tisserand
(Mot repris de tisserande)tisserand, e
n.tisserand
(tisʀɑ̃) masculintisserande
(tisʀɑ̃d) fémininnom
TISSERAND
(ti-se-ran) s. m.HISTORIQUE
- XIIIe s. Peintres sont de trop grant valeur ; Il n'est tisserent ne laveur, Ne gent de teinturerie Qui ne leur doivent faire honneur [, Dit des peintres]Nus ne puet [peut] estre toissarrans de lange à Paris, s'il n'achate le mestier du roi [, Liv. des mét. 113]
- XVe s. Le comte de Flandre s'en vint à Ypre, et là fit il decoller meschans gens tels que.... tisserands qui avoient mis à mort ses chevaliers [FROISS., II, II, 63]
- XVIe s. Quatrieme rang, qui sont les mestiers d'entre les mediocres et petits : tisserant en draps, ou drapier drappant, tisserant en toille [, Édit, avril 1597]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. teisseran ; ital. tesserandolo ; de l'anc. franç. tessier, avec le suffixe and, ant, qui répond au suffixe anc. haut-allem. ing, inc, exprimant un métier (on trouve aussi écrit teisserenc, qui existe en outre comme nom propre). L'ancien tessier se retrouve dans les noms propres et dans les patois : Berry, tessier, texer, tissier. Le wallon dit tehen, qui répond à l'ancien teissant : XIIe s. Trenchede est ensement, cum de teissant, la meie vie [, Liber psalm. p. 233]
SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
- TISSERAND. Ajoutez :
tisserand
Il se dit aussi des Ouvriers qui font des étoffes de laine ou de soie. Tisserand en drap, tisserand en soie.
tisserand
TISSERAND, s. m. TISSER, v. act. TISSU, s. m. TISSûRE, s. f. TISSUTIER; s. m. [Ticeran, cé, su, sûre, su-tié: 2e e muet au 1er, é fer. au 2d, lon. au 4e; 3eé fer. au dern.] Tissu est, au propre, entrelâcement; liaison de plusieurs chôses qui font un corps, comme des fils de chanvre, de soie, de laine, etc. dont on fait des toiles, des étofes. = Fig. Ordre, suite; le tissu d'un discours. "On déploie à ses yeux étonés le tissu merveilleux de sa vie Jér. Dél. — On dit aussi, un tissu de merveilles, de belles actions.
Là, dans un long tissu de belles actions,
Il verra comme il faut dompter les Nations.
Corneille.
"Un de ces hommes, dont l'ambition profonde et dissimulée forme le tissu, noue le fil de ses intrigues à l'ombre et dans le silence. Neuville. — Un tissu de revers et de traverses; de bonheurs et de plaisirs. * Charlevoix dit: "Ce voyage fut pour eux un tissu de Croix. Ces métaphôres ne vont pas bien ensemble. = On dit poétiquement: des jours tissus d'or et de soie. Là, tissu est participe. = Rousseau l'emploie dans un sens qui tient du propre et du figuré.
C'est vous, de qui les mains impures
Trament le tissu détesté,
Qui fait trébucher l'équité
Dans le piège des impostures.
TISSER ne se dit qu'au propre. Faire un tissu. "Tisser du lin, de la laine, du coton. = On a dit aûtrefois Tistre, mais il n'est plus usité qu'aux tems composés du participe. "Il a tissu; il avait, il aurait tissu, etc.
TISSûRE, liaison de ce qui est tissu. Il se dit au propre et au figuré. "Tissûre serrée ou lâche: la tissûre de cette toile est inégale. — La tissûre d'un Discours, d'un Poème, la disposition, l'ordre, l'économie de ses parties.
TISSERAND se dit absolument de l' ouvrier qui fait de la toile. Pour ceux qui font des draps, des étofes de soie, on dit, tisserand en drap, en soie. = Tissutier ne se dit que de l'ouvrier qui fait des rubans, des galons et autres tissus semblables.