Il signifie aussi Avoir quelque chose en aversion. Haïr le vice. Haïr le péché. Haïr l'erreur. Haïr le mensonge. Par exagération : Haïr les compliments, les cérémonies.
Fig., Haïr quelqu'un ou quelque chose, comme la peste, comme la mort, Haïr extrêmement quelqu'un ou quelque chose.
Hair, Odium in aliquem habere, Odio habere, Odisse.
Hair l'estat de mariage, Ab re vxoria abhorrere.
Se faire hair, Incendere in se odia, Inuidiam et odium suscipere, Cumulare sibi inuidiam.
Cela m'a fait hair le vin, Odium vini attulit hoc mihi, vel fecit: aut, Hoc mihi taedium vini adduxit.
Je hay, ou j'ay hay, Odi.
Ils hayent naturellement les chevaux, Odium aduersus equos gerunt naturale.
Nous ne le hayons point, Non alienum animum ab eo habemus.
Qui hait, Osus, Osor.
Qui hait à plaider, qui hait et fuit les proces, Homo litium fugitans, Forense pistrinum grauate versans. B.
Hay, Inuisus, Inuidiosus, Osus, Exosus.
Hay de Dieu et des hommes, Deo hominibusque inuisus.
Hay des bons, Inuidiosus apud bonos.
Estre hay, Esse odio, Odium ferre, In odio esse, Incurrere in odia, Suscipere odium alicuius.
Estre hay et malvoulu pour sa cruauté, Inuidiam crudelitatis colligere ex re aliqua.
Estre hay apres avoir esté en credit, Venire in inuidiam ex gratia.
Estre hay des ennemis, Odio apud hostes laborare.
Estre fort hay, Peruenire in maximam inuidiam, Flagrare inuidia, vel conflagrare, Opprimi inuidia, Inuidia aestuare.
Estre tousjours hay des meschans, Inuidiam suam apud improbos retinere.
Je seray hay, Veniam in odium.
Qui est aucunement hay, Subinuisus.
Il est hay pour les maulx que son compagnon a faits, Istius flagitiorum ac furtorum inuidia conflagrauit. Iunius. B. ex Cicer.
HAïR, v. act. HAïSSABLE, adj. [Ha-i, i-sable: l'h est aspirée; le haïr. * Ceux qui prétendent le plus d'haïr et de fuir le genre humain, cherchent un admirateur. Crousaz. Dites, de haïr.] Je hais, tu hais, il hait, nous haïssons, etc. je haïssais; j'ai haï (il n'a pas d'aoriste); je haïrai, haïrais; que je haïsse (pour le prés. et l'imparf. du subjonctif); haïssant, haï. = * Le P. Follard écrit toujours haït au présent; mais haït est de deux syllabes, et le vers où il l' emploie n'en demande qu'une.
En secret
Vous protégez ce Grec que votre sparte haït.
Thémistocle.
Il n'y aurait, ni rime, ni mesûre. Il falait écrire hait. "Celui qui aime l'iniquité, haït son ame. P. Berthier ou son Imprimeur. Ôtez les deux points: hait son âme. = * Me. Dacier écrit à la première persone du prés. haï avec l'ï tréma et sans s. "Je haï, plus que la mort, ceux qui déguisent leurs sentimens. Iliade. Il y a là une double faûte.
HAïR, c'est vouloir mal à... Haïr son prochain, ses énemis. "Les haïr mortellement; à mort, à la mort. — Et proverbialement, haïr comme la peste, comme la mort. = Avec les chôses pour régime, avoir en horreur; haïr le vice, l' erreur, le mensonge; ou seulement, avoir de l'aversion, de la répugnance. "Haïr les complimens, les livres, le travail, le repos, la solitude, etc. Haïr le froid, le chaud, etc. = Être haï et se faire haïr régissent {B375a~} l'ablatif. (la prép. de.) "Les génies tracassiers sont haïs, ou se font haïr de tout le monde.
REM. Mairet dans sa Sophonisbe, dit haïs à l'impératif en deux syllabes~. Haïs-moi, si tu veux, abhôrre ma persone. Cet impératif est peu usité: mais il est utile, et quelque-fois même nécessaire. Il semble qu'on devrait le prononcer ha-is en deux syllabes, plutôt que hais en une seule, tant parce que la prononciation est plus soutenûe, que pour ôter l'équivoque de ait, tems du v. avoir. Mais ce n'est pas l'usage. Eh bien! il n'y a qu'à le faire venir. = Haïr, est toujours de deux syllabes, excepté au sing. du prés. de l'indicatif: je hais, tu hais, il hait. Ces deux diférentes prononciations se troûvent réunies dans ces vers de Racine.
Et je souhaiterois dans ma juste colère,
Que chacun le haït, comme le hait son Père.
On doit être atentif à mettre le trema (les 2 points sur l'i) par-tout où haï est de deux syllabes. = Haïr, a quelquefois pour 2d régime la prép. de. "Je hais le Cardinal d'Étrées de sa bonne volonté. Sév.
HAïSSABLE, qui mérite d'être haï. Il se dit des persones; homme fort haïssable; et des chôses; "Rien n'est plus haïssable que le péché. Ah! que les procês sont haïssables.