transir
transir
[ trɑ̃zir] v.t. [ du lat. transire, aller au-delà ]transir
Participe passé: transi
Gérondif: transissant
Indicatif présent |
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je transis |
tu transis |
il/elle transit |
nous transissons |
vous transissez |
ils/elles transissent |
TRANSIR
(tran-sir) v. a.HISTORIQUE
- XIIe s. Charles comande les transiz [morts] enterrer [, Ronc. p. 176]Car mult plus grief martyre suffri tant cum fu vis, Que ne fist el mustier là ù il fu ocis ; Car erramment transi [mourut] e en joie fu mis [, Th. le mart. 156]
- XIIIe s. Quant saint François transsi, Jesu Crist reclama, En cinq leus, ce m'est vis, le sien cors entama [RUTEB., 180]
- XVe s. Et ainsi transist la gloire du monde [CHRIST. DE PISAN, Ch. V, II, 11]Si raconter convenoit les histoires Des mauvais tours qui sont assez notoires, Que femmes font aux amoureux transis [, le Loyer des folles amours, p. 229, dans LACURNE]
- XVIe s. La langue se transit et la voix se fige [MONT., I, 98]Le voyant transi de ces nouvelles et en silence [ID., I, 129]Roides, transis et immobiles de froid [ID., II, 262]Il s'estonnera, il se transira [d'admiration] [ID., I, 266]Estants revenus à eulx, ils en transissent d'estonnement les premiers [ID., II, 22]Son œil morne et transi en voyant ne void pas [D'AUB., Tragiques, éd. LALANNE, p. 142]
ÉTYMOLOGIE
- Génev. tranzi, transi ; du lat. transire, passer, de trans, au delà, et ire, aller. Le sens primitif de transir dans l'ancienne langue est mourir, qui se dit encore aujourd'hui passer ; de là les sens consécutifs.
transir
Il se dit aussi en parlant de l'Effet que produit la peur ou l'affliction. La peur le transit. Être transi de peur.
TRANSIR s'emploie aussi comme verbe intransitif et signifie Être pénétré, engourdi par le froid, la peur, etc. Transir de froid, de peur.
Le participe passé TRANSI s'emploie adjectivement. Par plaisanterie, Un amoureux transi, Un amant que l'excès de sa passion rend tremblant et interdit auprès de celle qu'il aime.
transir
TRANSIR, v. act. [Tranci.] Pénétrer et engourdir de froid. "Il fait un vent qui me transit: le froid m' a transi: je suis transi de froid. = Il se dit aussi de l'éfet de la peur ou de l'afliction. "Cette nouvelle lui transit le coeur; et non pas, transit son coeur. "La peur l'avait transi. = V. n. "Transir de froid. "Il était transi de peur.
Mes yeux ne voyoient plus, je ne pouvois parler.
Je sentis tout mon corps et transir et brûler.
Phèdre.
= Transi ne se dit guère seul; et même alors il ne fait pas bien devant le substantif.
Du hideux Hottentot jusqu'au transi Lapon.
L. Rac.
L'inversion est dûre et choquante. = On dit, en se moquant, amoureux transi, de celui que l'excês de sa passion rend tremblant et interdit devant sa maîtresse. — Faire l'amoureux transi auprês d'une femme; afecter cette passion timide.