tempérer
tempérer
v.t. [ du lat. temperare, adoucir, modérer ]tempérer
(tɑ̃peʀe)verbe transitif
TEMPÉRER
(tan-pé-ré. La syllabe pé prend un accent grave quand la syllabe qui suit est muette : je tempère, excepté au futur et au conditionnel : je tempérerai) v. a.HISTORIQUE
- XIIe s. Mais or [je] conseil au roi qu'il laist à saint iglise, Si com il a promis, e droiture e franchise, Ses frans homes ait chiers, temprez soit en justice [, Th. le mart. 164]
- XIVe s. Quant le temps sera bel, cler et temperé [, Modus, f° LXXXIV]
- XVe s. Ils trouvoient peu de bonnes eaux et de fresches pour temprer leur vin, ni eux rafreschir [FROISS., II, III, 82]
- XVIe s. J'ay temperé [dit la nature] la vie et la mort entre la doulceur et l'aigreur [MONT., I, 89]En l'amitié, c'est une chaleur temperée et egale [ID., I, 209]J'ayme des natures temperées et moyennes [ID., I, 224]L'un des plus beaux jardins de l'univers, plus temperé que les Isles fortunées [LANOUE, 147]On leur peut bailler [aux œufs] une chaleur artificielle et si bien temperée, ou dans un four ou par autres voyes, qu'on en verra sortir les propres oiseaux que nature eust engendrez [ID., 471]Il ordonna une forme de gouvernement fort bien temperé pour maintenir les citoyens en paix et en concorde les uns avec les autres [AMYOT, Péric. 3]Elle en tempere le relaschement ou roidissement, reduisant chascune passion à temperature moderée pour la garder de faillir [ID., De la vertu morale, 11][Il] Flatte son cœur felon et tempere son ire [RONS., Élég. 19]La fomentation d'eau chaude doit estre temperée, c'est-à-dire moyenne entre bouillante et froide [PARÉ, XIII, 31]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. temprar, trempar ; espagn. et portug. temperar ; ital. temperare ; du latin temperare, mélanger.
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- TEMPÉRER. Ajoutez :
tempérer
TEMPÉRER s'emploie aussi figurément. Le temps a tempéré sa douleur, son affliction. L'âge a tempéré ses passions, l'ardeur de son caractère. Il sait tempérer par l'expression la sévérité du reproche. Une sévérité tempérée de douceur.
Le participe passé TEMPÉRÉ est aussi adjectif et désigne spécialement Ce qui n'est ni trop chaud ni trop froid, ce qui ne présente ni excès de chaleur ni excès de froid. Air tempéré. Climat tempéré.
En termes de Géographie, Zone tempérée, Chacune des deux zones placées entre la zone torride et une des deux zones glaciales.
TEMPÉRÉ signifie au figuré Qui est modéré, posé, sage. C'est un homme fort tempéré. C'est un esprit tempéré. Il a vieilli en ce sens.
Il s'est dit particulièrement, en termes de Rhétorique, d'un Genre intermédiaire entre le genre simple et le genre sublime, admettant plus d'ornements que le premier, moins d'élévation que le second. Genre tempéré. Style tempéré. Éloquence tempérée.
Monarchie tempérée, Celle où le monarque n'exerce pas seul la puissance législative et n'est point investi d'une autorité absolue.
temperer
Temperer, Temperare.
Temperé et moderé, Temperatus, Temperans.
Un lieu temperé qui n'est ne trop froid ne trop chaud, auquel souvent se levent les nuées, Nebulosus ager.
tempérer
TEMPÉRER, v. act. [Tanpéré: 1re lon. 2e et 3e é fer. Devant l'e muet, la 2e se change en è moy. et long. il tempère, tempèrera, etc.] Modérer; diminuer l'excês. "Ce petit vent a tempéré la grande chaleur. "Tempérer le sang, l'acrimonie des humeurs. Gouvernement monarchique, tempéré d'aristocratie. "Cette douceur, cette afabilité, cette bonté qui tempèrent le trop vif éclat de la Majesté sans l'amortir; et obtiennent le respect sans le comander. Neuville.
TEMPÉRÉ, ÉE, en parlant des persones; modéré, posé, sage. "Homme tempéré: esprit tempéré. On dit, plus ordinairement modéré. — Climat tempéré, où le froid et le chaud sont modérés.