suppléer
(Mot repris de suppléions)suppléer
v.t. [ du lat. supplere, remplir, compléter ]suppléer
(syplee)verbe transitif
SUPPLÉER
(su-plé-é) , je supléais, nous suppléions, vous suppléiez ; que je supplée, que nous suppléions. que vous suppléiez v. a.REMARQUE
- Les grammairiens ont voulu distinguer suppléer actif de suppléer neutre, en disant que, avec le premier, c'est fournir ce qu'il faut de surplus pour que la chose soit complète, tandis que, avec le second, c'est remplacer une chose par une autre qui en tient lieu, quoique d'une nature différente. Cette distinction n'a pas pour elle l'usage ; voyez ci-dessus les exemples qui la contredisent.
HISTORIQUE
- XIIIe s. De haute honor sui en voie, Quant en telle [dame] ai mon cuer mis, Où toute valor souploie, Et où tout bien est assis [, Couci, p. 120]
- XIVe s. Et fust souploïe la flebeté [faiblesse] du nerf qui est insufficient [H. DE MONDEVILLE, f° 21, verso]Li autre quatre furent esleuz pour souploier le nombre [BERCHEURE, f° 61, verso]Que ladite demoiselle vousissions enaager, et soupplir ce qui lui defaut de son aage [DU CANGE, aagiatus.]
- XVe s. Que le deffault de la foiblesse de mon savoir soit souppleyé [CHRIST. DE PISAN, Charles V, I, Prol.]En leur priant humblement excuser et supployer à mon ignorance [, Chron. de Jean de Troyes, 1460]
- XVIe s. Apportons ce qui est de nous, et Dieu suppleera le reste [CALV., Instit. 183]Ainsi, pour retrencher ce qui excedoit ès uns, et suppleer à ce qui defailloit ès autres.... [AMYOT, Lyc. et Num. comp. 3]Il fault un peu aider à la lettre de l'ordonnance qui est obscure, et suppleer quelque chose qui luy default [ID., Solon, 34]Mal armez, mais suppleans le default de leurs armures par l'affection de leur bon vouloir [ID., Dion, 36]
ÉTYMOLOGIE
- Prov. supplir, suplir ; espagn. suplir ; port. supprir ; ital. supplire ; du lat. supplere, de sub, sous, et l'inusité plere, remplir.
suppléer
Suppléer ce qui manque dans un auteur, Remplir les lacunes qui se trouvent dans ses ouvrages.
Suppléer les cérémonies du baptême, Faire à l'église la cérémonie du baptême sur un enfant qui a été ondoyé.
SUPPLÉER signifie aussi Ajouter à une phrase ce qui y est sous-entendu. Dans cette phrase, Il est allé à Notre-Dame, il faut suppléer l'église de.
Il signifie encore Remplacer quelqu'un, tenir sa place, le représenter, faire ses fonctions. Si vous ne pouvez venir, je vous suppléerai. Suppléer un professeur, un juge.
SUPPLÉER s'emploie aussi comme verbe intransitif et signifie Remédier au manque, au défaut de quelque chose. Je suppléerai à tout ce qui manquera. Suppléer aux omissions. Son mérite suppléait au défaut de sa naissance. La valeur supplée au nombre.
suppléer
SUPPLÉER, ou SUPLÉER, v. act. et n. [Suplé-é: 2e é fer. Devant l'e muet, le 1er é est long: il suplée, ils supléent. Au futur et au conditionel, cet e muet ne se fait presque pas sentir: il supléera, il supléerait; pron. supléra, spulérè, en trois syllabes. Duclos l'écrit de même.] Ce verbe est actif et régit l'acusatif, quand il signifie ajouter ce qui manque; fournir ce qu'il faut de surplus: ce sac doit être de mille francs, et ce qu'il y a de moins je le supléerai — Il est neutre et régit le datif, quand il signifie réparer le défaut de quelque chôse: "Son mérite suplée au défaut de sa naissance: la valeur supléera au nombre. On ne dirait pas bien, suplée le défaut, supléra le nombre. L. T. Wailly. "Les qualités du coeur supléent à celles de l'esprit, et en produisent en partie les effets. Trublet. = Avec le régime des persones, il faut se servir de supléer, actif. "Lorsque son père, Professeur dans l'Université d' Alcala, ne pouvoit doner ses leçons, elle (sa fille) le supléoit, etc. Linguet. "Je craignois que la persone, que j'avois choisie pour me supléer, ne trahît ma confiance. L'Abé Reyre. École des Jeunes Demoiselles.