1° Qui a commis un crime, un délit, une faute.
Quiconque tue est coupable d'homicide [PASC., Prov. 14]
Pour se rendre coupable devant Dieu [ID., ib. 4]
Il n'est point de malheur dont je ne sois coupable [RAC., Brit. V, 6]
Si je te hais, est-il coupable de ma haine ? [ID., Andr. III, 8]
Il serait moins coupable à m'avoir moins aimée [CORN., Sertor. V, 4]
Ils [les méchants] boiront dans la coupe affreuse, inépuisable, Que tu présenteras, au jour de ta fureur, à toute la race coupable [RAC., Ath. II, 9]
Hélas ! de vos malheurs innocente ou coupable [ID., Phèd. III, 1]
Ils [les grands] se trouveront encore coupables devant vous des désordres publics [MASS., Pet. car. Vices et vertus.]
Pour un fils téméraire et coupable envers vous [VOLT., Sémiramis, III, 5]
Vous sentez-vous coupable, et pouvez-vous répondre ? [ID., Alz. III, 5]
Non, si je suis aimé, non, tu n'es pas coupable [ID., ib. III, 4]
Lorsqu'un Athénien attente à ses jours, il est coupable envers l'État qu'il prive d'un citoyen [BARTHÉL., Anach. Introd. part. II, sect. 1]
Ce qui me désespère, s'écriait le jeune Apollodore dans l'égarement de son affliction, c'est que vous mourrez innocent. - Aimeriez-vous mieux, lui répondit Socrate en souriant, que je mourusse coupable ? [ID., ib. ch. 67]
Dans le langage de la galanterie, amant téméraire ou trop impétueux.
Quelquefois les femmes, sans égard pour le dictionnaire, prennent le mot de coupable en meilleure part que celui d'innocent [CH. DE BERNARD, la Chasse aux amants, § 1]
Terme de dévotion. Se rendre coupable du corps et du sang de Jésus-Christ, recevoir la communion quand on en est indigne.
Que l'homme sonde son propre cœur, de peur de se rendre coupable du corps et du sang du Sauveur [FÉN., XVIII, 178]
Le plus grand nombre de ceux qui recevront Jésus-Christ en ces jours saints se rendront coupables du corps et du sang du Seigneur [MASS., Car. Comm. 1]
Par antiphrase.Malheur aux citoyens coupables de vertu ! [M. J. CHÉNIER, Tibère, I, 1]
2° On le dit aussi des choses.
Trahissant la vertu sur un papier coupable [BOILEAU, Art p. IV]
.... De vos fictions le mélange coupable Même à ses vérités [du christianisme] donne l'air de la fable [ID., ib. III]
Par de pareils objets [une femme trop décolletée] les âmes sont blessées, Et cela fait venir de coupables pensées [MOL., Tart. III, 2]
Seigneur, le croirez-vous qu'un dessein si coupable.... [RAC., Mithr. III, 3]
J'en ai trop prolongé la coupable durée [ID., Phèd. I, 3]
D'une tige coupable il craint un rejeton [ID., ib. I, 1]
Et je ne prétends pas que sa coupable audace Une seconde fois lui promette ma place [ID., Brit. IV, 3]
3° Substantivement. Les coupables furent condamnés.
.... Il n'est point de coupable en repos [BOILEAU, Épît. X]
Un jour, il m'en souvient, le sénat équitable Vous pressait de souscrire à la mort d'un coupable [RAC., Brit. IV, 3]
La coupable est punie et vos mains innocentes [CORN., Rodog. V, 5]
Une coupable aimée est bientôt innocente [MOL., Mis. IV, 2]
Tout coupable est timide [VOLT., Sémiram. V, 6]
Coupables, approchez ; De la chaîne des ans les jours de la clémence Sont enfin retranchés [GILBERT, le Jug. dernier.]
Souvent dans sa grandeur quand le coupable en paix Semble de crime en crime affermi pour jamais [DELAV., Vêpres sicil. I, 3]
Familièrement et par plaisanterie, se dit d'une personne qui a fait quelque chose qu'elle désire cacher. Vous cherchez l'auteur de cette espièglerie, voici le coupable, la coupable.