suspendre
suspendre
v.t. [ lat. suspendere, de pendere, peser ]suspendre
Participe passé: suspendu
Gérondif: suspendant
Indicatif présent |
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je suspends |
tu suspends |
il/elle suspend |
nous suspendons |
vous suspendez |
ils/elles suspendent |
SUSPENDRE
(su-span-dr') v. a.Il se conjugue comme pendre.HISTORIQUE
- XIIe s. Teu merite [telle récompense] a au chef deu tor Qui felon est e traïtor, Et pire assez, qu'en le sepent à hautes forches mult sovent [BENOÎT, II, 8838]Quant l'arcevesque sout et bien li fut nuncié Qu'à Dovre erent li trei qui tant l'unt guerreié, Le brief à l'apostolie baille un vaslet à pié, U cil trei prelat erent suspendu e lacié [, Th. le mart. 124]
- XIVe s. Especialement en fievre l'usage du triacle [thériaque] soit souspendu [H. DE MONDEVILLE, f° 87, verso.]
- XVe s. Au moins estoit ce tenir les gens en crainte, et par especial ses officiers, dont aucuns avoit supendus pour pillerie [COMM., VIII, 18]
- XVIe s. Il se faisoit porter dedans un petit lict suspendu bien près de terre [AMYOT, Péric. 52]Sertorius avoit occupé l'Hespagne, tenant les Romains suspendus en grande crainte [ID., Pomp. 25]Ilz mettoient leurs roys en justice, et les suspendoient de leur royauté, jusques à.... [ID., Agis et Cléom. 13]Ma maîtresse avoit un coche de clisse, qui n'estoit gueres supendu que de cordes [D'AUB., Faen. III, 2]Quelque edict qui surpendist la persecution des reformez [ID., Hist. I, 93]Les larmes que cette aultre plus forte passion avoit suspendues [MONT., I, 63]C'est l'enfileure de nos aiguilles [aimantées] suspendues l'une de l'aultre [ID., I, 266]Vault-il pas mieulx suspendre sa persuasion, que de... ? [ID., II, 232]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. suspendre ; espagn. suspender ; ital. sospendere ; du lat. suspendere, de susum, en haut, et pendère, pendre.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- SUSPENDRE. Ajoutez :
suspendre
Fig. et fam., Être suspendu aux lèvres de quelqu'un, Écouter ses paroles avec une extrême attention.
SUSPENDRE signifie, au figuré, Surseoir, différer, cesser pour quelque temps. Suspendre l'exécution d'un arrêt. On reprit les poursuites qui avaient été suspendues. Suspendre les hostilités. Suspendre son ressentiment, les effets de son ressentiment. La séance est suspendue.
Suspendre ses paiements se dit d'une Maison de banque ou de commerce qui se trouve, au moins momentanément, dans l'impossibilité de faire face à ses engagements.
Suspendre sa marche, Interrompre sa marche, s'arrêter pour quelque temps. Ces troupes ont suspendu leur marche, ont reçu l'ordre de suspendre leur marche.
Suspendre un travail, Interrompre un travail. Les travaux étaient depuis longtemps suspendus.
Suspendre son jugement sur quelque chose, Attendre, pour porter son jugement, qu'on soit plus éclairé.
Dans le langage politique, Suspendre la constitution, En interrompre l'exercice pour quelque temps. On dit aussi : Suspendre les garanties constitutionnelles. Suspendre l'exécution des lois.
Suspendre un journal, En faire cesser la publication pour un certain temps.
SUSPENDRE se dit aussi, figurément, en parlant d'un Ecclésiastique, d'un magistrat, d'un officier, d'un agent quelconque dont on interrompt les fonctions, sans lui ôter son caractère. Suspendre un prêtre de ses fonctions. On a suspendu le maire de cette commune.
Le participe passé SUSPENDU s'emploie adjectivement. Voiture bien suspendue, Voiture dont la suspension est bonne.
Pont suspendu. Voyez PONT.
SUSPENDU se dit, par extension, des Choses qui sont en équilibre et qui paraissent se soutenir d'elles-mêmes. Les nuées sont suspendues en l'air.
suspendre
Suspendre aucun des commoditez et privileges de la bourgeoisie, et neantmoins le contraindre aux charges, In aerarios referre.
Suspendre, Administratione summouere. B. ex Cic.
Suspendre de son office, Abrogare magistratum. B.
Suspendre quelqu'un de son office jusques à deux ans, Abdicare aliquem magistratu in biennium. B.
Estre suspend et en doubte, Pendere, Haerere.
Qui est suspens et en doubte, Suspensus, Haesitator.
Suspendu de son estat, Ordine ad tempus motus. Bud.
Suspendu de l'entrée de la Cour, et de leur office de Conseiller, Abstinere Curia iussi, ob quaedam secus admissa. Bud.
Suspendu de son office, Ab administratione summotus. B. ex Sueton. Vetitus quicquam pro magistratu gerere. Ex Liu.
Suspendu de son office trois ans, Magistratu in triennium summotus. Budaeus.
Estre suspendu de son office jusques à trois ans, Vetari sententia quicquam pro magistratu ad triennium agere. B.
Estre suspendu quelque temps de son office, Ad aliquod tempus vetari quippiam agere pro potestate et magistratu suo. B.
suspendre
SUSPENDRE, v. act. SUSPENS, adj. SUSPENSE, s. f. SUSPENSIF, IVE, adj. SUSPENSION, s. f. [Sus-pandre, pan, panse, sif, sive, sion, en vers si-on: 2e lon.] Suspendre, au propre, élever un corps en l'air et le soutenir avec un lien, en telle sorte qu' il pende. "Suspendre des lustres, des chandeliers. "Carosse mal suspendu.
Aux arbres, qui couvroient les eaux,
Nos lyres tristement demeuroient suspendues;
Tandis que nos maîtres nouveaux
Fatiguoient de leurs cris nos tribus éperdûes.
Le Franc.
= Au fig. Sursoir, diférer. Suspendre l'exécution d'un Arrêt. "Dieu suspend pour quelque tems les éfets de sa colère. Suspendez votre ressentiment. = Suspendre son jugement, ne rien décider encôre ni en bien, ni en mal; atendre de nouvelles preûves. = Suspendre son travail, l'interrompre. = Interdire un Éclésiastique de ses fonctions pendant un tems. En ce sens, il régit de "Suspendre un Prêtre de ses fonctions.
SUSPENS se dit dans ce dernier sens pour suspendu. "Prêtre suspens, déclaré suspens. = L'Auteur des Conférences d'Angers emploie mal ce mot: "Si son apel (de Luther) avoit suspens l'éfet de sa condamnation. Là il falait dire, avait suspendu. = En suspens, adv. être en suspens, en incertitude, sans savoir à quoi se déterminer. "Ne me laissez pas plus long-tems en suspens. "Il a tenu tout le monde en suspens sur ce qu'il alait dire. "Ces trois rivales de faveur tenaient toute la cour en suspens. VOLT. "La défiance et l'inquiétude tenaient en suspens tous les esprits. Id. "L'afaire est demeurée en suspens, indécise. *Mde B.... ou son Imprimeur, écrit toujours en suspend contre l'usage.
SUSPENSIF, qui suspend, qui arrête et empêche d'aler en avant. "Le simple apel est quelquefois suspensif. = Mde B.... dit suspensatif: c'est un anglicisme.
SUSPENSE, Censûre par laquelle un Éclésiastique est suspens. "Encourir la suspense. = État où un Éclésiastique est mis, par cette censûre. "Un Prêtre qui dit la Messe, pendant sa suspense, est irrégulier.
SUSPENSION, cessation d'opération pendant quelque tems. "Suspension de l'exécution d'un arrêt. = Suspension d'armes, cessation d'actes d'hostilité. = Suspension est aussi une figûre de Rhétorique, qui consiste à tenir les Auditeurs en suspens, pour leur dire ensuite des chôses inatendues. = * D'Avrigni emploie suspension, dans un endroit où suspense était le terme propre. "Elle défendoit sous peine de suspension, de signer. — Le Rich. Port. le met en ce sens: interdiction pour un tems. L'Académie ne le met point.
suspendre
aufhängen, suspendieren, abdanken, anhängen, aufschieben, entlassen, erhängen, fristen, henken, stunden, verabschieden, vertagen, verzögern, abfedern, hängensuspend, hang, adjourn, string, delay, discharge, dismiss, fire, postpone, sack, hang up, deferophangen, opschorten, schorsen, aanhouden, hangen, ontslaan, ontzetten, opknopen, royeren, uitstellen, verdagen, verhangen, verschuivenהסיר זמנית, השעה (הפעיל), התלה (הפעיל), תלה (פ'), הֲשָׁעָהsuspender, colgarmembekukansospendere, appendereвешать, прекращать, подвешиватьيُرْجِئُ, يُعَلِّقُpověsit, pozastavithænge, indstilleαναστέλλω, κρεμώripustaaobjesiti, odgoditiつるす, 掛ける...을 (...에) 걸다, 매달다henge, innstillepowiesić, zawiesićpendurar, suspenderhänga, skjuta uppแขวน, ระงับชั่วคราวaskıya almak, asmaktreo, trì hoãn悬挂, 暂停暫停 (syspɑ̃dʀ)verbe transitif