1° Tenir des discours qui manquent de sens et annoncent un affaiblissement d'esprit.
Un octogénaire plantait ; Passe encor de bâtir, mais planter à cet âge ! Disaient trois jouvenceaux enfants du voisinage ; Assurément il radotait [LA FONT., Fabl. XI, 8]
Je lui donne ma parole de n'être point malade, de ne point vieillir, de ne point radoter, et qu'elle m'aimera toujours malgré sa menace [SÉV., 588]
On avertit seulement que l'état du vieillard n'arrive pas précisément à soixante ou à soixante et dix ans ; que tous les vieillards ne radotent pas.... [MALEBR., Recherche, II, II, 1]
Je vous remercie de m'apprendre que je radote [Mme DU DEFFANT, Lett. à H. Walpole, t. II, p. 41, dans POUGENS]
2° Fig. et familièrement. Dire des choses sans raison, sans fondement.
Je crois qu'à mon avis tout le monde radote [RÉGNIER, Sat. XI]
Quoi ! moi ! quoi ! ces gens-là ! l'on radote, je pense ; à moi les proposer ! hélas ! ils font pitié [LA FONT., Fabl. VII, 5]
Si je ne parle point, vous direz que je n'entends point ; si je parle, vous direz que je radote [MAINTENON, Lett. à Mme de Dangeau, t. VII, p. 76, dans POUGENS.]
Un pédant.... Croit qu'un livre fait tout, et que sans Aristote La raison ne voit goutte et le bon sens radote [BOILEAU, Sat. IV]
Pour moi, je reste seul dans mon lit, et j'y radote en vers et en prose [VOLT., Lett. Laharpe, 19 nov. 1777]
Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.