Route nationale, Celle qui est entretenue aux frais de l'État.
Route départementale, Celle qui est entretenue aux frais du département.
Route stratégique, Celle qui est destinée à faciliter les opérations militaires.
ROUTE se dit aussi de l'Ensemble des routes. La route et le rail. Le code de la route.
Venir à Paris par la route, Y venir en voiture, en automobile, par opposition à la voie ferrée ou à la voie aérienne.
ROUTE désigne encore une Grande allée percée dans un bois, dans une forêt, pour la commodité du charroi, de la chasse, de la promenade, etc. Les routes de telle forêt. On a ouvert plusieurs routes dans la forêt. On a percé une route dans ce bois.
ROUTE se dit aussi de la Direction qu'on suit ou qu'on peut suivre, par terre, par mer ou par les airs, pour aller en quelque lieu. La route de terre est de quarante kilomètres plus longue que la route par eau, que la route par mer, par les airs. Quelle route prendrez-vous? Prendre une route de traverse. Il a pris sa route par telle province. Sur la route de Paris à Bordeaux. La flotte prit la route d'Alger, la route d'Égypte. Le vaisseau a fait route vers le nord. Se tromper de route.
La route de tel lieu à tel autre est bonne, mauvaise, dangereuse, peu sûre, etc., se dit en parlant de l'État bon ou mauvais d'une route, des dangers qu'on peut y courir.
En termes de Marine, Faire fausse route, Se détourner de la route qu'on avait prise et en prendre une différente, pour se dérober à la poursuite d'un ennemi. Il signifie aussi S'écarter de son droit chemin sans le vouloir, se fourvoyer.
Fig., Faire fausse route, Se tromper dans quelque affaire, employer des moyens contraires à la fin qu'on se propose.
ROUTE se dit encore de l'Action de cheminer, de voyager. Il y a quinze jours qu'ils sont en route, qu'ils se sont mis en route. Allons, en route! Il est resté en route. Nous avons fait route ensemble. Interrompre sa route. Reprendre sa route.
Feuille de route se dit d'un Papier délivré à un soldat qui voyage isolément. Donner une feuille de route à un soldat. Faire viser sa feuille de route.
Indemnité de route, Somme allouée à un soldat qui a un voyage à faire.
Chanson de route, Chanson que l'on chante en cheminant, en marchant.
ROUTE se dit encore du Parcours des astres, des eaux, etc., se dirigeant d'un point vers un autre. La route du soleil. Ce fleuve se grossit sur sa route d'une infinité de petites rivières.
Au figuré, il désigne la Conduite qu'on tient pour arriver à quelque fin, les moyens qui y mènent. Il a pris la bonne route pour arriver à son but. La route qu'il a choisie ne le mènera pas à la fortune, ne le conduira pas à la gloire. Il s'est engagé dans une route où il ne peut que s'égarer. On lui a tracé, on lui a marqué sa route. La route qu'il prend pour arriver à ses fins est la plus aisée, la plus courte, la plus honorable, la plus sûre. La route des dignités, des honneurs. La route de la vertu. La route du ciel.
Route, f. Tantost signifie le vent esclatant qu'on fait par la bouche, Ructus. Et tantost le fray du chemin que fait une multitude de gens de pied ou de cheval, comme si vous disiez Rupta de Rumpo. Aussi dit-on communément le chemin est tout rompu de gens, c'est à dire, tout frayé de la multitude des allans et venans, et Route par tout se prent pour le chemin, Via, Iter, soit par terre, soit par mer. De là viennent tous ces mots, Routier, Arrouter, et Desrouter, voyez de chacun d'iceux en son endroict.
Routes en pluriel, ce sont en veneries, les erres de toutes bestes mordantes, tout ainsi que trasses, les erres des bestes rousses, Vestigia ferarum mordentium.
Sa route sent les oiseaux qu'il a mangé, Ructatur aues.
¶ Chacun sa route, Suo quisque ordine, Suam quisque vicem, vicibus.
¶ Prendre la route d'Angleterre c'est à dire le chemin.
Navire jetté hors de sa route par la tempeste.
¶ Une grande route de gens, ou de cerfs, Longa ceruorum series, Grex hominum, id est, une grande trouppe.
ROUTE, s. f. ROUTIER, s. m. ROUTINE, s. fém. ROUTINÉ, ÉE, adj. [Rou-te, tié, tine, né, né-e: 2e e muet au 1er, é fer aux deux dern.] Route est, 1°. chemin qu'on tient par terre ou par mer. "La grande route; la route ordinaire. Route de Lyon, de Paris, etc. "Prendre sa route: être en route. = Faire route vers se dit sur-tout en mer * Mde B... dit faire route à: "Il fit route à Cadix. Hist. des Tud. Celui-ci est tout au moins douteux. = Figurément: "La route était dificile au commencement du siècle (de Louis XIV), parceque persone n'y avait marché: elle l'est aujourd'hui, parce qu'elle a été batue. Volt. Chap. XXXII des beaux Arts. = Être hors de route, s'égarer. Il se dit au propre et au figuré. "Quiconque n'y saisit pas dabord certains principes, est hors de route. L'Ab. de Houteville. = 2°. Grande alée, percée exprês dans une forêt. = 3°. Au figuré, conduite qu'on tient, moyen qu'on prend. "Prendre la bone route pour parvenir. Suivre la route des Anciens. La route des dignités, des honeurs, de la gloire. "La route de la vertu, du Ciel.
O Dieu, par quelle route inconue aux mortels
Ta sagesse conduit ses desseins éternels!
Esther.
= 4°. À~ vau-de-route, adv. Précipitamment, en désordre. "Ils s'enfuirent à vau-de-route.
Rem. La Fontaine dit, prendre sa route, pour dire, faire son chemin.
Va-t'en, prend ta route et me laisse.
On dit, faire route, sans article et sans pronom; mais on ne dit pas faire sa route, et encore moins, prendre sa route, excepté pour le dernier, avec la prép. par: "Il pris sa route par la Savoie. = Prendre la route de; prendre une autre route. "S'il me faut prendre quelque autre route, j'ai également besoin de vos conseils pour me déterminer. Cic. à Attic. Mong. "Ne sachant pas quelle route vous tenez. Ibid.
ROUTIER est, 1°. Livre qui enseigne les routes de mer; les caps, les mouillages, etc. = 2°. En st. famil. Homme qui a beaucoup d'expérience, de pratique. Il ne se dit qu' avec vieux: c'est un vieux routier.
Le Père, vieux routier, non des plus complaisans
Voit le malade, l'examine,
Et comprend d'abord à sa mine
Que pour déraciner son mal en peu de tems
Il falloit employer remèdes d'autre espèce,
Et chasser d'abord la paresse.
L'Ab. Reyre.
Fuyez, mon fils, fuyez cette flamme infidèle,
Disoit un jour, à son cher nourrisson,
Un vieux routier de papillon.
Idem.
ROUTINE, capacité aquise tant par une longue habitude, que par le secours de l'étude et des règles. "Il fait cela par routine. "Il ne sait pas le plain chant, la musique; il chante par routine. Mde de G... dit, de routine. "Vous jouez très-joliment du clavecin. — Hélas! cela se borne à trois ou quatre pièces, que je sais de routine. Th. d'Educ. "La routine du Palais, du monde, de la Cour.
ROUTINÉ, ÉE, qui agit par routine. st. famil. = Depuis quelque tems, on dit routinier. "Peut-être ce chapitre pourra-t-il déplaire aux routiniers admirateurs des Romains. L'Ab. Grosier.