trêve
(Mot repris de trêves)trêve
n.f. [ du frq. ]TRÊVE
(trê-v') s. f.HISTORIQUE
- XIIIe s. Ensi fu la treve prise de cels de l'ost et de la cité [VILLEH., CXX.]Thodres li Ascres.... avoit trives à l'empereour Henri, et ne li avoit mie bien tenues [ID., CLXVI]Trive est une coze qui done seurté de le [la] guerre, el tans que ele dure [BEAUMANOIR, LX, 1]Trives brisies et asseurement brisié sont bien cas de haute justice [ID., LVIII, 7]Et se trée, sofferte ou porprise, se prenoit entre lesdites parties.... [CASTAN, Siége de Besançon, p. 75]
- XVe s. Legier cœur et plaisant folie.... Vous font ceste melencolie : Mais c'est un mal dont on relieve ; Faictes à vos pensées triefve [AL. CHART., la Belle dame sans mercy]Il leur dit : seigneurs, je recongnois Sebille et contremande la treve ; trop avons tardé, mais gardez-vous de moy, et je vous deffie [, Perceforest, t. I, f° 114]Quant ilz furent montez, et aussi plusieurs autres du chasteau, si allerent à sauver treves jusques à l'ost [, Lancelot du lac, t. III, f° 143]L'en doit savoir que treve, si come l'en la prent en laie court, est un assegurement qui est fait par la foi baillie du cors, que celui qui la donne ne fera mesuy mal, ni ne fera fere à celui à qui il la donne [DU CANGE, treva.]
- XVIe s. Si aucun refuse de donner treves à autruy, et depuis celuy soit navré, mutilé ou desrobé, le refusant en sera puni comme de treves enfraintes [, Coust. gén. t. II, p. 131]Je reserve là [chez moi], et pour moy, et pour les aultres, une liberté inusitée ; il s'y fait trefve de cerimonie [MONT., III, 282]
ÉTYMOLOGIE
- Provenç. trega, tregua, treva, trev ; espagn. tregua ; portug. tregoa ; ital. tregua, triegua ; de l'anc. haut-allem. triuwa, triwa ; goth. triggua, confiance, sécurité ; allem. trauen, se fier.
trêve
Trêve de Dieu, Convention que l'Église établit au XIe siècle entre les seigneurs féodaux, et en vertu de laquelle ils devaient cesser les hostilités entre eux, depuis le mercredi soir jusqu'au lundi matin, par respect pour les jours où se sont accomplis les derniers mystères de la vie de JÉSUS-CHRIST.
TRÊVE s'emploie dans le langage courant pour désigner Toute suspension d'hostilités entre adversaires.
Il signifie, au figuré, Relâche. Son mal ne lui donne point de trêve, ne lui donne ni paix ni trêve. Donnez quelque trêve à votre esprit.
Faire trêve à une chose, La cesser. Faites trêve à vos plaintes. Faisons trêve à nos railleries.
Par ellipse et fam., Trêve de cérémonie, trêve de compliments, Ne faisons plus de cérémonie, plus de compliments. Trêve de raillerie, Cessez de railler, parlez sérieusement.
treve
Treve, f. penac. Est cessation d'armes d'hostilité pour quelque temps: car la trefve n'impose point fin à la guerre, ce que la paix fait, qui est une paction à perpetuité faite entre deux Princes et chefs d'armées pour l'extinction de la guerre, Induciae, interstitio belli ac cessatio, Gell. lib. 20. c. 1. La trefve est faite, Induciae pactae ac conuentae sunt, La trefve est rompue, Induciae violatae sunt, On en use aussi frequemment en pluriel, Les trefves.
Treves qui tiennent, Sancta fides induciarum.
Faire treves, Inducias facere, dicere, inire, pangere.
Donner treves, Dare inducias, Accorder treves, ce qui s'entend aussi de l'un à l'autre, et non seulement du plus fort au plus foible, si comme on dit prendre trefve. Nicole Gilles en la vie de Philippe de Valois: Il trouva que le Duc et Comte de Bourgongne, et mesme Jehan de Chaalons avoyent grande guerre ensemble pour le revenu des pays de Salins, et ne les peut appointer, mais prindrent seulement une trefve.
Treves accordées avec l'ennemi, Pactae cum hoste induciae.
Rompre les treves, Inducias tollere.
trève
TRèVE, s. fém. [1re è moy. 2e e muet.] Cessation d'hostilités pour un certains tems, par convention faite entre deux États qui sont en guerre. Demander, acorder une trève. Prolonger la trève. Rompre, enfreindre la trève. = Fig. relâche. "Son mal ne lui done point de trève. "Donez quelque trève à votre esprit. * Rollin dit, ne voir ni fin ni trève, c. à. d. ni cessation, ni diminution. "Ils ne voyoient ni fin, ni trève à leurs maux. On dit ordinairement, ni paix, ni trève. "Son mal ne lui done ni paix, ni trève. Acad. — Avec faire, il régit la prép. à et s'emploie sans article. "C'est une bonté de la Providence que nous fassions trève aux tristes réflexions qui seroient en droit de nous acabler journellement. Sév. = Trève est aussi une espèce d'adverbe, qui a le sens de l'adverbe point. "Trève de cérémonies, de complimens, de râillerie, de comparaison.
......Oh! trève de morale!
La vengeance est un bien qu'à mes yeux rien n'égale.
Palissot.
Il régit de: dans l'Ann. Litt. on lui fait régir à: "Trève pour un moment aux discussions Litéraires. On sous-entend faisons, et alors ce régime est régulier.
trêve
trêve
Pause, Ruhe, Waffenstillstand, Waffenruhetruce, pause, break, intermission, recess, repose, rest, ceasefire, interlude, interval, lull, respitewapenstilstand, bestand, pauze, rustהפוגה (נ), הפסקת אש (נ)pouse, rusdescans, pausapause, ro, våbenhvilemilitpaŭzo, paŭzo, ripozotregua, descanso, pausatauko, aselepogencatanriposo, treguatrégua, descanso, pausa, repouso, suspensãopaus, rast, ro, vila, vapenvilaεκεχειρία, ανακωχήهُدْنَةpříměříprimirje休戦휴전våpenhvilerozejmперемириеการสงบศึกชั่วคราวateşkesthỏa ước ngừng bắn停战Примирие (tʀɛv)nom féminin
trêve
(=Ev) [tʀɛv] nfsans trêve → unremittingly
trêve de ... → enough of this ...
trêve des confiseurs nf → Christmas truce