taire
taire
v.t. [ anc. fr. taisir, du lat. tacere, se taire ]se taire
v.pr.taire
Participe passé: tu
Gérondif: taisant
Indicatif présent |
---|
je tais |
tu tais |
il/elle tait |
nous taisons |
vous taisez |
ils/elles taisent |
taire
Participe passé: tu
Gérondif: taisant
Indicatif présent |
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je tais |
tu tais |
il/elle tait |
nous taisons |
vous taisez |
ils/elles taisent |
TAIRE
(tê-r') , je tais, tu tais, il tait, nous taisons, vous taisez, ils taisent ; je taisais ; je tus ; je tairai ; je tairais ; tais, qu'il taise, taisons, taisez, qu'ils taisent ; que je taise, que nous taisions ; que je tusse ; taisant v. a.PROVERBE
- Qui se tait consent, et, plus souvent, qui ne dit mot consent.
HISTORIQUE
- XIe s. Respunt li reis : ambdui [tous deux] vos en taisez [, Ch. de Rol. XVIII]Tais, Oliviers, li quens Rolans respunt [, ib. LXXVIII]
- XIIe s. Douce dame, je ne vous os [ose] rover [demander] Ce dont amours ne me rove pas taire [, Couci, II]De peu me sert que me veut conforter D'autrui amer ; mieux me vaudroit taisir [, ib. xx]Ici de Charlemaine [je] me doi ore bien taire [, Sax. XXX]Ne fis dunques dissemblant ? ne moi touge dunkes ? ne moi cessai ge dunkes ? [, Job, p. 471]
- XIIIe s. En France se croisa Hevelons li vesques de Soissons.... Enguerrans de Boves, Robers ses freres et maint autre baron dont li livres se taist ores [VILLEH., V]Que ceste chose soit si teüe et celée [, Berte, XVI]Dolente fu la dame, mout fu taisans et mue [, ib. LXXX]La roïne se teut atant, et rentra en sa cambre, et pensa com elle poroit faire [, Chr. de Rains, 32]Dist en avez vostre plaisir, S'avez perdu un biau taisir [, Ren. 8832]Nus fox ne scet sa langue taire [, la Rose, 4750]Li oisel qui se sunt teü Tant cum il ont le froit eü [, ib. 67]N'en quier plus parler, je m'en tès [, ib. 5444]Il est tenu et gardé à droit, que les lois soient abatues par desacostumance, non pas solemant par l'aide de celui qui fet la loi, mès par le taire et par le consentement de toz [, Liv. de jost. 6]Et si se turent li flot [, Psautier, f° 133]Tulles [Cicéron] dit que cil qui se taist est semblables à celui qui conferme [BRUN. LATINI, Trésor, p. 544]
- XIVe s. Pour ce chaicun se devroit taire, Qui ne sceit très bien la matiere Comme Bretaigne fut soubmise [, Le liv. du bon Jeh. 1625]
- XVe s. Qui de tout se taist de tout a paix [GERSON, Harangue au roi Charles VI, p. 17]Elle taisoit qu'elle fust cause de la dilasion [LOUIS XI, Nouv. LXXXVI]
- XVIe s. Je l'ay taisé.... quand viendra le temps de le dire, se pourra faire [, Lett. de Louis XII, t. III, p. 26, dans LACURNE]Je vous declarerai un secret, dont le taire me met en tel estat que vous voyez [MARG., Nouv. XI]Il s'y treuve plusieurs advis qui valent mieulx teus que publiez aux foibles esprits [MONT., II, 348]Plus apprend qui se taist que qui parle hault et brait [GENIN, Récréat. t. II, p. 247]Bien dire fait rire, bien faire fait taire [COTGRAVE, ]Fols sont sages quand ils se taisent [ID., ]Quand d'autruy parler tu voudras, regarde toy, et te tairas [ID., ]
ÉTYMOLOGIE
- Berry, taiser ; provenç. taser, taiser ; ital. tacere ; du latin tacere, qu'on rapproche du germanique : goth. thahan, anc. haut-all. dagên, suéd. tiga. La forme régulière est taisir, taiser, du lat. tacere ; mais la forme taire indique une très ancienne accentuation vicieuse tacère ; comparez plaire et plaisir.
taire
SE TAIRE signifie Garder le silence, s'abstenir de parler. Après avoir dit cela, il se tut. Il y a temps de parler et temps de se taire. Ils se sont tus après quelques moments. Avec ellipse du pronom, Faites taire cet enfant.
Fam., Il a manqué une belle occasion de se taire, Il a parlé mal à propos, il s'est fait du tort en parlant.
Se taire sur quelque chose ou simplement Se taire, Ne pas divulguer un secret. Il se tut sur ce que le hasard lui avait fait découvrir. Il promit de se taire.
Ne pouvoir se taire d'une chose, La publier partout, en parler sans cesse. Il ne peut se taire sur le service, du service que vous lui avez rendu. Je ne puis m'en taire.
Fig., Il a fait taire son ressentiment, Il l'a maîtrisé, il l'a oublié dans telle occasion. On dit de même : En de telles circonstances, tous les ressentiments doivent se taire.
SE TAIRE signifie aussi Ne pas faire de bruit; en ce sens, il se dit des Animaux, et généralement de tout ce qui est capable de faire du bruit. Faites taire ces chiens. La mer et les vents se turent à la voix de JÉSUS-CHRIST.
Notre canon a fait taire celui de l'ennemi, Il a mis celui de l'ennemi hors d'état de continuer à tirer.
taire
Taire, ab infinitiuo Tacere, auferendo c, quasi Taere.
Se taire, Tacere, Conticere, Conticescere, Obticere, Facere finem sermoni, Silere, Silentium facere, Silentium dare, In silentium descendere, Immutescere, Obmutescere, Vocem premere, Consilere, Comprimere vocem.
Se taire d'aucune chose, et n'en dire mot, Mussitare, Praetermittere silentio rem aliquam, Reticere, Agere silentium de re aliqua.
Se taire quand il est temps, Se taire quand il y a danger de parler, Temporis gratia conticescere. B.
Qui se sçavent bien taire quand il en est temps, Qui linguis fauere norunt in articulo. B.
Se pourra on taire de, etc. Tacita esse poterit indignitas nostra?
Ne te veux tu point taire, te deporter, ou cesser? Pergin'?
Tais toy? Desine, vel Desinas, Quiesce, vel Quiescas, Nos missos face, Tace.
Faire taire tout le monde, Facere silentium.
Faire taire une personne, Ad infantiam redigere. B.
De qui on se doibt taire, Tacendus.
Je me tay de Neron, Neronem transeo.
Qui se taist, Tacens, Tacitus.
On se taist, Siletur.
De qui on se taist, et ne parle on point, Tacitus.
Encore que je me taise de ce qui est ja fait, que je ne die mot, ne peut pas un chascun etc. Verum vt haec missa faciam quae iam facta sunt, ex his quae nunc maxime fiunt, nonne quiuis potest intelligere, omnium architectum et machinatorem esse Chrysogonum?
Il fut crié que chascun se teust, Silentium factum est per praeconem.
On se teut, Silentium aliquandiu tenuerunt.
Il se teut incontinent, Mutus ilico.
Faire taire, Silentium alicui imponere.
taire
TAIRE, v. act. [tère: 1reè moy. et long, 2e e muet.] Je tais; nous taisons, je taisois ou taisais; je tus; j'ai tu; je tairai; je tairois ou tairais; tais; qu' il taise; taisez, que je taise; je tusse; taisant; tu. = Ne dire pas. "Il vous a tu ce qu'il y avait de principal. "Il sait taire ce qu'il faut taire.
Ma curiosité redouble à ce mystère,
Je vous conjure encor de ne me plus rien taire.
LE FLATEUR.
= V. n. "On ne saurait le faire taire Faites taire ces enfans, (et par extension) ces chiens: notre canon a fait taire celui des énemis. = V. réc. "Il y a tems de parler et tems de se taire. Aprês avoir dit cela, il se tut, il s'est tu.
......Monsieur, je m'aperçoi
Que vous faites façon de parler devant moi;
Je me retire. - - Non, il n'est pas nécessaire,
Et je ne veux ici qu'admirer et me taire.
DEST. Le Glorieux.
= Ne pouvoir se taire d'une chôse; la publier par-tout: "Il ne peut se taire du service que vous lui avez rendu. Il ne pouvoit s'en taire ni moi me lasser de l'écouter. Sév.
Romains, j'aime la gloire, et je ne puis m' en taire,
Des travaux des humains, c'est le digne salaire.
Cicéron.
Rem. Le passif de ce verbe est peu usité. "Il serait bien étonant que ces circonstances eussent été ignorées ou tûes de tous ceux qui, etc. Moreau. = Se taire au figuré. "Le bruit seul des armes se fit entendre: les lois se tûrent. RAYN.
taire
taire (se)
taire
verschweigenachterhouden, stilhouden, verzwijgen, stilzwijgendvoorbijgaanaan, stilzwijgend voorbijgaan aanshut up, tail off, callar, callarse, withholdכיחד (פיעל), כִּחֵדagterhouprisilentimembungkam, membungkam diri, mendiamkan静かである, 黙っているмолчатьαποσιωπώtacere (tɛʀ)verbe transitif