LABEUR, en termes d'Imprimerie, se dit des Travaux de composition et de tirage importants, par opposition aux travaux de moindre importance, dits Ouvrages de ville. Cette imprimerie ne fait que le labeur. Il désigne aussi les Caractères typographiques employés pour des travaux et qui s'opposent aux caractères de fantaisie. Ce labeur est du corps dix.
Labeur, Opera, Labor.
Labeur qu'une personne prend d'elle mesme, Verus labor.
Labeur et travail, Industria.
Labeur plus fortuné, Industria foelicior.
Continuel labeur, Labor continens.
Labeur vain, Labor ineptus.
Labeur qui n'est point penible ne difficile, Leuis labor.
Labeur plus aisé, Expeditior labor.
Labeur qui ne fasche ou ennuye point, où on prend plaisir, Blandus labor.
Relaschement de labeur, Laxamentum.
Un labeur extreme, Summus labor.
Chose de grand labeur, et difficile, ou penible, Res operosa.
Ce labeur est grand, et requiert beaucoup de gens et grand aide, Manus multas poscit hoc opus.
¶ Accroistre d'un an le labeur, Annum addere labori.
Achever son labeur ordonné, Iusta operum peragere.
Alleger et diminuer le labeur, Laborem leuare, vel releuare.
Defaillir au labeur, Labori succumbere.
Employer son labeur et sa peine, Operam insumere.
Fuir le labeur, Se labori subtrahere, Laborem fugere.
Promettre son labeur à aucun, Operam suam profiteri.
Vaincre le labeur, Superesse labori.
¶ Le labeur et travail de la guerre, Graue Martis opus.
Labeurs qui se font de jour, Labores diurni.
Ton labeur est prolongé d'un an, Additus est annus tuo labori.
Par mon labeur et diligence, Opera mea.
Le labeur endurcit une douleur, Labor callum dolori obducit.
Ils sont marris de nostre labeur, Offendit eos noster labor.
LABEUR, s. m. Travail. La Touche le trouvait très-beau en Poésie et dans le style relevé: il ne conseillait pas de s'en servir ailleurs. Il ajoute qu'on le dit encôre dans certaines phrâses: Vivre de son labeur; ouvrage d'un grand labeur; une terre en labeur; c. à. d. en bon labourage, bien cultivée. — Ce mot en est toujours au même point, un peu vieux, peu usité, employé par quelques Auteurs, n'étant ni proscrit, ni adopté par l'usage. "Il pensoit que c'étoit un labeur au-dessus de mes forces. Mme. Dacier, Odyss. "Un domestique, dont Dieu a béni le labeur. Ibid. "Le travail de limer et de polir ses propres vers est encôre ennuyeux... J'en apelle à témoins les Poètes, à qui la persévérance dans ce labeur a manqué. L'Abé Du Bos. "Dieu a dit à l'homme... Transmets à tes enfans le fruit de ton labeur. Moreau. = Plusieurs condamnent terres en labeur, et veulent qu'on dise, en labour. Ils se trompent: ces deux locutions ont des sens diférens. Une terre en labeur, est une terre cultivée, qui n'est pas en friche. Une pièce de terre en labour, est celle qui est préparée pour recevoir la semence.