Il s'emploie aussi substantivement, mais seulement au masculin. Dieu châtiera les pervers.
Pervers, Peruersus.
PERVERS, ERSE, adj. PERVERSION, s. f. PERVERSITÉ, s. f. PERVERTIR, v. actif. [pêrvêr, vêrse, vêr-sion: en vers, si-on; versité, vêrti: 1re et 2e ê ouv.] Pervers, méchant, dépravé. Perversité, méchanceté, dépravation. "Homme pervers: monde pervers et trompeur. Sentimens pervers, doctrine, opinion perverse; moeurs perverses et corrompûes. "La perversité du siècle, des moeurs, de la doctrine, du naturel. = Pervertir, perversion, se disent d'un changement de bien en mal; comme convertir, conversion, d'un changement de mal en bien, en fait de religion ou de moeurs. Pervertir un Chrétien, un Catholique, en lui faisant quiter sa Religion. Pervertir un jeune homme en le jetant dans le vice. Pervertir un bon naturel. "Le luxe conduit à la perversion des moeurs. "La perversion de ses moeurs a causé sa perversion sur le fait de la Religion. = On dit pervertir simplement pour changer dans cette phrâse: pervertir l'ordre des chôses; et pour altérer ou mal interpréter: pervertir le sens d'un passage de l'Écriture Sainte, etc.
Rem. 1°. Pervers, suit assez volontiers le nom, qu'il modifie. Cependant en vers et dans le discours relevé, il le précède élégamment au féminin. "Craignez les perverses insinuasions de l'Impie et du Libertin.
Telle est du coeur la perverse nature.
Rousseau.
Rarement le masculin pourrait-il marcher avant le substantif. = Il s'emploie lui-même substantivement. Mais plutôt au pluriel qu'au singulier, avait~ dit dabord l'Acad. On peut dire, toujours au pluriel. Aussi dans la dern. édit. elle avertit qu'il ne s' emploie qu'au masculin et dans l'exemple qu'elle done, elle le met au pluriel. "Dieu chatiera les pervers. * Même dans ce nombre, il est peu usité et il fait un mauvais éfet comme sujet de la phrâse. "Les pervers, qui l'entouraient, l'éblouïrent par des spéculations d'un bénéfice immense. Anon. Je voudrais dire: les hommes pervers, etc. = 2°. Perversion et perversité ont l'un et l'aûtre un sens passif, et se disent non pas de ce qui pervertit, mais de ce qui se pervertit, ou est perverti. Le 1er dit moins que le 2d: celui-là a raport au verbe réciproque se pervertir. "Le luxe contribûe à la perversion des moeurs, et le 2d au passif être perverti.
Trop de perversité règne au siècle où nous sommes.