tare
1. tare
n.f. [ d'un mot ar. signif. « déduction » ]2. tare
n.f. [ de 1. tare ]tare
(taʀ)nom féminin
TARE1
(ta-r') s. f.HISTORIQUE
- XVe s. Anglois fort à congnoistre sont ; En eulx ne se fault rigoller, N'en leur maintien n'en leur parler ; Frappent et tuent sans dire gare ; Ne fyer ne vous y vueillez, Que il y aroit beaucoup tare [, Mistere d'Orleans, p. 468]
- XVIe s. Numa considerant que la tare de l'inegalité [entre le cours du soleil et celui de la lune] est de unze jours, pour ce que les douze revolutions de la lune se font en 354 jours, et celle du soleil en 365.... [AMYOT, Numa, 31]La curiosité est un desir de sçavoir les tares et imperfections d'autrui [ID., De la curiosité, 2]Il y avoit quarante mil escus pour la tare de l'or, outre lesdits douze cens mille escus [les écus ayant été pris au poids et au titre, non au cours, ces 40,000 écus représentaient la différence] [M. DU BELL., 161]Il fera passer ces allées à travers de ses forets, si faire se peut, sans grande tare [dommage] [O. DE SERRES, 16]Quand j'imagine l'homme tout nud.... ses tares, sa subjection naturelle et ses imperfections [MONT., II, 203]Enfance, jeunesse, virilité, vieillesse, chacune a ses propres et particulieres tares [CHARRON, Sagesse, I, 36]Il y avoit six aunes de tare [manque] en la piece de drap [PASQUIER, Rech. VIII, p. 748]Faire tomber toute la tare et coulpe sur la cour [ID., Recherches, II, 4]Il n'est cheval qui n'ait sa tare [COTGRAVE, ]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. espagn. et ital. tara ; anc. esp. atara ; bas-lat. tara, poids ; de l'arabe tarha, ou, avec l'article, at-tarha, déchet, tare.
TARE2
(ta-r') s. f.tare
Il signifie aussi Vice, défaut, imperfection qui diminue la valeur d'un objet. Ce bois est bon, il n'a point de tare. Vous vous plaignez de ce cheval; quelle tare lui trouvez-vous?
Il s'emploie de même au sens moral. C'est un homme sans tare, qui n'a ni tare ni défaut.
En termes de Commerce, il se dit du Poids des barils, caisses, emballages, véhicules, etc., qu'on doit déduire pour avoir le poids net d'une marchandise. Faire la tare.
tare
Tare, f. penac. C'est dechet et diminution de quelque chose que ce soit, Detrimentum, Comme du quintal d'Angleterre à celuy de France, y a tare de quatre livres, Si pondo centum Anglicum cum Gallico conferas detrimentum quatuor pondo euenit, Et il y a tare de dix escus en ceste marchandise, à cause de la pluye. Quod detrimenti his mercibus ex pluuia contigit decem aureis aestimatur. Ce mot vient de phthora qui vient de phthéirô, mot Grec, qui signifie degast, Corruptio, Aussi disent les Latins Corruptae merces, Marchandises tarées.
La tare et dechet pour le change de quelque piece d'or, ou d'argent, Collybus, collybi.
tare
TARE, s. f. TARÉ, ÉE adj. [1re lon. au 1er, é fer. aux deux aûtres.] Târe, est 1°. déchet, diminution, soit pour la quantité, soit pour la qualité. = 2°. Figurément, Vice, défaut, défectuosité, style fam. = 3°. Târe se dit des caisses et emballages qui contiènent les marchandises. Ainsi l'on dit, pesant 110 livres, ôtez 12 liv. de târe, reste net 98 liv.
REM. Târe n'est pas un terme noble. Malherbe l'a employé; et Ménage trouvait avec raison que ce mot est indigne de la majesté de l'Ode.
Et ressembler à ces fontaines,
Dont les conduites souterraines
Passent par un plomb si gâté,
Que toujours ayant quelque târe,
Au même tems qu'on les répâre,
L'eau s'enfuit d'un autre côté.
Taré, ée, vicieux, gâté; marchandises tarées. = En parlant des persones: qui a mauvaise réputation: un homme taré; une femme tarée. Style fam. et critique.
J'en dois compte aux hérôs qui m'ont transmis un sang,
Qui ne sauroit soufrir de noblesse tarée,
Et dont la pureté se soit enroturée.
Les Aïeux Chimériques.