdre hors l'eau et se monstrer, Emergere.
Sourdant, Oriens, Exoriens, Existens, Emergens.
sourdre
SOURDRE, v. neut. Il n'est d'usage qu'à l'infinitif et à la troisième personne du présent de l'indicatif. "On voit l'eau sourdre de tous côtés. Acad. "Il y a une autre forêt, au milieu de laquelle sourd une fontaine. Vaug. "Caton disoit qu'en frapant du pied contre terre, il en feroit sourdre des légions. D'Abl. * Un Auteur moderne, ou son Imprimeur, dit sourdrent pour sourdent. "Les chiens sentent les eaux souterraines, et les trouvent où elles sourdrent quelque-fois à une lieûe. = * Anciènement on employait ce verbe au figuré. "Entreprise, dont on vit sourdre mille malheurs. Il est vieux dans cet emploi.