| Indicatif présent |
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| j'abreuve |
| tu abreuves |
| il/elle abreuve |
| nous abreuvons |
| vous abreuvez |
| ils/elles abreuvent |
Il se dit aussi en parlant des Personnes, et ordinairement par plaisanterie. Vous nous avez bien abreuvés. J'ai abreuvé toute la troupe. Il s'abreuve d'excellent vin.
Fig., La pluie a bien abreuvé les terres, Elle les a bien pénétrées, bien humectées. On dit aussi Ces prairies, ces plantes ont besoin d'être abreuvées, Il faut qu'on les arrose.
Fig., Abreuver quelqu'un de chagrins, de dégoûts. Abreuver de douleurs, d'ennuis, d'humiliations, d'amertume. S'abreuver de larmes. S'abreuver de fiel. Un homme abreuvé de fiel et de haine.
Abreuver des tonneaux, des cuves, Les remplir d'eau pour en faire gonfler le bois afin qu'ils ne coulent point.
En termes d'Arts, il signifie Mettre sur un fond poreux une couche d'huile, d'encollage, de couleur ou de vernis, pour en boucher les pores et en rendre la surface unie.
ABREUVER, v. a. [A-breu-vé; 3e. é fer. eu n'est qu'une syllabe; tout bref: on écrivait autrefois abbreuver, avec deux b.] Dans le sens de faire boire, on ne le dit que des bêtes. — Il se dit plus ordinairement de l'effet de la pluie, quand elle pénètre la terre.
* Rem. La Touche prétend qu'on écrit et qu'on prononce abruver: il se trompe. Il se plaint que l'Académie ne distingue point l'usage de ce mot au figuré; & cite pour exemple cette phrase: tout le monde est abreuvé, ou, comme il écrit, abruvé de cette nouvelle; mais il remarque avec raison, que cela n'est que du style familier. Dans la dern. Édit. de son Dictionaire, l'Académie a inséré cette phrase. — Abreuver est même actif en ce sens et avec ce régime: on dit abreuver une persone d'une nouvelle, d'une opinion.
S'ABREUVER est beau au figuré: "Elle ne se repaît que de ses maux; elle ne s'abreuve que de ses larmes. Jer. Dél. — * Rouss. substîtuë dans à de, mal-à-propos, à ce que je crois.
Abreuvez-vous dans le sang de vos frères.
C'est le régime de se baigner. On dit, s'abreuver de, et se baigner dans.