Il est capable de tout, Il peut s'acquitter très bien de toutes sortes d'emplois, ou, plus ordinairement, Il peut se porter aux plus grands excès, aux actions les plus noires.
Il se dit aussi en parlant de la Capacité légale. Être capable de recevoir, de disposer entre vifs, ou par testament. Être capable de contracter. Il est en âge, il est capable d'exercer cet emploi.
Il se dit encore absolument pour Habile, intelligent. Cette affaire est entre les mains d'une personne capable.
Fam., Prendre, avoir l'air capable, Prendre, avoir l'air d'un homme qui présume trop de son habileté.
Il s'emploie dans ce sens comme nom. Faire le capable.
Il se disait autrefois des Choses considérées par rapport à leur capacité intérieure, et, dans cette acception, il n'était guère usité qu'avec Tenir ou Contenir. Cette salle est capable de contenir tant de personnes. Ce vase est capable de tenir tant de litres. C'est dans ce sens qu'on dit, en termes de Géométrie, Un segment de cercle capable d'un angle donné. Figurément, on le dit encore, en parlant des Personnes. Cet homme est capable d'amitié, de reconnaissance. Une âme ambitieuse est rarement capable de modération. Il n'est pas capable de raison, il n'est pas capable d'entendre quelque chose, Il n'est pas en disposition, en humeur, en état d'entendre raison, d'écouter ce qu'on a à lui dire.
Capable, Capax.
Capable de pouvoir entendre que c'est d'amitié, et comme il s'y faut maintenir, Capax amicitiae.
Il n'est point capable de tenir office, Capere magistratum non potest. B. ex Cicerone.
CAPABLE, adj. [2e douteûse.] 1°. Qui a les qualités requises pour quelque chôse. Il régit de devant les noms et les verbes: "Il est capable de tout; il n'est capable de rien. Il est capable de le bien faire. = 2°. Qui a l'âge compétent pour une charge, un bénéfice; Il est capable d'exercer cette charge, de posséder ce bénéfice. Il a l'âge. = 3°. De qui on peut se promettre quelque chôse, relativement à ses vertus, à ses talens: Il est capable de reconnoissance, d'amitié; il n'est pas capable de manquer à sa parole: Il n'est pas capable de raison, d'entendre raison; Il est capable d'afaires. = 4°. Être capable de tout, a deux sens bien diférens; le 1er, pouvoir s'aquiter très-bien de toute sorte d'emplois; le 2d, pouvoir se porter aux actions les plus noires. = 5°. Habile, intelligent: en ce sens, il se dit sans régime: Homme capable, très-capable. "Melanchton, le plus capable des Disciples de Luther. Boss. "Aussi adroit que capable, il s'insinua dans les bonnes grâces de l'Archevêque. Hist. d'Angl. — On dit, en ce sens, faire le capable, faire l'habile homme. Là, capable est subst. — Avoir l'air capable; avoir l'air d'un homme, qui présume trop de son habileté. "L'avantageux et saillant Abé (de Voisenon) éclipsoit à leurs yeux son ami simple et modeste (Favart.) Ils jugèrent l'un incapable, parce que l'aûtre avoit l'air capable; et c'est presque toujours ainsi que les gens du monde savent aprécier le mérite. Journ. de Mons. — Voy. HABILE.
6°. Capable se dit aussi des chôses; mais en ce sens, il ne se dit qu'avec tenir ou contenir. L'Auteur de Rome moderne dit: salle capable de mille lits, pour dire, de contenir mille lits; c'est une violente syncope, et un barbarisme de phrâse.
Rem. 1°. L'article du génitif, que régit capable (n°. 3°.) doit être indéfini; capable d'afection, de générosité, etc. Fénélon emploie le défini dans une ocasion où il fait fort bien. "Ils ne sont pas capables de la vertu, quoiqu'ils paroissent la pratiquer; mais ils sont capables d'ajouter à tous les aûtres vices le plus horrible de tous, qui est l'hypocrisie. Télém.
2°. Quoiqu'on dise d'un homme, qu'il est capable d'afaires, capable de tout, je ne crois pas qu'on puisse dire qu'il est capable d'un emploi, d'une charge, pour dire qu'il est capable de s'en bien aquitter. * "Il déposa tous les Magistrats, qui n'étoient pas capables de leurs charges, ou qui s'en étoient mal aquités. Marsolier, Vie de Ximenès. Voy. n°. 3°.