ACQUISITION
(a-ki-zi-sion ; en poésie, de cinq syllabes) s. f.1° Action d'acquérir. Conclure une acquisition. L'acquisition de l'Alsace à la France par le cardinal Mazarin.
Les nobles ne pourront faire d'acquisition sur les pauvres [FÉN., Tél. XI]
Que j'avoue que je ne sais pas où et comment se peuvent conclure les mariages, les contrats, les acquisitions, la paix, la trêve, les traités, les alliances [LA BRUY., 11]
2° Chose acquise. Conserver ses acquisitions. Cette acquisition lui donne un très bon produit.
3° Fig. L'acquisition de qualités. Cette langue fit quelques acquisitions de mots. Songeant à des acquisitions d'honneur et de gloire. On fit une grande acquisition en cet homme illustre.
La délicatesse n'est pas une acquisition de l'âme [PASC., Amour.]
4° Terme mystique. Le peuple d'acquisition, les chrétiens.
Le peuple d'acquisition, la nation sainte, les chrétiens, autrefois la bonne odeur de J. C. au milieu d'un monde païen et corrompu [MASS., Conf. Zèle contre les scandales]
HISTORIQUE
- XIIIe s.
Cele naturele francise est corrumpue par les aquisitions desus dites [BEAUMANOIR, XLV, 19]
- XIVe s.
Et l'aquisicion et perfettion d'elles est en nous acomplie par bonne acoustumance [ORESME, Eth. 33]
- XVIe s.
Toujours prest à faire de bien en mieux pour ceulx qui lui estoient redevables, afin de les entretenir en sa devotion, comme la plus belle acquisition qu'il eust sceu faire [AMYOT, Flam. 1]
ÉTYMOLOGIE
- Acquisitio, de acquirere, acquérir ; Berry, acquirition.
Émile Littré's Dictionnaire de la langue française © 1872-1877